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Différentes pistes de réforme ont été avancées par les candidats à l'élection présidentielle afin de garder le système de retraite par répartition à flottaison. Selon le Conseil d’orientation des retraites, la situation financière du régime va se dégrader dans les décennies à venir en raison de l’allongement de l’espérance de vie. D’après les projections, le nombre de centenaires pourrait dépasser les 200 000 en 2070 alors qu’ils n’étaient que 21 000 à la fin 2016 !
Si l’on fait exception du Front National et de la France Insoumise qui promettent le retour de la retraite à 60 ans, la plupart des autres candidats annoncent plutôt un énième serrage d’écrou. A priori, deux catégories de futurs retraités devraient être les premiers à trinquer lors de la prochaine réforme.
° Salariés nés à partir de 1956. L’âge légal de départ à la retraite est déterminé en fonction de l’année de naissance du cotisant. Il ne signifie pas forcément que le retraité bénéficiera d’une retraite au taux maximum s’il n’a pas le nombre de trimestres nécessaire. Aujourd’hui, cet âge est fixé à 62 ans pour les personnes nées à partir de 1955. Quoiqu’il arrive, cette tranche d’âge pourra quitter la vie active dans ces conditions.
Rien ne prouve qu’il en sera de même pour les tranches d’âges qui suivent (1956…). Certains candidats, comme François Fillon, ont prévu de reculer progressivement l’âge du départ à 65 ans afin de préserver le pouvoir d’achat des retraités. Dans ces conditions, les personnes nées en 1956 pourraient être les premières à pâtir d’un changement de règle du jeu. Si cette classe d’âge parvient à passer entre les gouttes, les suivantes devront en revanche patienter plus longtemps et cotiser davantage.
Pour éviter de se faire piéger, les salariés nés en 1956 ont donc intérêt à faire jouer leurs droits à la retraite dès que possible. Cette demande doit être déposée auprès de la caisse d’assurance retraite du cotisant 4 à 6 mois avant la date effective du départ.
Les assurés sociaux nés en 1957 ont une forte probabilité d’être immolés sur l’autel de la future réforme. Ce sacrifice ne sera pas le seul : ils seront aussi les premiers à subir les effets du système de bonus-malus annoncé en 2015. Ce dispositif prévoit qu’un salarié prenant sa retraite avant 67 ans subisse une décote de 10% sur ses complémentaires Arrco et Agirc durant 3 ans. Et ce, même s’il a tous ses trimestres. Cette réforme entrera en vigueur le 1er janvier 2019.
° Salariés des régimes spéciaux : que ce soit du côté du parti Les Républicains, qui juge les différences entre public et privé dépassées ou de celui d’En marche, qui annonce la création d’un régime universel, les accords spéciaux antérieurs à la création de la sécurité sociale (1945) vont se retrouver sur la sellette. Même si ce rapprochement engendre de longs mouvements de grève, la plupart des experts considèrent que les régimes spéciaux (SNCF, RATP, EDF-GDF, Banque de France, Assemblée nationale, etc.) basculeront tôt ou tard vers le régime général, beaucoup moins permissif.
Les futurs retraités rattachés à ces régimes ont logiquement intérêt à quitter le navire avant que leurs avantages soient réduits, voire supprimés pour les nouveaux entrants.