Marins, policiers, douaniers… Les actifs bénéficiant jusqu'à présent d'un départ anticipé conserveront-ils leurs droits dans le futur régime universel ?
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La question de la pénibilité au travail ne cesse de faire débat au sein du projet de réforme des retraites. Sera-t-elle reconnue pour les métiers en bénéficiant dans le système actuel ? Les militaires, fonctionnaires et éboueurs jouiront-ils toujours d’une ouverture des droits à 55 ans ?

Les spécificités des métiers maritimes devraient être reconnues. C’est ce qu’il ressort d’une réunion de "concertation" du 19 décembre dernier sur la réforme du régime de retraite des marins, devant les partenaires sociaux, rapporte Ouest France.

L’Énim (Établissement national des invalides de la Marine) poursuivra d’ailleurs la gestion du régime de retraite des marins gardant certaines spécificités pour la prise en compte de la pénibilité, de la disponibilité, des risques, de l’isolement. Il existera toutefois au sein du régime universel par points voulu par le gouvernement.

Réforme des retraites : les marins conservent leurs droits

Pour l’heure, l’âge d’ouverture de leurs droits est maintenu à 55 ans (soit sept ans de moins que le régime général). Cela vaut toutefois pour les marins qui auraient plus de 15 ans de navigation et sous réserve des négociations futures prévues sur l’âge d’équilibre et des modalités de sa transposition aux marins.

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Un point reste cependant à discuter : la manière dont sera validée une pension en dessous de 15 ans de carrière. La notion de salaire forfaitaire devrait être conservée pour l’achat des points créés par le nouveau régime universel. Ils pourraient être bonifiés en vue du maintien du niveau actuel de pension.

Personnes concernées par la transition du système actuel vers le régime universel ? Les générations de marins nées entre 1982 et 2003. Ils cotiseraient selon le double système (avant le 1er janvier 2025 à l’ancien, après au nouveau). Ceux nés avant en sont épargnés et ceux nés à partir de 2004 basculeront à 100% dans le nouveau système.

Qu’en est-il par ailleurs des métiers considérés comme dangereux ?

Réforme des retraites : les "fonctions régaliennes" gardent les mêmes avantages

Les fonctionnaires exerçant certaines "fonctions régaliennes" (policiers, douaniers, surveillants pénitentiaires, contrôleurs aériens) pourront toujours partir à la retraite à 57, voire 52 ans.

Concernant les militaires, Emmanuel Macron l’avait assuré : il ne toucherait pas à leurs pensions. Si leur durée de cotisation a fait débat, elle sera finalement conservée à l'identique (17 ans pour les militaires du rang et les sous-officiers, et de 27 ans pour les officiers). Ils devraient donc partir avant les autres professions : 46 ans pour les sous-officiers et 52 ans pour les officiers.

Seul point de crispation : le montant des pensions. Tout comme au sein de la fonction publique, le calcul s’établit aujourd'hui sur les six derniers mois de leur carrière. Or, la pension à points devrait, elle, être calculée sur l'ensemble de la carrière.

En revanche, lors des dernières rencontres avec les syndicats qui se sont tenues le mardi 21 janvier sur la pénibilité au sein de la fonction publique, le gouvernement a réaffirmé sa volonté de supprimer la catégorie active (métiers présentant un risque ou générant des états de fatigue élevés). Pour eux, l’âge légal sera progressivement relevé à 62 ans, rapporte Capital.

Réforme des retraites : quid des éboueurs ?

Pour protester contre la réforme des retraites et faire entendre leurs droits, les éboueurs font la grève dans plusieurs villes de France, note Franceinfo. À Angoulême en Charente par exemple, la plupart des camions au dépôt sont à l'arrêt. A paris, trois incinérateurs sont bloqués.

Ils revendiquent l'accord de pénibilité leur autorisant à partir au plus tôt à 55 ans en rappelant notamment que, par rapport à la moyenne nationale, leur espérance de vie est inférieure de 7 ans. En effet, la réforme des retraites prévoit de supprimer cette reconnaissance, selon Natacha Pommet, secrétaire générale de la fédération CGT des services publics. Ils dénoncent également leur faible rémunération, au vu de leurs horaires de nuit.