De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Accorder plus de flexibilité au monde de travail. Telle est l'obsession affichée par Pierre Gattaz, qui a proposé ce mardi la mise en place à titre "temporaire" d'un salaire transitoire en faveur du Smic. Selon le président du Medef, cette démarche permettrait aux jeunes d'entrer aisément sur le marché du travail.
Pierre Gattaz d'accord avec Pascal Lamy
Lors de son point de presse mensuel, Pierre Gattaz a révélé l'objectif de la baisse du Smic : "Le niveau élevé du Smic est une 'marche d'escalier à franchir en France' pour trouver du travail". Selon le patron des patrons, la solution consisterait à "avoir temporairement un système permettant la première année pour un jeune ou quelqu'un qui ne trouve pas de travail, de rentrer dans l'entreprise de façon transitoire avec un salaire adapté, qui ne serait pas forcément le salaire du Smic". Pierre Gattaz a estimé que ce système "permettrait de mettre le pied à l'étrier". "Il vaut mieux quelqu'un qui travaille dans l'entreprise avec un salaire un peu moins élevé que le Smic, de façon temporaire et transitoire, plutôt que de le laisser au chômage. Avec un niveau de chômage à 11%, cela fait partie des pistes a explorer", a affirmé le président du Medef, favorable à une concertation avec le gouvernement et les partenaires sociaux. L'analyse de Pierre Gattaz rejoint ainsi celle de Pascal Lamy avec qui il s'est dit en accord. L'ancien directeur de l'Organisation Mondiale du Commerce et proche du président François Hollande s'était prononcé jeudi dernier sur l'instauration de "petits jobs" payés en dessous du Smic.
La nouvelle sortie médiatique de Pierre Gattaz n'a pas manqué de faire réagir la gauche. La ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports Najat Vallaud-Belkacem a catégoriquement exprimé son opposition au projet du président du Medef sur Twitter :
Même son de cloche pour Julien Bayou. Le porte-parole national des Verts s'est lancé dans l'ironie, réclamant d'abord une baisse des salaires du CAC 40.
Force Ouvrière a dénoncé dans un communiqué, une proposition "indécente et qui sera combattue par Force Ouvrière". Selon le syndicat, cette demande "devrait faire réfléchir le gouvernement qui accède très facilement aux revendications du Medef", notamment en dispensant "les employeurs de leurs cotisations aux accidents du travail et aux maladies professionnelles pour les salariés au Smic".