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AFPUne affaire déroutante. Comment Delphine Jubillar a bien pu disparaître du jour au lendemain, sans laisser aucune trace ? Cette infirmière de 33 ans, habitant un village de moins de 3 000 âmes, s'est volatilisée la nuit du 15 décembre 2020. Malgré de grands moyens déployés, les enquêteurs n'ont rien trouvé de concluant permettant d'indiquer où se trouve cette mère de famille, ni comment ou pourquoi elle a disparu.
Si l'hypothèse d'un départ volontaire a été envisagée dans les premiers jours de l'affaire, une information judiciaire est désormais ouverte pour l'enlèvement et la séquestration de cette Tarnaise. Depuis quatre semaines, cet évènement trouble par son mystère et son opacité. Mari, enfants, voisins, collègues et enquêteurs... Tous sont dans l'incompréhension. L'occasion pour Planet de se replonger dans les dates clé de cette affaire, qui semble au point mort.
C'est un réveil agité pour Cédric Jubillar. D'après Actu Toulouse, le mari de la disparue est réveillé par les pleurs de sa fille aux alentours de 4 heures 30 du matin le 16 décembre 2020. Il constate que sa femme, avec qui il faisait chambre à part, n'est pas dans la maison et décide donc de signaler sa disparition aux forces de l'ordre. La mère de famille n'avait à priori aucune raison de s'absenter, encore moins au beau milieu de la nuit, alors que le couvre-feu est en vigueur. Immédiatement, une enquête est ouverte pour disparition inquiétante. Deux jours plus tard, un appel à témoins est lancé et les habitants de Cagnac-les-Mines organisent des actions pour tenter de retrouver leur voisine. Les recherches se multiplient...
Drônes, hélicoptères, équipe cynophile... Tous les moyens sont bons pour retrouver cette mère de famille de 33 ans. Les bois alentours sont râtissés, les points d'eau sondés, et l'entourage de la disparue passé au peigne fin. Petit à petit, les enquêteurs arrivent à établir un profil psychologique de la victime. Toutefois, il ne semble qu'aucun antécédent de fuite ou d'instabilité psychologique n'ait été relevé chez Delphine Jubillar. Face au manque de preuves, une information judiciaire est finalement ouverte...
D'après le Midi Libre, une information judiciaire a été ouverte pour "arrestation, enlèvement, détention ou séquestration arbitraire" le 23 décembre 2020. Là, les enquêteurs excluent toute piste selon laquelle Delphine Jubillar aurait quitté son domicile de son plein gré et se concentrent sur la piste criminelle. Ce même jour, plus d'un millier de personnes se rassemblent pour passer au peigne fin les alentours. Lors de cette battue citoyenne, les forces de l'ordre ont retrouvé un téléphone et un couteau de cuisine, dont les analyses demeurent inconnues. La veille, il était confirmé que Cédric Jubillar et sa femme étaient en instance de divorce au moment de la disparition. Toutefois, le mari de la disparue assure que tout se passait bien entre les deux époux, souhaitant préserver au maximum leurs enfants.
Après une première fouille, le domicile de la famille Jubillar est de nouveau investi par les forces de l'ordre le 5 janvier 2021. Avec des "moyens techniques lourds", selon le quotidien régional. Le lendemain, le mari de Delphine est convoqué au domicile par les enquêteurs pour de nouvelles recherches. Selon La Dépêche, l'avocat de Cédric, Maître Jean-Baptiste Alary, explique qu'il est normal que son client ait été convoqué. "À partir du moment où la maison est fouillée, il est normal qu'il soit présent, comme la loi le prévoit. Mon client n'est pas 'inquiet' quant à l'issue de ces opérations (...) Ça a été une journée éprouvante pour lui, comme quelqu'un qui voit sa maison malmenée pendant des heures", a-t-il confié.
Début janvier également, de nombreux proches de Delphine se constituent partie civile. Toujours selon Le Midi Libre, six cousins, amis et collègues de la trentenaire se constituent partie civile le 4 janvier 2021, représentés par l'avocat Maître Philippe Pressecq. Le lendemain, c'est Cédric, l'époux de Delphine, qui se constitue partie civile également. Une semaine plus tard, un rebondissement inattendu fait basculer l'enquête.
Le 13 janvier 2021, rebondissement dans l'affaire Delphine Jubillar. Le compte Facebook de l'infirmière s'active de façon inexpliquée. Le profil de la disparue publie un message vide sur un groupe Facebook, avant d'être supprimé aussitôt. À ce jour, nul ne sait d'où provient cette connexion : est-ce Delphine ? Un hackeur ? Les enquêteurs ? Un simple bug ?
Le 9 février, soit moins d'un mois après, le téléphone s'active à nouveau. La disparue est active sur les réseaux sociaux et sur diverses applications de messagerie. Là encore, l'origine de cette soudaine connexion demeure inconnue. Un mois plus tard, les révélations se multiplient au sein de l'enquête...
Le 1er février 2021, l'avocat des proches de la disparue révèlent l'existence d'un SMS envoyé par Cédric Jubillar la nuit de la disparition de sa femme. Pensant que Delphine était allé chez une de ses amies, il lui aurait demandé de dire à Delphine "de rentrer". Là, la voisine aurait répondu : "Non, Delphine n'est pas avec moi". Quelques jours plus tard, nous découvrons l'existence d'un voisin "pressant" et insistant, dont l'infirmière aurait eu peur. Le voisin en question n'a pas été inquiété par les forces de l'ordre. Quelques semaines plus tard, un homme soupçonné d'être l'amant de Delphine Jubillar sort du silence...
"Je n'ai jamais été l'amant de Delphine Jubillar". C'est par ces mots qu'un homme présenté comme Eric par La Dépêche met les choses au clair. "Je sais qu'il y a beaucoup de folles rumeurs qui circulent et des mensonges concernant une relation amoureuse que l'on m'aurait prêté avec cette femme. Mais ce ne sont que des ragots. J'ai même entendu que l'on m'avait vu dans un hôtel d'Albi avec elle uniquement parce que mon signalement correspondait aux descriptions établies par les témoins", ajoute-t-il auprès du quotidien local. Interrogé à plusieurs reprises par différents médias, il a continué à nier ces accusations dont il est l'objet depuis plusieurs mois.
Quatre mois après la disparition de sa femme, Cédric Jubillar est auditionné par les juges d'instruction le 30 avril. Il a été entendu en tant que partie civile, en toute discrétion à Toulouse (Haute-Garonne). Interrogé par La Dépêche, son avocat Me Jean-Baptiste Alary a déclaré : "Cédric Jubillar a dit à nouveau ce qu'il avait livré aux enquêteurs les premières fois. Mon client était serein. Il n'était pas spécifiquement inquiet".
Son déplacement a vivement fait réagir sur les réseaux sociaux. Quelques jours après cette audition, il a donc posté un message sur son compte Facebook, écrit "pour les curieux", dans lequel il les invite à le laisser tranquille : "Vous savez quoi, allez faire votre vie fictive ailleurs et laissez-moi tranquille". Un message qu'il a supprimé par la suite. Très discret depuis le début de l'affaire, il a fait une apparition publique au mois de mai et parlé pour la première fois à des journalistes...
Le 16 mai marque les cinq mois de la disparition de Delphine Jubillar. Ses amies décident ce jour-là d'organiser une nouvelle battue aux environs de Cagnac-les-Mines, à la recherche d'indices pouvant intéresser les enquêteurs. Plusieurs dizaines de personnes, à la fois des proches de la jeune femme et des inconnus, se réunissent ce jour-là sous la pluie. Parmi elles, son mari Cédric Jubillar, venu prêter main forte pour les recherches.
Pour la première fois, il accepte de parler à des journalistes de M6, qui ont diffusé ses propos (non filmés) dans l'émission 66 Minutes du 30 mai dernier. Il explique alors que certaines personnes disparaissent pendant plusieurs années avant de refaire surface un beau jour, sans explications. "Pour l'instant, j'aimerais comprendre, mais je suis comme vous. J'ai plein de questions, mais aucune réponse. J'espère du fond du coeur qu'elle est vraiment partie, et qu'il ne lui est rien arrivé", ajoute-t-il auprès de nos confrères.
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