De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Les dates de péremption ont-elles vraiment du sens ? Les Français s’affrontent en deux catégories autour de cette question. Il y a ceux qui ne mangent pas un produit dont la date est dépassée d’un petit jour seulement et ceux pour qui ça n’est vraiment pas très grave de consommer des aliments un peu périmés. Fleur, 46 ans, est plutôt du genre téméraire lorsqu’il s’agit de produits périmés. Cette mère de famille a changé sa manière de consommer avec la hausse des prix : "Avant j’avais l’habitude de jeter énormément. Chaque semaine je faisais le tri dans le frigo et dès la date limite atteinte, je jetais". Du gâchis alimentaire mais aussi financier, surtout quand il faut nourrir quatre bouches chaque semaine.
Aliments périmés : "Je ne consomme pas tout après la date"
"À un moment, je me suis aperçue que c’était quand même ridicule de faire ça", explique Fleur à Planet. Elle commence alors à se renseigner sur les durées de consommation de certains produits et comprend qu’elle a jeté, par le passé, des aliments qui étaient encore consommables. "Je dépasse les dates de péremption seulement pour certains aliments", précise-t-elle, principalement pour "les produits laitiers, les fromages et seulement s’ils n’ont pas été ouverts", en ce qui concerne le frais.
Du côté des produits secs, elle n’a aucun mal à manger des gâteaux qui n’ont pas été ouverts, même s’ils ont dépassé la date de consommation depuis un mois. Les boissons ne lui posent pas de problème également, tant qu’il n’y a pas eu fermentation des jus de fruit : "Si jamais ils sont devenus gazeux, là il ne faut surtout pas les boire. Si la date est dépassée de quelques jours, on ne sent vraiment pas de différence au goût".
Si elle n’a pas peur de consommer des produits périmés, la quadragénaire n’en est pas encore à acheter les aliments à date courte dans les supermarchés. "Mes enfants et mon compagnon ne mangeront pas si c’est périmé, donc je ne fais jamais le rayon des dates courtes. Par contre, je fais des efforts au niveau des fruits : s’ils ne sont pas beaux, s’ils sont abîmés, je les utilise pour un gâteau, je ne les jette plus". L’envie de mieux consommer et d’arrêter de gâcher chevillée au corps, Fleur a changé ses habitudes, mais n’a pas vraiment réussi à convaincre ses proches… Pourtant, elle n'a été malade qu'une seule fois.
Aliments périmés : "J'ai été malade une seule fois"
Si Fleur consomme ses yaourts périmés jusqu’à un mois après leur date limite, c’est hors de question pour ses deux enfants, âgés de 14 et 19 ans. "Mes enfants ont un peu honte, ils rient de moi en disant que je mange tout le temps périmé. Mon compagnon trouve que je suis folle", confie-t-elle à Planet, le sourire aux lèvres. Folle non, mais amatrice du risque, oui.
Depuis qu’elle "mange périmé", la quadragénaire n’a eu qu’une seule déconvenue, avec une crème au chocolat… "Je savais que les yaourts pouvaient être mangés un mois après leur date limite, donc je me suis dit que c’était la même chose pour les crèmes dessert. J’ai été malade une demi-heure après, donc j’ai regardé sur mon téléphone : tout ce qui est de type crème ne doit pas être consommé au-delà de 3 jours après la date. Là, autant dire que j’étais bien en dehors des clous".
Si elle s’en est sortie avec une intoxication alimentaire, sa mésaventure a bien fait rire ses proches. C’est pourtant la seule fois où elle a eu une mauvaise surprise avec un aliment périmé. Pourtant, elle ne se contente pas que des yaourts…
Aliments périmés : "C'est un challenge que j eme suis fixée"
Fleur ne mangera jamais de la viande ou du poisson dont la date de péremption est dépassée. Par contre, en ce qui concerne le fromage et le beurre, elle est moins regardante et peut les consommer jusqu’à 15 jours après la date limite. "Je vous assure qu’on n’est pas malade avec du beurre et du fromage périmés depuis 15 jours", sourit-elle.
A-t-elle déjà servi des plats concoctés avec des aliments périmés ? "Je n’ose pas, je ne le fais pas", avoue-t-elle à Planet : "Je serais vraiment embêtée, gênée, que mes invités soient malades en venant manger chez moi". "Manger périmé c’est que pour moi, mes enfants ne veulent pas et je ne ferais pas le coup à mes amis. C’est une sorte de challenge que je me suis fixée pour arrêter de gaspiller, que je me suis amusée à faire et qui finalement n’est pas si dur", conclut-elle. Si elle n’est pas encore au zéro gaspillage, Fleur sait qu’elle a déjà bien réduit la quantité de produits qui finissent à la poubelle chez elle. Pari réussi donc ?
En France, les pertes et gaspillage alimentaires représentent 10 millions de tonnes de produits par an.