De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Chez le boulanger, le boucher ou même l’épicier local, votre billet n’est jamais accepté ? Bonne nouvelle, il est possible de vous faire rembourser ou réparer votre billet amoché. Alors, si vous avez tenté de le refourguer pour vous en débarrasser, mais que rien n’y fait, pas de panique. Nous vous expliquons la marche à suivre.
Un bâtiment colossal recouvert de céramique situé au bord de l’A86 de La Courneuve abrite le secret de ces remises à neuf. Au sein du Pôle fiduciaire national, vous retrouverez tout l’argent liquide de la région et pas moins de 25% des coupures en circulation dans le pays. Chaque année, environ un milliard de billets de 5 à 500 euros transitent entre les murs de ce site ultra sécurisé.
Comment bénéficier de cette réparation ?
À première vue, rien ne laisse penser à de telles activités secrètes. Et pourtant, le logo de la Banque de France peut mettre la puce à l’oreille, comme le mentionnent nos confrères du Parisien. À l’intérieur, des machines de tri ultramodernes veillent à redorer le blason de ces billets de banque, dont la longévité est souvent une question centrale dans l’évolution perpétuelle des divers moyens de paiements. Ces agents, dont la finesse et le doigté sont précieux et inégalables, s’adonnent à une pratique surprenante dont la mission s’avère être en réalité plus qu’utile.
Si vous aussi vous souhaitez leur confier vos billets de banque, précédemment refusés dans une flopée de commerces, rien ne vous en empêche. La mesure, étendue à tous les Français, voit les billets de banque recueillis aux guichets de la Banque de France, voire même dans votre bureau de poste de proximité. Deux cas de figure vous sont alors proposés : l’échange peut être immédiat pour des billets authentiques jugés en assez bon état et dont la surface est supérieure à 50%, tandis que l’espèce trop endommagée atterrira au Pôle fiduciaire national pour être mis entre les mains des "experts La Courneuve".
Comment se déroule l'expertise ?
À l’instar des médecins légistes représentés dans l'univers cinématographique, ceux situés à La Courneuve pourraient obtenir la même reconnaissance, tellement leur tâche est ardue. Dans un premier temps, ces derniers doivent mener une enquête pour déterminer l’état du billet afin de savoir si le propriétaire peut obtenir un dédommagement de la même valeur. "La règle, c’est que nous devons avoir au moins 50 % de la surface du billet d’origine, car on ne doit le rembourser qu’une fois", explique François, un agent de la Banque de France.
Enfouis sous terre, attaqués par des thermites ou partiellement détruits dans un incendie, la plupart de vos billets peuvent être reconstitués. À l’aide d’un scalpel, d’une pince ou d’un rouleau de Scotch, ces maîtres en la matière réalisent un travail remarquable.
Le système connaît-il des failles ?
Évidemment, des petits futés tentent de contourner le système en envoyant de faux-billets volontairement détériorés. Malheureusement, les vérifications réalisées en amont par les agents ne laissent rien passer. "C’est un travail manuel, minutieux, d’analyse au cas par cas", comme l’avoue un membre du service. Autrement dit, le système ne connaît aucune faille.
Un service d’analyse et de remboursement gratuit que n’offrent pas toutes les banques centrales, souligne la Banque de France, qui explique néanmoins que "le billet est un produit dont il faut prendre soin". Et si vous retrouvez des billets en francs enterrés au fond du jardin de votre grand-mère, inutile de les déposer à la Banque de France. Ils sont démonétisés depuis février 2012.