De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
La nuit où tout a basculé. Le soir du 15 décembre 2020, Delphine Jubillar se trouve dans sa maison de Cagnac-les-Mines (Tarn), où elle passe du temps avec son fils de six ans, Louis. Nous sommes mardi, le petit n’a pas école le lendemain et profite donc d’une soirée devant la télévision avec sa maman. Son père est là lui aussi et sa petite sœur de deux ans et demi est couchée dans sa chambre.
Le jeune Louis est l’une des dernières personnes à voir sa maman, avant sa disparition il y a huit mois. Son témoignage a vite été jugé comme essentiel par les enquêteurs, qui l’ont interrogé à deux reprises. Lors d’une première audition, au tout début de l’affaire, il leur explique que ses parents ne se sont pas disputés ce soir-là et que sa mère est venue lui souhaiter une bonne nuit comme tous les soirs.
Delphine Jubillar : le témoignage central de son fils
Quelques semaines plus tard, entendu une nouvelle fois par les gendarmes, le petit garçon de six ans donne une autre version de cette soirée du 15 décembre. Il affirme cette fois-ci avoir entendu ses parents se disputer, alors qu’il était dans sa chambre. Ce témoignage a été évoqué par le procureur de la République de Toulouse au moment de la mise en examen de Cédric Jubillar car, pour les enquêteurs, une dispute conjugale pourrait bien être à l’origine de la disparition de la jeune femme. Une hypothèse rejetée par les avocats du principal suspect, ce dernier niant toute implication dans l'affaire.
Lors d’une audition demandant la remise en liberté de leur client, les trois conseils de Cédric Jubillar ont mis en doute le témoignage de Louis, assurant qu’un enfant de six ans ne pouvait pas avoir une telle conscience de la temporalité. Le contexte conjugal étant tendu entre ses parents, il aurait pu, selon eux, confondre ce soir-là avec un autre et la dispute aurait pu éclater un autre jour que le 15 décembre. Alors que les souvenirs du petit garçon sont au cœur de l’enquête, la compagne de Cédric Jubillar a fait de nouvelles révélations sur cette dernière soirée de la disparue, évoquant le témoignage du jeune Louis, mais aussi la porte de la maison. Selon elle, Delphine Jubillar serait sortie de la maison durant la nuit.
Delphine Jubillar : la porte d'entrée, début de réponse ?
Comme l’expliquait Planetdans un article précédent, Séverine – la compagne de Cédric Jubillar depuis plusieurs mois – l’a défendu dans une interview accordée à nos confrères de Femme Actuelle. Affirmant qu’il a longtemps cherché son épouse après sa disparition, elle dit croire en son innocence. Elle revient également sur le témoignage de Louis, expliquant avoir demandé elle-même au petit garçon ce dont il se souvient ce soir-là. "Il m’a dit qu’il est allé au lit, que son papa dormait et qu’il n’y avait aucune dispute ce soir-là. Il a aussi entendu sa mère sortir de la maison", explique-t-elle.
Comment le jeune garçon peut-il être sûr de l’avoir entendue ? "Car dans la maison de Cédric, il faut claquer fort la porte pour la fermer, et le petit m’a dit : ‘J’ai entendu maman mettre ses chaussures et elle est sortie", conclut-elle auprès de Femme Actuelle. Pour Séverine, il ne fait donc aucun doute que Delphine Jubillar pourrait être sortie de chez elle en pleine nuit. Cette hypothèse, qui n’est pas celle des enquêteurs, a aussi été soulevée par les avocats de Cédric Jubillar…
Delphine Jubillar : la justice ne croit pas à son départ en pleine nuit
Pour les enquêteurs, la disparition de Delphine Jubillar s’est jouée à l’intérieur de sa maison de Cagnac-les-Mines. C’est notamment pour cette raison que plusieurs perquisitions y ont été menées, à la recherche d’indices pouvant vérifier leur hypothèse de travail. C'est pour cela que selon les informations de La Dépêche, "les juges d'instruction devraient reprendre la chronologie des faits et éclaircir par le biais de nouvelles commissions rogatoires les différents événements de cette nuit du 15 au 16 décembre 2020, au domicile familial des Jubillar". Huit mois après la disparition de Delphine Jubillar, "de nouvelles recherches opérationnelles pour tenter de retrouver le corps de Delphine Jubillar pourraient reprendre courant septembre, non loin de Cagnac-les-Mines". Rien n’a été trouvé. Pour les avocats de Cédric Jubillar, d’autres pistes doivent donc être explorées et elles se trouvent en-dehors du domicile conjugal.
Lorsqu’ils ont demandé la remise en liberté de leur client, les trois conseils ont évoqué d’autres explications figurant au dossier mais qui, selon eux, n’ont pas été assez fouillées. La piste d’un accident de voiture et celle d’un rôdeur en font partie, tout comme celle qui veut qu’un chauffeur de taxi ait aperçu cette nuit-là, dans ses phares, une femme portant un haut blanc, à quelques kilomètres seulement de Cagnac-les-Mines.
La cour d’appel a rejeté la demande de remise en liberté de Cédric Jubillar au mois de juillet, expliquant "qu’il existe des indices graves et concordants permettant de penser que Delphine Jubillar est décédée". La cour "a écarté la thèse d’un accident, d’une mauvaise rencontre, d’un enlèvement, d’un suicide. Elle considère qu’il est vraisemblable que Cédric Jubillar ait participé comme auteur au meurtre de sa femme", ajoute-t-elle dans son avis.