Les arrêts de travail sont en constante augmentation depuis 2019, en grande partie en raison de la crise sanitaire. Bien qu'une légère diminution ait été observée en 2023, leur coût continue d'augmenter. Le point.
32 ans de mystère, avant un élément qui a tout fait basculer. Le 3 juillet 1986, le corps d’Isabelle Mesnage est retrouvé sans vie dans un bois de Cachy (Somme) alors qu’elle était partie faire une randonnée. Vêtements déchirés, effets personnels dispersés autour d’elle… La jeune femme de 20 ans, présentée comme sans histoire, célibataire et sans ennemi connu, a été violée et tuée dans ce village situé à une dizaine de kilomètres d’Amiens. Elle n’avait plus donné signe de vie depuis le 28 juin, soit cinq jours avant la découverte de son corps. Les enquêteurs ne le savent pas encore, mais ses parties génitales ont été coupées.
Meurtre d’Isabelle Mesnage : 30 ans de mystère
Pendant six ans, les enquêteurs interrogent sa famille, ses amis, son entourage, à la recherche du moindre indice permettant d’expliquer ce déchaînement de violence, mais sans résultat. L’ordonnance de non-lieu est rendue en 1992 par le juge d’instruction. 32 ans après la mort de la jeune femme, un suspect est pourtant placé en garde à vue et finit par avouer son implication.
Il s’appelle Jacques Rançon et est déjà emprisonné pour le meurtre de deux femmes, commis à la fin des années 1990. "Je commence à la déshabiller, elle se débat, je lui mets des coups, je lui fais l’amour", explique-t-il en juin 2019, dans des aveux cités par Le Parisien, avant d’ajouter : "Bah là, après, je l’ai découpée et je lui ai coupé les seins et le sexe, et après je suis reparti vers le bal". Ces détails difficilement supportables sont pourtant la clef de l’affaire, dès la découverte du corps d’Isabelle Mesnage. Passées à côté, les forces de l’ordre ont mis plus de 30 ans à remonter la piste de Jacques Rançon. Voici comment un cold case qu’on croyait insoluble peut être jugé dès ce mardi 8 juin.
Meurtre d’Isabelle Mesnage : comment Jacques Rançon est passé sous les radars
En 1986, la justice ne connaît pas encore le nom de Jacques Rançon. Le jeune homme de 26 ans travaille dans des bals populaires et passe facilement sous les radars de la police. Six ans plus tard, en 1992, il est interpellé pour avoir violé une jeune femme qu’il a fait monter de force dans son véhicule. Comme l’explique Le Parisien, il évoque un "coup de folie" qui ne pousse pas les enquêteurs à fouiller dans son passé. Après cinq ans derrière les barreaux, le trentenaire quitte le nord de la France pour s’installer à Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales.
Nous sommes en 1997 et la jeune Mokhtaria Chaïb, âgée de 19 ans, est retrouvée morte le 21 décembre, le corps mutilé, près de la gare de Perpignan. Quelques mois plus tard, en juin 1998, c’est Marie-Hélène Gonzalez qui est violée et tuée dans la même ville. Si ces meurtres n’ont pas de coupable, ils présentent des similitudes, car les deux victimes ont eu les parties génitales coupées. Faut-il y voir la signature d’un tueur en série ? Aucun rapprochement n’est fait avec la mort d'Isabelle Mesnage tant que le coupable n’est pas appréhendé, en 2014…
Meurtre d’Isabelle Mesnage : la piste Jacques Rançon
17 ans ont été nécessaires aux enquêteurs des meurtres de Perpignan pour arriver jusqu’à Jacques Rançon. Il a désormais une cinquantaine d’années, est père de quatre enfants de deux relations différentes et a été condamné en 1998 et 2000 pour les agressions violentes de deux femmes à Amiens (Somme) et Perpignan. Comme l'explique Le Parisien, son passé n'a pas été fouillé, alors même que ses différentes compagnes évoquaient le concernant de longues sorties en pleine nuit et un "sourire sadique".
En 2014, les enquêteurs réussissent à isoler l’ADN de l’agresseur de Mokhtaria Chaïb sur une de ses chaussures. Il s’agit de celui de Jacques Rançon. Placé en garde à vue le 14 octobre de la même année, il avoue le meurtre de la jeune fille de 19 ans. Quelques mois plus tard, en juin 2015, il avoue également son implication dans la mort de Marie-Hélène Gonzalez.
Le mode opératoire de Perpignan rappelle celui utilisé contre Isabelle Mesnage. L’enquête est rouverte en 2018 par le parquet et de nouvelles expertises sont menées. Elles concluent à "de très fortes similitudes avec le mode opératoire de Jacques Rançon", explique alors le parquet. 48 heures après son placement en garde à vue, Jacques Rançon avoue son implication dans ce cold case de 32 ans. Son procès s’est ouvert ce mardi 8 juin devant la cour d’assises de la Somme.