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Le mystère s’épaissit de plus en plus. Près d’un mois après la disparition de Delphine Jubillar, ses proches n’ont toujours pas les réponses aux questions qu’ils se posent. L’infirmière de 33 ans et mère de deux enfants a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre, laissant derrière elle tous ses effets personnels sauf son téléphone portable, qui a cessé d’émettre seulement quelques heures plus tard. Depuis, c’est la stupéfaction dans le village de Cagnac-les-Mines (Tarn), où elle vivait depuis plusieurs années avec son époux Cédric et leurs deux enfants, un garçon de six ans et une petite fille de 18 mois.
Les gendarmes ont mené des recherches intenses ces quatre dernières semaines, aidés par des habitants du village et des alentours lors d’une grande battue citoyenne le 23 décembre dernier. Famille, amis, collègues, voisins, connaissances… Tous ceux qui connaissent la jeune femme ont été interrogés par les enquêteurs, qui se concentrent toujours sur plusieurs pistes. S’ils n’excluent rien, ils croient tout de même de moins en moins à la thèse de la disparition volontaire, plausible au début de l’enquête. En effet, Delphine Jubillar est décrite par ses proches comme une "mère poule", qui n’aurait "jamais abandonné ses enfants".
Affaire Jubillar : ce que l'on sait de la nuit de sa disparition
A-t-elle fait une mauvaise rencontre ? A-t-elle croisé un rôdeur de passage ? Etait-elle au mauvais endroit au mauvais moment ? S’ils ont de nombreuses pistes à remonter, les enquêteurs buttent sur plusieurs éléments manquants. Le premier concerne l’heure précise de la disparition de la jeune femme. Depuis le début de l’affaire, le témoignage d’une voisine âgée – et qui est pris avec précaution par les gendarmes – précise que la jeune femme est partie de chez elle entre 23 heures et quatre heures du matin avec ses deux chiens. Cette plage horaire est aussi celle donnée par son mari, puisque ce dernier est allé se coucher avant elle vers 23 heures et qu’il a constaté à quatre heures du matin que son épouse n’était plus là, après avoir été réveillé par un de ses enfants.
Cédric Jubillar s’est récemment porté partie civile dans cette affaire pour pouvoir avoir accès aux avancées de l’enquête. Les investigations se sont concentrées sur la maison du couple, qui était en instance de divorce et faisait face à des soucis financiers. Si la piste qui mène au mari n’est pas encore écartée, une autre question n’a pas de réponse définitive : Delphine Jubillar est-elle vraiment sortie de chez elle ?
Affaire Jubillar : le "fantasme" des chiens
Depuis le début de l’enquête, il est dit que la jeune femme est sortie de chez elle entre 23 heures et quatre heures du matin pour promener ses deux chiens, qui sont ensuite revenus seuls au domicile familial. Selon les informations du site Actu Toulouse, cette hypothèse relèverait en fait du "fantasme". Une collègue de Delphine Jubillar a en effet expliqué au Journal du dimanche que la jeune mère de famille avait "peur du noir".
Selon une de ses voisines, elle ne promenait jamais les chiens seule. Citée par France Bleu Occitanie, elle explique : "Quand il y avait Cédric, il y avait les chiens. Mais Delphine ne passait jamais toute seule avec les chiens. Là-dessus, je suis formelle". Pourquoi donc la trentenaire aurait-elle décidé ce soir-là, le premier de ces congés, de sortir en pleine nuit avec les chiens, si ce n’est pas dans ses habitudes ?
La maison du couple a été fouillée de longues heures la semaine dernière et passée au peigne fin dans l'espoir de trouver des indices pouvant orienter les enquêteurs. S'ils ont ratissé le terrain dès le début, ils ont cette fois-ci sondé les sols et murs du bâtiment. Les gendarmes s’étonnent d'autant plus que, ce soir-là, personne n’ait rien entendu…
Affaire Jubillar : elle n'est pas partie volontairement
La maison du couple Jubillar se situe dans un quartier résidentiel et est entourée de maisons assez proches les unes des autres. Un bruit inhabituel survenu en pleine nuit aurait pu alerter certains de ses voisins, explique une source du dossier au site Actu Toulouse : "Cette maison n’est pas perdue dans la campagne. C’est un quartier très résidentiel et on a du mal à croire qu’aucun témoin n’ait vu quoique ce soit".
Une chose est désormais certaine pour les enquêteurs, la trentenaire – si elle a bien quitté son domicile – n’est pas partie volontairement de chez elle. La théorie de la fugue ou du suicide est donc écartée. Même constat pour ses proches, cités par leur avocat Philippe Pressecq auprès de France 3 Occitanie : "L’hypothèse d’un départ volontaire ou qu’elle ait mis fin à ses jours est du domaine de l’invraisemblable". En l’absence de corps, les enquêteurs n’excluent pas que la jeune femme soit retenue quelque part contre son gré.