Pénuries et ruptures de stock : à quoi faut-il s'attendre pour les mois à venir ?IllustrationIstock
Moutarde, huile... Certains produits ont particulièrement manqué à l'appel cette année. Mais cette situation va-t-elle s'éterniser ou peut-on espérer une amélioration cet hiver ou en 2023 ?
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Les ruptures de stocks s’enchaînent, le pouvoir d’achat baisse et l’avenir est incertain. Dans ce climat pour le moins étrange, il est difficile de savoir à quoi s’attendre pour les jours, les semaines et les mois à venir.

Depuis le début de l’année, le manque à gagner en magasin lié aux ruptures atteint 2,7 milliards d’euros brut, révèle une étude de NielsenIQ réalisée en septembre. C’est une somme particulièrement conséquente qui est le reflet de cette période incertaine.

Certains produits ont particulièrement manqué ces derniers mois et cela n’a pas échappé aux consommateurs français. Ainsi la moutarde ou encore l’huile sont souvent venues à manquer. Cependant, le manque d’huile de tournesol ne vient pas directement, comme beaucoup pourraient le croire, de la guerre en Ukraine.

Moutarde et huile : peut-on parler de pénurie ?

"L’absence d’huile dans les rayons s’explique avant tout par des achats de précaution. Ça a été perçu comme une pénurie car le produit avait disparu des magasins.", analyse Myriam Qadi, chargée d’études à l’institut NielsenIQ, avant de poursuivre, "J’ai moi-même vu quelqu'un acheter 10 litres d’huiles et les stocker directement après l’annonce de la guerre. "Effectivement je cuisine beaucoup d’huile de tournesol mais vous allez voir les prix vont augmenter" m'a-t-il dit".

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Pour la moutarde, la situation est différente car "on peut réellement parler de pénurie", estime l’experte. "On a également eu des achats massifs, bien sûr, même s’ils étaient moins brutaux que pour l’huile. Mais les magasins ne reçoivent que de faibles quantités de ce produit", explique-t-elle.

Mais la pénurie de moutarde est-elle destinée à s’éterniser ?

Moutarde : quand reviendra-t-elle dans nos rayons ?

Même si l’on peut pour le moment toujours utiliser le terme pénurie pour désigner la situation concernant la moutarde, un léger rebond de stock a tout de même pu être observé ces derniers temps. C’est ce que révèle l’étude de NielsenIQ qui démontre qu’au cours du mois d’août, le nombre de pots disponibles en rayon a augmenté. Cependant, "les chiffres remontent tout de même difficilement et le sursaut n’a duré que très peu de temps", analyse Myriam Qadi.

Mais l’espoir de voir ce condiment revenir dans nos supermarchés demeure. "Beaucoup de pays se sont mis à cultiver la moutarde. Les récoltes auront lieu jusqu’au mois de mai. Mais avec les premières fleurs, la situation pourrait théoriquement changer début 2023 et il est possible d’espérer une production revenue à la normale vers la fin de l’année.", explique-t-elle.

Mais pour les autres produits régulièrement victimes de ruptures de stock, quand peut-on espérer un retour à la normale ?

Pénuries et rupture de stocks : à quoi faut-il s'attendre pour cet hiver et pour 2023 ?

La sécheresse qui a sévit tout l’été ne sera probablement pas sans effets sur les productions de certains produits comme les céréales ou le blé. Cependant, il est encore trop tôt pour faire des prévisions et il faudra attendre jusqu’au printemps pour en être certain.

De même, comme l’explique l’experte, la hausse des prix des matières premièreset de l’énergie  ne vont pas arranger les choses. Cependant les entreprises vont s’adapter et on sera dans un schéma qui sera différent dans celui qu’on avait jusqu’ici." Ainsi, pour le moment il n’y a pas d’autres pénuries de prévues.", révèle-t-elle. 

En revanche, Myriam Qadi estime que cet hiver sera marqué par de nombreux changements dans la manière de consommer. "L’inflation aura pour effet de modifier le comportement des consommateurs. Par exemple, les produits premier prix ont plus de succès qu’avant car, par exemple, le lait qui se trouve dans une brique de marque et le même que celui qui est dans une brique premier prix.  De même, les clients de supermarchés vont probablement di minuer leur consommation de viande et de volaille en raison de la hausse des prix", explique-t-elle.