Comme chaque année, pompiers et facteurs frappent aux portes pour vendre leurs traditionnels calendriers. Ces petits gestes, à première vue anodins, s’inscrivent dans une longue tradition de solidarité et de...
Il y a désormais plus d'un an, l'Agirc et l'Arrco actaient finalement leur fusion. Ces deux régimes de retraite complémentaires, rappelle le site de l'Agirc-Arrco, "n'ont eu de cesse de s'inscrire dans une dynamique de convergence de leurs réglementations, de leurs paramètres de fonctionnement et de leurs structures". Le premier accord est d'ailleurs bien plus ancien que leur union, effective depuis le 1er janvier 2019 : il date de l'année 1996, et visait à instaurer "un premier mécanisme de compensation financière" commun. Plus tard, dans les années 2000, tout s'accélère. Différents services partagés émergent, jusqu'à la "mise en place d'un outil unique de gestion", mais aussi d'un "groupe de travail paritaire pour étudier les éléments de mise en cohérence des retraites complémentaires", en 2011.
Dès lors, la fusion pouvait paraître évidente. Et force est de constater qu'elle a largement inquiété bien avant son entrée en vigueur. "La fusion Agirc-Arrco va pénaliser les cadres les moins bien payés", titrait le quotidien spécialisé Les Echos en mai 2018, estimant alors qu'en raison de "la fusion des deux caisses de retraite complémentaire Agirc et Arrco, les cadres rémunérés en dessous de certains seuils risquent de se retrouver lésés". Ils n'étaient pas les seuls à en croire Le Monde, qui évoque aujourd'hui le cas des cadres supérieurs.
Quel sort la fusion de l'Agirc-Arrco a-t-il réservé aux cadres supérieurs ?
Avant la fusion de l'Agirc et de l'Arrco, certains cadres supérieurs - celles et ceux qui touchaient de très importants revenus - obtenaient également des points dits "Tranche C". Ces derniers ne peuvent théoriquement pas être transformés en pension de retraite avant 67 ans, ce qui implique donc soit de retarder son départ, soit de ne pas les liquider tout de suite, soit d'accepter une minoration définitive de sa pension totale. Aucune solution ne semble être particulièrement optimale…
Les cadres supérieurs devraient-ils attendre 67 ans pour liquider leurs points "tranche C" ?
Sont donc concernés les salariés dont les revenus excédaient quatre fois le plafond de la sécurité sociale en 2016, alors fixé à 154 464 euros. Il n'y a pas besoin d'avoir touché de pareils émoluments sur toute l'année pour obtenir les fameux points "tranche C", précise le quotidien du soir. Si la travailleuse ou le travailleur est né en 1955 ou après, il faudra mécaniquement attendre 67 ans pour en tirer le profit maximum, même s'il est théoriquement possible de prétendre au taux plein dans le régime général.
Il est possible, cependant, de ne pas attendre. L'Agirc-Arrco accepte aussi la liquidation de tous les points dès 62 ans, mais dans ce cas précis, c'est s'exposer à une minoration irrévocable de 22% sur la pension tranche C. C'est un nombre important : le ou la retraité(e) ne touchera donc "que" 78% de ses droits, jusqu'à la fin de sa vie…
Points "tranche C" : quel manque à gagner pour ceux qui choisissent d'attendre ?
Attendre n'a pourtant pas l'air d'être la meilleure solution, même s'il est possible de liquider tous ses points à la retraite sauf ceux dits "Tranche C" avant 67 ans. Certes, résume Le Monde, c'est là l'une des deux façons pour percevoir l'intégralité de ses droits. Mais elle implique tout de même un important manque à gagner…
Les calculs du quotidien du soir sont sans appel : en tout et pour tout, cela signifie s'asseoir sur 390% de sa pension de retraite (78% x 5). Un investissement qui ne sera rentabilisé que 18 ans plus tard.