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Le docteur Didier Raoult, infectiologue à l'IHU Méditerranée Infection, assure avoir trouvé un remède au coronavirus, via l'utilisation de la chloroquine, un médicament habituellement réservé aux traitements contre le paludisme. Cette méthode est-elle réellement efficace ? Et réduit-elle le nombre de morts à Marseille ? "On meurt moins du coronavirus à Marseille, et encore moins à l'IHU Méditerranée Infection" assurent en tout cas les équipes du professeur.
L'infectiologue de renom et ses équipes utilisent les statistiques régionales de mortalité, afin de prouver l'efficacité du traitement à base d'hydroxychloroquine, développé dans leur établissement. Ainsi, les chiffres de Santé Publique France, permettent de dégager une tendance.
Evaluation de mortalitée
Le magazine économique Capital indique que, le 31 mars 2020, l'IHU avait déjà administré le traitement à 1 283 malades du coronavirus. Selon les chiffres de l'établissement, un seul de ces patients, un homme de 84 ans, est décédé après avoir suivi le traitement pendant au moins trois jours.
Mais le magazine explique qu'il faudra attendre les résultats de l'essai clinique européen Discovery pour connaître précisément les effets de l'hydroxychloroquine sur le coronavirus. Toutefois les statistiques de Santé publique France permettent déjà de faire une première évaluation de la mortalité causée par le coronavirus dans la région. Les données de l'agence nationale de santé permettent au moins de comprendre les chiffres par département, en fonction des données hospitalières, remontées par les établissements locaux. Alors les départements proches de Marseille enregistrent-ils moins de morts ?
1% des décès recensés dans le pays
Dans les Bouches-du-Rhône, troisième département le plus peuplé de France avec environ 2 millions d'habitants, 862 patients étaient hospitalisés le 31 mars 2020. Une grand part d'entre eux sont probablement hospitalisés à Marseille, écrit Capital.
Alors, selon les chiffres de Santé publique France, les autorités compétentes déploraient 47 décès dans le département à la même date, ce qui représente un taux de mortalité/hospitalisations de 5%. Et une part infime (1%) du total de 3 523 décès recensés dans le pays. Lorsque l'on compare ces chiffres avec le reste du territoire, la différence est plus que flagrante.
Paris, par exemple, qui est l'un des foyers majeurs de l'épidémie, dénombre 362 décès depuis le début de la crise pour 2 434 patients hospitalisés. Le taux de mortalité y est donc de 13%.
Capital détaille également les statistiques des départements voisins, qui parlent en faveur de Didier Raoult et de son équipe : la Seine-Saint-Denis affiche un taux de mortalité de 17%, le Val-de-Marne de 13% et le Val d'Oise, par exemple, de 20%. Le département qui connaît la mortalité la plus forte reste le Haut-Rhin, dans le Grand Est, avec un taux de 39%.
Un traitement critiqué
"Le département des Bouches-du-Rhône affiche donc bien l'un des plus faibles taux de mortalité de France, depuis le début de la pandémie", assure Capital, au regard des chiffres exposés. Pourtant, de nombreux médecins et acteurs des médias continuent de critiquer vivement, le docteur Raoult et ses recherches.
Les effets secondaires indésirables de la chloroquine sont très nombreux "d'où la méfiance de certains médecins et scientifiques", explique Le Journal des Femmes Santé. De nausées et vomissements, à insomnies et dépressions, en passant par des troubles de la vue, le médicament n'est pas sans conséquences pour le patient. C'est pourquoi une partie du personnel du personnel soignant déconseille son utilisation. La chloroquine peut également causer des démangeaisons ou encore des douleurs locales, ainsi que des hypoglycémies et réactions allergiques.
Par ailleurs, y a-t-il un risque que le médicament, si utilisé pour soigner tous les patients victimes de Covid-19, viennent à manquer pour les personnes atteintes de paludisme qui utilisent ce traitement habituellement ? C'est en tout cas ce qu'explique Le Parisien, qui donne voix à des malades dont c'est le traitement standard. Ils souffrent du lupus.
Dans les colonnes de Marianne, le professeur Christian Perronne estime de son côté que "les tirs de barrage reçus par Didier Raoult sont aussi liés à des querelles d'égos".