Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Les Français redoutent de plus en plus le passage en caisse, une fois leur panier ou caddie rempli de courses. Tout comme les tarifs de l’énergie, le secteur de l’agroalimentaire voit ses prix flamber. Et cela se ressent dans les rayons. L’inflation pour le mois de mars a atteint sur un an un niveau que la France n'avait plus connu depuis 1985. Selon les estimations de l’Insee dévoilées ce jeudi 31 mars, la hausse globale des prix s’élève en effet à 4,5% !
Dans le détail, l’institut de statistiques observe que les prix de l’énergie (carburant, gaz et électricité) enregistrent une hausse cumulée de 28,9% sur le mois de mars. Quant aux prix des produits à la consommation, la hausse reste modérée : +2,8% pour l'alimentation (mais 7,2% pour les produits frais), +2,1% pour les produits manufacturés et +2,3% pour les services.
L’inflation n’a donc pas encore atteint son paroxysme dans les rayons des supermarchés, mais elle se fait d’ores et déjà ressentir depuis plusieurs semaines, rapporte BFMTV. Les agriculteurs, affaiblis par l’explosion des tarifs à la pompe, se voient dans l’obligation de répercuter des élévations de prix sur les produits non transformés, tels que les fruits, les légumes ou encore les poissons. Alors qu'il n'y aura bientôt plus d’huile de tournesol en France, deux tiers des importations françaises d’huile de tournesol provenant d’Ukraine, les industriels fabriquant des produits en utilisant vont bientôt être contraints de changer leur recette face à la pénurie d'huile.
Inflation au supermarché : 81% des produits impactés
Si, en grande distribution, l'inflation reste moindre, Nielsen remarque une accélération tangible au cours du mois de mars. Après une année 2021 déflationniste, les prix ont bondi en janvier et ne cesse depuis d’augmenter. La hausse se monte à 1,26% en mars. Selon le panéliste, 81% des produits ont vu leur tarif s’accroître sur la période, contre 68% en février. Au mois de mars , les prix ont ainsi progressé de 1,5% sur un an, après 0,6% en février, selon l’institut IRI. Cette hausse des prix dans les supermarchés est encore plus importante au niveau des produits impactés par la hausse des matières premières agricoles, comme les pâtes (+13,4%), la farine (+7,1%) ou l’huile (+7,4%). À l'issue des dernières négociations qui se sont achevées le 1er mars, les distributeurs et leurs fournisseurs se sont mis d’accord sur une hausse de prix oscillant entre 3% et 4%.
Selon le panéliste Iri, les projections pour l’ensemble de l’année 2022 ne présagent rien de bon pour les consommateurs. "Modérée au premier trimestre, l’inflation grimpe après les négociations commerciales pour atteindre 3% sur le 2 ème trimestre, estiment les analystes de la société dans une étude publiée en mars. L’inflation passe encore un cap au troisième trimestre (conséquences du conflit en Ukraine) et atteint 5%. Au quatrième trimestre l’inflation reste très soutenue." "Nous avons fait la moitié du chemin", estime auprès du Figaro Emily Mayer, directrice à l’IRI. Alors que l'inflation touchait plutôt dépuis l'automne les prix des marques distributeurs, ce sont désormais les prix des produits de marques nationales qui commencent à s'envoler, affectant encore davantage le pouvoir d'achat des Français.
Quels sont alors les produits qui réduisent le plus le pouvoir d’achat des Français ? Découvrez dans le diaporama ci-dessous ceux dont les prix ont le plus flambé en février 2022 sur un an, selon Iri.
Hausse des prix : bientôt le tour du papier toilette ?
Invité de BFMTV ce dimanche 3 avril, Michel-Edouard Leclerc a annoncé que le prix du papier toilette, des mouchoirs et de l’essuie-tout allait augmenter “considérablement”. Une envolée des prix qui pourrait même atteindre les 30%, selon un reportage de TF1 . Un pack de 6 rouleaux de papier hygiénique qui coûte aujourd’hui 2 euros sera donc bientôt acheté 2,6 euros. Une augmentation due au prix de la pâte à papier qui a presque doublé en un an et au prix du gaz utilisé pour faire fonctionner les machines utilisées pour sécher le papier toilette. "C’est [cette machine] qui consomme la quasi-intégralité de notre énergie", explique à TF1 Emmanuel Coulon, directeur général de Papeco, un fabricant de papier toilette en Normandie.
Le patron des supermarchés Leclerc invite les consommateurs à ne pas faire des stocks, même face à ce scénario douloureux pour leur portefeuilles. Pour lui, les consommateurs qui "commencent à surstocker, ce sont eux qui provoquent le non-réassortiment des rayons”.