De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Dans une interview fleuve accordée au Journal du dimanche, parue à l’occasion de la sortie de son nouveau livre, “La voie française”, Bruno Le Maire a longuement plaidé pour mettre fin à “la gratuité de tout, pour tous”. Alors que Bercy s’attèle actuellement à une réduction drastique des dépenses, le recordman à la tête du ministère de l’Economie et des Finances s’est porté en faveur de la fin de “l'État-providence”pour le remplacer par “l’Etat protecteur”. En ligne de mire, des coupes budgétaires, une communauté européenne de l’intelligence artificielle ou encore la souveraineté européenne. De quoi relancer les débats et agiter les esprits.
Bruno Le Maire : des annonces qui font débat
Alors que le nouveau livre de Bruno Le Maire, décrit comme “une profession de foi”, va paraître le 20 mars prochain, le ministre de l’Economie et des Finances a dévoilé certains grands axes de cet ouvrage aux allures de programme politique. Comme le rapportent nos collègues de La Tribune, il s’est ainsi exprimé en faveur d’un “Etat protecteur” afin de “reprendre la maîtrise” d’un système devenu “incontrôlable”. Selon lui, le modèle actuel a comme “but ultime la gratuité de tous, pour tous, tout le temps”, ce qui est jugé “intenable” par le ministre.
D’après les propos de Bruno Le Maire, “partout en Europe [mais] surtout en France”, l’État-providence est devenu “une machine à empiler de nouvelles dépenses publiques, sans examen de leur pertinence, ni de leur efficacité, sans remise en cause non plus des dépenses précédentes”. Le ministre a, dès lors, annoncé que “le temps des choix est venu” afin de sortir du “mirage de la gratuité universelle”. Selon ses arguments, le vieillissement de la population est ainsi un enjeu avec le grand âge qui “pèse lourdement sur les comptes sociaux et pèsera de plus en plus lourd”.
Bruno Le Maire : des enjeux importants
Le ministre de l’Economie et des Finances a, en outre, invité à débattre au Parlement des “grands enjeux du vieillissement, de la prise en charge de la dépendance, de l’accompagnement des personnes seules”. Il a déjà annoncé, début mars, des économies sur les budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale qui devront atteindre “au moins 20 milliards d’euros” en 2025.
Si 12 milliards avaient été envisagés au préalable, la somme a été portée à 20 milliards, selon de récentes annonces. Parallèlement, l’exécutif a prévu une baisse des dépenses de l’Etat de l’ordre de 10 milliards d’euros après l’abaissement des prévisions de croissance à 1% par Bercy.
Bruno Le Maire : le chômage et l’IA comme buts
Bruno Le Maire entend également resserrer les conditions de l’assurance chômage en estimant que “nous avons encore une durée d’indemnisation parmi les plus généreuses en Europe”. Il a parallèlement précisé que le taux de chômage était “encore au-dessus de celui de nos principaux partenaires économiques”.
Le ministre de l’Economie et des Finances est, par ailleurs, revenu sur les enjeux de l’intelligence artificielle (IA). Il a proposé “la création d’une communauté européenne de l’intelligence artificielle”, que pourrait guider la France, en précisant que l’Union européenne avait l’obligation “d’embrasser l’innovation et le risque, en privilégiant l’investissement massif avant la réglementation”.