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Liasses de billets de 50 euros, barrettes de shit exposées sur une table et selfies de détenus fumant le narguilé. La page Facebook "MDR o Baumettes" a, en très peu de temps d’existence, fait scandale autour de la gestion de la prison des Baumettes de Marseille.
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Ce lundi, La Provence a mis en lumière la page alimentée par les détenus qui, avant d’être fermée par la direction de l’établissement, aura récolté près de 4 800 "like".
Séance photo bonne enfant
Alors qu’en 2008, les détenus de Fleury-Mérogis, dans l’Essonne, avaient posté des vidéos sur Youtube pour dénoncer leurs conditions de détention, les clichés de "MDR o Baumettes" ressemblent plutôt à ceux d'un club de vacances.
Au total, la page comptabilisait près de 120 photos et quatre vidéos de détenus, tout sourire, exhibant téléphones portables, billets de banque et barrettes de shit, pourtant formellement interdits au sein de l’établissement.
Les clichés semblent avoir été pris sans aucune difficulté, des coursives aux parties privées.
"Ils ont tous des téléphones portables, le sport, l'école, des activités, la télévision avec en prime Canal+ (…) cela n'est plus une prison, c'est un centre de vacances", peste aujourd’hui Catherine Forzi du Syndicat Force Ouvrière.
"Les détenus sont livrés à eux-mêmes"
Mais derrière l’aspect de colonie de vacances affiché par la page se cachent les difficultés des surveillants à assurer leurs fonctions, faute de moyens. "Cette page n'a rien de valorisant pour nous, pour le travail fait chaque jour par les surveillants. Mais c'est un fait, les détenus sont livrés à eux-mêmes", déplore David Cucchietti, représentant de la CGT, dans des propos rapportés par La Provence. "La situation est devenue ingérable avec en moyenne un surveillant pour 130 détenus", poursuit-il.
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Après la loi pénitentiaire interdisant la fouille corporelle des détenus, en 2009 la direction des Baumettes met fin à la fouille général du centre de détention pour des raisons budgétaires, rendant impossible le contrôle des objets circulant entre les coursives.
Le 30 octobre dernier, les surveillants avaient déjà protesté devant l’entrée de l’établissement contre le manque d’effectifs, réclamant 50 gardiens supplémentaires.
"Plan Marshall à la française"
Aujourd’hui, la grogne du personnel pénitencier s’est élargie à plusieurs élus. Après les révélations du journal régional, le député UMP Eric Ciotti a interpellé la garde des Sceaux par le biais de Twitter, réclamant une action de sa part en faveur de la justice.
Il a également ajouté sur son blog que Christiane Taubira devait "prendre conscience de la gravité de la situation et se décider à engager toutes les réformes nécessaires en mettant en place un véritable plan Marshall à la française pour les prisons."
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Un point de vue partagé par le maire de Nice, Christian Estrosi. "Liasse de billets, téléphones, Baumettes centre de vacances ? Cela est honteux, besoin de moyens dans politiques carcérale", a-t-il dénoncé dans un tweet.
De récents remous qui pourraient bien donner "un petit coup de pouce" comme l’admet La Provence, aux revendications des surveillants pénitenciers.
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