De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Naviguer sur Facebook semble devenir de plus en plus dangereux. Après un changement de sa politique restrictive visant les vidéos et autres contenus à caractère violent, Facebook a autorisé dernièrement la diffusion d’un film d’une rare violence, mettant en scène une femme se faisant décapiter. Suscitant un très vif émoi de toutes parts, le titan des réseaux sociaux a finalement tenté de désamorcer la polémique naissante en supprimant la séquence. Le mal, pourtant, est déjà fait.
Une politique ambigüe
"Vous ne publierez pas de contenus : incitant à la haine ou à la violence, menaçants, à caractère pornographique ou contenant de la nudité ou de la violence gratuite". Ainsi Facebook informe-t-il ses utilisateurs de sa politique restrictive au sein de ses conditions générales d’utilisation. Réputé pour mener une véritable chasse à tout contenu jugé inapproprié, le site californien semble pourtant avoir baissé la garde, en autorisant à la diffusion une vidéo d’une extrême violence. Le document délivre un spectacle des plus sordides et inhumains : la décapitation d’une jeune femme par un membre de cartel mexicain, simplement soupçonnée de larcin. Intitulée "Défi : pouvez-vous regarder cette vidéo ?", le film n’a pas tardé à se dupliquer et à se répandre au gré des partages. Signalée comme contenu indésirable, Facebook refusera pourtant de supprimer la vidéo. Contacté par la BBC, le réseau social s’explique en dévoilant ce changement de politique, qui autorise désormais les contenus violents. Pour se justifier, le site affirme que "Facebook a toujours été un endroit où les gens partagent leurs expériences, surtout quand ils sont concernés par des événements graves, comme des atteintes aux droits de l’homme, des actes de terrorisme ou d’autres actes violents." Le réseau social tolère ainsi ce type de contenu, à condition qu’il dénonce et condamne.
Un autre élément flou est cette tolérance aux airs de faiblesse contrastant à la véritable croisade menée contre les contenus jugés pornographiques, allant même jusqu’à censurer des œuvres d’art – dont L’Origine du monde de Courbet – ou même une photographie d’une femme allaitant son bébé.
Polémique
"C’est irresponsable de la part de Facebook de poster des vidéos de décapitation, d’autant plus sans avertissement préalable. Ils doivent désormais se justifier de leurs actes auprès des parents inquiets", a déclaré David Cameron, Premier Ministre britannique, via son compte Twitter. Une réaction faisant écho à l’indignation exprimée par la Family Online Safety Institute, militant pour l’intégrité psychologique des enfants sur Internet. Alors que l’organisation était parvenue, en mai dernier, à faire interdire les contenus de ce type, son Président, Stephen Balkam, s’est dit "très mécontent que ces vidéos soient de retour".
Facebook bat en retraite
Voyant la polémique prendre de l’ampleur, le site a finalement décidé de supprimer à nouveau la vidéo, et s’est partiellement rétracté concernant ses déclarations de ce mardi, reconnaissant leur caractère bancal. Ainsi a-t-il affirmé se montrer plus vigilant à l’avenir, et a reconnu que le film "glorifiait la violence de manière déplacée et irresponsable". Le réseau social devrait par ailleurs prendre un peu plus conscience de son importance, puisque réunissant désormais 1,15 milliards de membres, et se doit, à cet égard, de clarifier sa politique de restriction.