Électricité : c'est quoi cette nouvelle "taxe flottante" que certains annoncent d'ores et déjà ?Istock
Le gouvernement travaille depuis des semaines à la réforme d'EDF. Cette dernière pourrait s'accompagner d'une nouvelle "taxe flottante" sur l'électricité. De quoi s'agit-il, au juste ?
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Allez-vous payer votre électricité plus chère ? Avec la réforme d’EDF et de l’ARENH (Accès régulé à l’énergie nucléaire historique) qui s’annonce, il y a de fait de quoi s’inquiéter. D’autant que cette dernière devrait, hélas, s’accompagner de plusieurs augmentations du tarif de l’énergie. Détail important à prendre en compte, cependant : le gouvernement, qui travaille à ces transformations depuis plusieurs semaines - sinon des mois - est encore en train de négocier avec Bruxelles. Tout est donc encore susceptible de changer, rappelle l’entreprise Selectra, spécialisée dans la comparaison d'offres électriques, sur son site.

Pourtant, si l’exécutif souhaite rehausser les tarifs de l’électricité, c’est bien parce que, à ce jour, l’ARENH est trop faible pour financer le fonctionnement naturel d’EDF. En l’état actuel des choses, ce dispositif force l’entreprise à céder 100 TWh de sa production annuelle à la concurrence, à 42 euros par MWh. L’Etat souhaite désormais faire bondir le coût du mégawattheure à 49 euros. Ce ne sera évidemment pas sans impact sur votre budget : cela signifie que les autres fournisseurs d’électricité, qui n’ont pas accès au réseau de production français, devront payer plus cher leur matière première. Ils feront assurément peser la hausse sur les consommateurs. 

Hausse des prix de l’électricité : en plus de tout ça, le gouvernement prévoit une taxe flottante

En outre, le montant de l’ARENH est une donnée essentielle dans le calcul du Tarif Bleu d’EDF, normalement révisé une à deux fois par an.

Ce n’est pas tout ! Face à cette situation très spécifique, intrinsèquement défavorable aux consommateurs - quand bien même il s’agit de pérenniser l’activité d’EDF, de lui permettre d’investir et d’assurer le maintien de ses centrales -, le gouvernement milite aussi pour l’instauration d’une nouvelle taxe sur l’électricité. Cette fois-ci, elle serait… flottante. Mais qu’est-ce que cela signifie ?

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Taxe flottante sur l’électricité : de quoi parle-t-on ?

Par essence, rappelle le site spécialisé Budget Banque, une taxe flottante est un "impôt qui n’est pas fixe". "Cela signifie que cet impôt va varier dans le temps, qu’il est variable en fonction du prix initial du produit sur lequel il s’applique", poursuit le site. Généralement, elles sont appliquées sur des produits comparables aux carburants.

Cette fois, c’est sur l’électricité que le gouvernement envisage de l’appliquer. Avec un objectif bien spécifique en tête, note Le Figaro : lisser les factures. Il s’agirait donc d’offrir des tarifs aussi stables que possible pour les consommateurs. Plus élevés qu’auparavant, certes, mais stables… 

Ces derniers ne ressentiraient donc pas les variations du tarif de matières premières. Pour autant, cela ne veut pas dire qu’ils seraient inexistants : du fait du projet Hercule, il apparaît d’ailleurs probable que l’électricité coûte toujours plus cher. Explications.

Electricité : et si la mise en concurrence était défavorable aux consommateurs

En matière d’électricité, il paraît complexe de créer un marché tel que voulu par l’Union européenne sans malmener les finances des consommateurs. Et sans un dramatique impact environnemental, alerte l’économiste Alexandre Delaigue dans nos colonnes. A ses yeux, ce serait "fabriquer une concurrence artificielle et paradoxale par idéologie.

"EDF est une entreprise publique, qui a bénéficié de gros investissements de l’Etat lesquels ont notamment permis la création du parc nucléaire. Aujourd’hui, elle se retrouve légalement contrainte à subventionner ses concurrents. Ce qui se fait actuellement au détriment des consommateurs", poursuit-il.

Des observations cohérentes - ou complémentaires - avec celles de Nicolas Doze, journaliste économique chez BFMTV. "Sur le temps long, les prix ont tendance à augmenter et la facture aussi. Nous sommes à 840 euros à l'année en moyenne, aujourd'hui", rappelle-t-il en effet.