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Le projet de loi de finances (PLF) pour 2025 a été déposé à l'Assemblée nationale le 10 octobre 2024. Au sein de cette proposition, le gouvernement envisage de maintenir la non-automatisation du versement du chèque énergie. Une aide destinée à quelque 5,6 millions de Français en situation de précarité énergétique.
Qu’est-ce que le chèque énergie ?
Créé en 2018, le chèque énergie permet aux foyers en situation de précarité énergétique de réduire leur facture d’énergie (électricité, gaz, chauffage au bois, etc.) et de financer certains travaux de rénovation énergétique.
Son montant, inchangé depuis 2019, oscille entre 48 et 277 € et est accordé sous conditions de ressources. Un simulateur en ligne est disponible pour tester son éligibilité.
La non-automaticité : un obstacle pour les bénéficiaires
Avec la suppression de la taxe d’habitation, l’État a perdu la base de données utilisée pour identifier les foyers éligibles au chèque énergie. Ainsi, depuis 2024, les nouveaux bénéficiaires doivent en faire eux-mêmes la demande sur une plateforme dédiée, ouverte jusqu’au 31 décembre.
Ceux qui le percevaient en 2023 continuent quant à eux de le recevoir automatiquement. Mais le nombre de nouvelles demandes reste très faible, au 3 octobre, seules 110 000 demandes avaient été enregistrées, pour un taux de recours estimé entre 3 % et 12 %.
Une réforme qui pourrait pénaliser les ménages précaires
À partir de 2025, la réforme pourrait restreindre le versement automatique du chèque énergie aux seuls foyers déjà identifiés depuis trois ans et répondant toujours aux conditions de ressources. Les autres devront faire la demande sur une nouvelle plateforme, en renseignant des informations techniques comme leur numéro de PDL (point de livraison électrique) et leur numéro fiscal, ce qui complique la procédure pour les personnes en situation de précarité numérique.
Selon Françoise Thiebault, du Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal), cette réforme pourrait entraîner une baisse significative du taux de recours, ce qui priverait de nombreux foyers d’une aide essentielle. Dix-huit associations ont déjà dénoncé cette situation, qualifiant de “double peine” l’obligation faite aux ménages précaires de réclamer eux-mêmes une aide vitale.
Des millions d’euros économisés pour l’État ?
Certains craignent que cette non-automaticité du chèque énergie soit un moyen pour le gouvernement de réaliser des économies. D’après Mediapart, la réforme pourrait rapporter près d’un milliard d’euros aux caisses de l’État en raison des non-recours.
La ministre de l’Énergie, Agnès Pannier-Runacher, a promis une “reconstruction” du dispositif pour le rendre de nouveau automatique, mais sans détails précis ni calendrier. En attendant, des associations demandent l’envoi de notifications aux foyers potentiellement éligibles afin qu’ils soient informés de leur droit et puissent entamer les démarches.