Les arrêts de travail sont en constante augmentation depuis 2019, en grande partie en raison de la crise sanitaire. Bien qu'une légère diminution ait été observée en 2023, leur coût continue d'augmenter. Le point.
Les cotisations des mutuelles augmenteront en moyenne de 6% en 2025, selon l'enquête annuelle de la Mutualité Française sur les cotisations des mutuelles santé qui porte sur 41 mutuelles représentant 18,9 millions de personnes. Cette augmentation intervient dans un contexte où les dépenses de santé continuent de croître plus rapidement que la richesse nationale, notamment en raison du vieillissement de la population et des progrès médicaux.
“Les dépenses de santé augmentent deux à trois fois plus vite que la richesse nationale. Avec le vieillissement de notre population et les avancées scientifiques, et sans refonte structurelle, ces dépenses continueront d’augmenter jusqu’à ce que nous ne puissions plus y faire face”, a déclaré Eric Chenut, président de la Mutualité Française.
Des dépenses en forte progression
En 2023, les mutuelles ont versé 34,9 milliards d’euros de prestations, marquant une augmentation de 6,4% par rapport à l’année précédente. Cette hausse est due principalement à l’augmentation des dépenses d’optique (+6,2%) et dentaires (+5,5%), ainsi qu’au financement de nouveaux traitements, notamment contre la bronchiolite. Ces tendances se poursuivront en 2025, avec un impact estimé à plus de 2 milliards d’euros pour les organismes complémentaires.
Par ailleurs, les mutuelles ont anticipé les conséquences des discussions autour du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Bien que certaines propositions, comme la baisse des remboursements de 5% sur les consultations médicales et les médicaments, n’aient pas été adoptées, les complémentaires ont prévu des charges supplémentaires évaluées à 900 millions d’euros.
Une gestion en question
La hausse des cotisations remet également en lumière la question des frais de gestion des mutuelles. Selon l’UFC-Que Choisir, ces frais oscillent entre 10% et 28% des cotisations, bien au-delà des 4% observés pour la Sécurité sociale. Cependant, les mutuelles défendent ces coûts comme nécessaires au financement de la prévention et des services de proximité.
“Les frais de gestion servent en grande partie à des actions de prévention et dans le réseau d’agences de proximité”, a expliqué Stéphane Junique, président du groupe mutualiste VYV.
“Un système de financement accessible, solidaire et équitable”
Malgré ces défis, la Mutualité Française propose de rééquilibrer les financements entre les différents acteurs de la santé, de renforcer la lutte contre la fraude sociale et la sur-prescription, et d’investir massivement dans la prévention.
“La responsabilité doit l’emporter, au service des assurés sociaux : travaillons tous ensemble, citoyens, État, professionnels et mutuelles pour préserver un système de financement accessible, solidaire et équitable”, conclut Eric Chenut.