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Il n’y aura bientôt plus seulement de l’huile de tournesol dans vos ingrédients préparés. Alors que deux tiers des importations françaises d’huile de tournesol proviennent d’Ukraine, les industriels fabricant des produits en utilisant vont bientôt être contraints de changer leur recette face à la pénurie d'huile. Frites, chips, margarine, plats préparés ou biscuits… Les plats nécessitant de l’huile de tournesol sont très nombreux.
Afin d’éviter qu’huile de palme et OGM se glissent dans nos aliments à notre insu, l’ONG Foodwatch exige des “informations transparentes”. Alors que de nombreux fabricants ont demandé aux autorités des “dérogations” pour vendre des produits “revisités” sans changer les étiquettes, Foodwatch a réclamé ce vendredi 1er avril dans un communiqué une “totale transparence” sur le sujet.
Huile de colza, de palme et OGM en substitution
L'association de défense des consommateurs Foodwatch s'alarme de la pénurie d’huile de tournesol provoquée par la guerre en Ukraine et rappelle que les fabricants “se tournent donc vers des ingrédients de substitution, comme l’huile de colza, l’huile de palme et les tourteaux de soja OGM en provenance d’Amérique latine”. Selon l’ONG, l’étiquetage prenant trop de temps, ils ont demandé désormais des “dérogations” pour vendre ces produits alimentaires revisités sans changer les étiquettes. “Si le caractère exceptionnel de la situation est compréhensible”, Foodwatch alerte sur “le risque que la crise serve d’alibi à des reformulations en catimini”.
L’association de défense des consommateurs que les consommateurs doivent être informés de ces changements d’ingrédients et à dans ce but lancer une pétition. Elle requiert “la totale transparence de la part des fabricants et de la grande distribution” pour “tous les produits concernés sur les emballages, en ligne, mais aussi bien sûr dans les rayons” des supermarchés.
Aliments transformés : attention aux étiquettes
“Les opérateurs en aval ont réagi rapidement en décidant de reformuler leurs recettes de produits afin de remplacer l'huile de tournesol. Dans le cas des huiles de friture, il y a eu des remplacements d'huile de tournesol par l'huile de palme, l'huile de soja et l'huile de colza”, reconnaît FEDIOL, l'association européenne de l'industrie des huiles végétales et des farines protéiques.
L’Interprofession française de la valorisation de la pomme de terre (UGPT) a confirmé ces demandes de dérogation formulées auprès de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Il s’agit d’un enjeu de taille puisque la DGCCRF et l’industrie agroalimentaire évoquent déjà des milliers de produits devant faire l’objet de dérogations.
Foodwatch veut des changements sur les étiquettes
L’association de défense des consommateurs exige que les consommateurs aient connaissance “des reformulations et de leurs justifications : allergènes, origine, modification d’ingrédients, de quantité, valeurs nutritionnelles, arômes notamment”. Foodwatch défend l’information des consommateurs prévue dans le règlement européen sur l’étiquetage, INCO.
“Nous comprenons que l’industrie agroalimentaire s’adapte à ce contexte exceptionnel. Mais si les consommateurs ne souhaitent pas manger d’OGM ou d’huile de palme, ils doivent pouvoir disposer de l’information au moment de leurs achats. Nous demandons que tout changement soit communiqué sur les emballages directement, en rayons, sur les sites des marques, les réseaux sociaux et sur les sites de vente en ligne”, conclut Camille Dorioz, responsable des campagnes chez Foodwatch.