Retraite : le système français ne fait-il que des perdants ?Istock
Un nombre considérable de Français ne veulent pas d'une réforme des retraites. Cela n'a rien de bien surprenant, estime l'économiste Alexandre Delaigue : ces dernières ne sont pas réellement pensées pour faire des gagnants…

La réforme des retraites n’est peut-être pas vraiment oubliée. En effet, ainsi que l’expliquait Planet, il est possible que le gouvernement revienne à la charge à ce sujet dans les semaines ou les mois qui s’annoncent… Si la situation sanitaire continue de s’améliorer, à tout le moins. Pour autant, une question se pose : les Françaises et les Français souhaitent-ils encore une transformation du système de solidarités inter-générations ? 

Rien n’est moins sûr. Déjà avant la crise sanitaire, le projet d’Emmanuel Macron motivait bien des oppositions. Cette dernière, ont fait savoir les conseillers du président, "n’a rien changé". "Elle a plutôt conforté la nécessité de la réforme, qui ne pourra pas être identique à la précédente; Le temps restant n'est en tout cas pas un obstacle", déclarent-ils dans Le Figaro. Dorénavant, l’exécutif tergiverse. Certaines mesures pourraient être recyclées pour la réalisation d’une réforme partielle, menée d’ici la fin de la mandature en cours.

Pourquoi les Français redoutent-ils tant les réformes des retraites ?

"La retraite constitue toujours un sujet qui fâche. L’idée de réformer le système produit, dès lors, de réelles inquiétudes. Cela n’est pas étonnant : toutes les mesures qui se sont succédées n’ont pas fait produit de gagnants réels… puisqu’il ne s’agissait pas, alors, d’en chercher", observe pour sa part Alexandre Delaigue, agrégé d’économie, de gestion, professeur à l’université de Lille 1, qui a aussi enseigné à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr. 

"Il s’agit toujours de faire passer la pilule de notre démographie vieillissante ; ce qui ne peut faire que des perdants. Il y a de moins en moins d’actifs pour soutenir les dépenses de retraites, la croissance économique est moins importante et la population vieillit. Chaque nouvelle réforme pose donc la question de qui devra payer", rappelle-t-il.

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