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L'horloge tourne. Dans très exactement 331 jours, c'est la France entière qui vivra au rythme effreiné de l'olympisme. Pas moins de 329 épreuves seront disputées par 10 500 athlètes qui tenteront de briller à leur façon et d'illuminer cette édition si attendue dans l'Hexagone. À moins d'un an de la cérémonie d'ouverture, de nombreuses interrogations subsistent et nourrissent les conversations entre amis mais aussi d'un point de vu politique. En premier lieu, plusieurs fédérations françaises s'inquiètent quant aux chances de médailles françaises, à l'instar de l'athlétisme ou de la natation. Mais le souci est ailleurs.
C'est donc le 13 septembre 2017 que les olympiades ont officiellement été attribuées à Paris et à la France. Ce jour, Thomas Bach levait la main de la maire de Paris, Anne Hidalgo, mais aussi celles de tous ceux qui ont travaillés afin de mener à bien ce projet d'accueil, déjà réalisé un siècle plus tôt. Depuis, le cadre de travail a été défini à l'ensemble des personnes enrolées dans cette entreprise d'hôte. Pour pouvoir succéder correctement à Tokyo 2020, des collaborateurs et des moyens étaient attendus.
L'organisation, c'est tout un art mais également une sacrée enveloppe mise à disposition des responsables des Jeux Olympiques. Si l'on en croit plusieurs études et rapports réalisés par des spécialistes, notamment par la Cour des comptes, le budget prévu serait d'ores et déjà atteint, voire surmonté. Voici le constat alarmant.
JO Paris 2024 : des frais sous-évalués
Préoccupant. Avec les dépenses qui s'accumulent, les organisateurs avaient déjà revu à la hausse le budget originel. Or, dans un nouveau rapport, la Cour des comptes estime que les ''deux tiers'' de l'augmentation du solde, passé à 4,4 milliards d'euros fin 2022, ''résultent d'une sous-estimation évidente du budget de candidature et d'une méconnaissance peu compréhensible de la compléxité du cahier des charges du CIO (Comité International Olympique)''.
Le rapport définitif, dont Les Echos a eu une copie le mercredi 21 juin dernier, note en revanche que cette revalorisation de 400 millions d'euros ''a été conduite de façon transparente et rigoureuse'' par le comité, ''en relation étroite avec le CIO et l'IPC (mouvement paralympique) et avec une forte implication de l'Etat''. Afin de régulièrement suivre le budget, le Cojo (Comité de l'organisation des Jeux Olympiques) doit présenter chaque mois un détaillé du solde comportant des appels d'offres, de la masse salariale etc. Il faut dire que c'est l'Etat qui est garant en cas de déficit du Cojo.
JO Paris 2024 : après l'échec Total, LVMH en sauveur ?
Premier échec. En 2019, soit deux ans après la validation des JO en France, la déléguation misait sur une collaboration du géant pétrolier Total. A l'époque, Anne Hidalgo, qui souhaitait par ailleurs un évènement neutre en carbone, finissait par annulé la future poignée de main, pourtant utile pour boucher l'équilibre financier et enfin parvenir aux 4 milliards d'euros attendus. Un refus et des tensions résultaient finalement de ces pourparlers. La première voyait l'éxecutif, en personne, la recadrer.
Depuis, les choses ont changées. Une trentaine de sponsors et de dits ''partenaires'' sont venus s'ajouter et agrandir la liste. Parmi eux, le groupe dirigé par l'homme le plus riche du monde : LVMH. Si des ''discussions très constructives'' avaient d'abord été évoquées par Tony Estanguet, président du Cojo, Bernard Arnault et ses seconds finissent par accepter de devenir partenaire des JO. Avec cette officialisation, LVMH vient ainsi compléter la liste des sponsors au plus haut niveau de partenariat du Cojo : BPCE, Carrefour, EDF, Orange et Sanofi. Pour intégrer cette catégorie, les cinq entreprises ont versé au moins cinquante millions d'euros au comité d'organisation des Jeux olympiques de Paris 2024.
JO Paris 2024 : d'autres chantiers en suspens
Si l'onglet des partenaires semblent désormais être une bonne chose de faite, ce n'est pas pour autant que tout est en bonne voie. À ce sujet, un autre point crucial, et pas des moindres, provoquent encore de vives discussions : les transports. Ceux-ci sont essentiels, et doivent impérativement ouvrir pour les JO alors que les transports franciliens semblent encore connaître des difficultés, à l'image de la ligne 14. ''Au-delà de la question du transport des spectateurs et de l'enjeu d'image que constitue l'aboutissement des différents chantiers pour les organisateurs des Jeux, ces projets d'infrastructures demeurent essentiels pour assurer la fluidité des flux pendant les Jeux'', relève la Cour des comptes qui appelle ainsi à ''une gouvernance d'ensemble qui reste efficace et opérationnelle''.
Toujours de l'ordre de l'organisation des Jeux, la vigilance est également de mise lorsque l'on parle de livraison et surtout de la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo). ''Certains ouvrages, concernés par des retards (village des athlètes, village des médias, Arena de la porte de la Chapelle, etc.), font l'objet d'optimisation de plannings et de mesures de renforcement (extension des horaires, augmentation des effectifs) pour les résorber''. ''S'ils devaient persister, les dates de réception pourraient être décalées de quelques semaines, limitant d'autant la période de levée de réserves avant la mise à disposition au Cojo et la réalisation par ce dernier des aménagements temporaires'', ajoute la Cour des comptes.