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Vos "vieux PEL" vont-ils être rabotés ? Ce produit d’épargne, faisant partie des placements privilégiés des Français, commence à générer des inquiétudes au sein de la place financière. 1 Français sur 5 en possède un, d’après les dernières données de fin 2019. Cela représente donc 13,4 millions de PEL, selon l’Observatoire de l’épargne réglementée de la Banque de France. Dans la publication ce mardi 27 octobre de son rapport annuel, le superviseur financier se dit d’ailleurs "préoccupée" par les rémunérations très élevées des Plans d’épargne logement souscrits avant 2011. 40% des sommes qui y sont placées sont en effet rémunérées entre 3,50% et 10%, contre seulement 1% pour ceux ouverts après le 1ᵉʳ août 2016. Si leur collecte nette est négative depuis deux ans, les "anciens PEL" constituaient toutefois encore près d'un tiers des encours totaux fin 2019.
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"Vieux PEL" : un placement juteux
Grâce à son taux fixe perdurant dans le temps et déterminé selon sa date d'ouverture, les PEL souscrits avant 2011 sont très avantageux. Ceux conservés depuis 1986 ont un taux d’intérêt de 7,50%, et ceux souscrits en 2002 profitent d’un rendement de 4,50%. Ce sont justement ceux-ci qui semblent poser problème aux autorités financières.
Comme le détaille la Banque de France, les PEL souscrits avant 2011 font l’objet de moins de clôtures par rapport aux PEL ouverts après 2011. Ainsi, les produits contractés depuis 10 ans et plus se chiffrent à 90,5 milliards d’euros. Soit 31% de l’encours total, s’élevant à 282,5 milliards d’euros à fin 2019.
De quoi alarmer le marché financier, dans ce contexte de crise sanitaire… Les taux vont-ils alors diminuer ?
PEL : un poids sur "le financement de l’économie française"
"Ces 'droits acquis', en outre transmissibles, pèsent sur le financement de l'économie française", prévient François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la banque centrale.L'institution se soucie des moyens utilisés pour rémunérer ces anciens produits d'épargne. Selon elle, ils devraient plutôt servir au soutien de la reprise économique.
"Tout l’objectif de la politique monétaire actuelle est de faire baisser le coût de l’argent pour les banques, afin qu’elles répercutent cette baisse dans le coût des crédits", détaille François Mouriaux, directeur des statistiques monétaires et financières de la Banque de France. "Or, au sein du passif, il reste une ressource, les générations de PEL ancien qui représentent des encours non négligeables, dont le coût ne diminue pas".
Si le taux des "vieux PEL" étaient rabotés à 1% (taux en vigueur depuis 2016), les banques pourraient économiser, selon les estimations de la Banque de France, 4 milliards d’euros par an. Une décision sera-t-elle prise en ce sens par le gouvernement ?
PEL : le rendement de vos anciens produits va-t-il être considérablement réduit ?
L’exécutif va-t-il inciter les épargnants possédant un vieux PEL à le fermer ? Peut-il décider de réduire le taux ? Selon les informations de Moneyvox, qui a interrogé le ministère de l'Economie, ces mesures ne sont pas à l'étude. "Régulièrement, les établissements bancaires appellent de leurs vœux une telle réforme, mais celle-ci n'est pas possible, le taux des PEL étant défini contractuellement à leur ouverture", a indiqué la communication du ministère.