De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
C'était l'une - sinon la - des propositions phares de Benoît Hamon lors de la dernière élection présidentielle. Peut-être aussi l'une des promesses de campagne les plus commentée, tout candidat confondu. Aujourd'hui, rapporte 20 minutes, c'est une idée qui fait son grand retour : après l'annonce par l' Assemblée nationale de l'ouverture prochaine d'un débat sur le revenu minimum universel, vingt-quatre départements - tous dirigés par des socialistes - ont réclamé sa "généralisation dès aujourd'hui", ce samedi 5 décembre 2020. Ils ont adressé une lettre au Palais Bourbon pour faire état de leurs arguments. "Nous pourrions dès aujourd'hui envisager une généralisation afin de répondre à la crise inédite que nous traversons, plutôt que d'engager un débat national", écrivent en effet les signataires, peu satisfaits de la situation actuelle.
Les discussions dont il est question a été décidé après le vote à 106 contre 11 d'une résolution qui "invite le gouvernement à ouvrir un débat national et citoyen sur la création, l'expérimentation, le financement, la mise en œuvre et l'évaluation" du revenu minimum universel, poursuit le quotidien gratuit, non sans citer le texte produit par l'Assemblée nationale.
Revenu minimum universel : de quoi parle-t-on au juste ?
Si l'idée de revenu universel était portée par Benoît Hamon, en 2017, elle est plus ancienne que la dernière campagne présidentielle et compte aussi plusieurs soutiens à droite. Certains think-tank et candidats libéraux - c'était notamment le cas de Nathalie Kosciuzko-Morizet, par exemple - s'en sont aussi fait le porte-parole, rappelle Challenges. Christine Boutin en parlait déjà en 2003. Force est de constater, cela étant, que les montants promis varient considérablement d'un candidat à l'autre…
Quels sont les départements qui militent aujourd'hui pour la mise en place du revenu universel ?
En tout et pour tout, 24 départements ont signé l'appel envoyé au Palais Bourbon. Ils estiment d'ailleurs que celui-ci a trop tardé.
"Deux ans pour que la majorité parlementaire de l'Assemblée nationale, qui refusait tout débat sur un revenu de base, se décide enfin à ouvrir la réflexion que nous demandions. Ces deux ans écoulés nous auraient permis d'évaluer les effets d'un revenu de base sur les publics visés et de l'ajuster au mieux à leurs besoins", écrivent d'ailleurs les élus.
Cette lettre ouverte, insiste 20 minutes, a été signée par les présidents et les présidentes des départements suivants :
- Alpes-de-Haute-Provence
- Ardèche
- Ariège
- Aude
- Dordogne
- Finistère
- Haute-Garonne
- Gers
- Gironde
- Hérault
- Ille-et-Vilaine
- Landes
- Loire-Atlantique
- Lot
- Lot-et-Garonne
- Lozère
- Meurthe-et-Moselle
- Nièvre
- Pas-de-Calais
- Pyrénées-Orientales
- Tarn
- Haute-Vienne
- Seine-Saint-Denis
- Guadeloupe
Montants, financement : que retenir du revenu universel ?
Le revenu universel, que d'aucuns appellent aussi revenu de base, est un dispositif à l'application exacte très variable. Selon qui le propose, il peut donc changer du tout au tout.
En principe, il s'agit d'une allocation versée mensuellement à l'intégralité des citoyens de France, sans condition d'âge ou de revenus.
La Fondation Jean-Jaurès, qui avait réalisé une étude sur la question rappelle Challenges, proposait un montant de 750 euros net par mois. Génération Libre, un think tank libéral, optait pour 450 euros pour un adulte et 225 pour un enfant.
Une telle réforme, il faut le reconnaître coûterait beaucoup à l'Etat français. La version de la Fondation Jean-Jaurès était chiffrée à 565 milliards d'euros… soit 26% du PIB, indique le titre de presse.