Les pires dépenses des mairesIllustrationIstock
Œuvres d'art aux prix exorbitants, budget colossal de cartes de vœux, équipements futiles… L'argent public est parfois utilisé pour des dépenses inutiles. Florilège des gaspillages financiers effectués par les élus.
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Les élections municipales approchant, l’heure est au bilan. Endettement, autofinancement, montant des impôts locaux… Les actions menées par votre maire vous ont-elles convaincues ou au contraire déçues ? Selon l’audit des finances publiques réalisé par l’Institut Montaigne, en partenariat avec Les Echos, les dépenses dans les plus grandes villes ont majoritairement diminué entre 2014 et 2018.

En revanche, l’endettement de la plupart des métropoles a augmenté.

Au sein des villes, "on constate dans l'ensemble depuis trois ans une dynamique de maîtrise" de la gestion de la dette, analyse Victor Poirier, directeur des publications du think tank. Sur la période 2014-2018, celle-ci a reculé dans la majorité d'entre elles (+ de 20% à Nantes ou Montpellier). Nice "semble avoir fait du désendettement une priorité", note aussi l'Institut Montaigne.

Pires dépenses des maires : de l’argent public jeté par les fenêtres ?

Toutefois, il arrive quelquefois que l’argent public soit littéralement gaspillé. L’ouvrage de Jean-Baptiste Léon, Le livre noir des gaspillages 2019 (Contribuables Associés), en témoigne. Grâce à son "enquête au cœur de la gabegie, du clientélisme et de l’incompétence", le directeur des publications de Contribuables Associés "dresse le tableau de 100 gaspillages emblématiques qui ont coûté des milliards d’euros aux Français".

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Quelles sont alors les pires dépenses inutiles effectuées par les élus lors de la dernière mandature ? Preuve d’amour aux habitants coûtant plusieurs centaines de milliers d’euros, équipements inutiles… En voici quelques exemples, compilés par Capital.

Une preuve d’amour a coûté très cher aux Parisiens

650 000 euros pour une statue en forme de cœur ! Voici ce qu’a dépensés la ville de Paris, à l’occasion de la Saint-Valentin 2019. En guise de cadeau, la municipalité a fait aménager un cœur rouge passion à la porte de Clignancourt, un quartier au nord de la capitale, en proie aux difficultés financières. Situé en haut d’un mât de 9 mètres, cette "preuve d’amour", clignotant la nuit et tournant sur elle-même a été créé par l’artiste portugaise Joana Vasconcelos. L’œuvre et son installation ont coûté au total 650 000 euros ! L’amour a-t-il viré à la haine pour les habitants du quartier ?

130 000 euros pour présenter des vœux aux habitants de Puteaux

A Puteaux, dans les Hauts-de-Seine, on ne badine pas avec les cartes de vœux. Cette tradition, chère à la maire de cette ville, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, a un certain prix. Pour souhaiter la bonne année 2019 à ses riverains, l’édile a fait emballer 26 500 cartes de vœux dans des sacs en plastique, rapporte Jean-Baptiste Léon. Coût total de l’opération pour cette douce attention ? 130 000 euros, soit 4,90 euros l’unité.

Bordeaux : une soucoupe volante à 750 000 euros

L’ancien maire Alain Juppé (jusqu’au 7 mars 2019) s’est laissé aller à quelques folies artistiques. En 2018, la municipalité a en effet fait aménager une étrange soucoupe volante au sein du quartier des bassins à flot. Cette œuvre, réalisée par l’artiste anglaise Suzanne Treister a établi résidence à Bordeaux, pour la somme de 750 000 euros.

Calais : un dragon des mers à 8 millions d’euros

Dans le Pas-de-Calais, la maire de Calais, Natacha Bouchart a misé sur un dragon des mers. L’engin de 15 mètres de haut et de 72 tonnes déambule dans les rues de la ville et embarque des passagers pour 9,50 euros la demi-heure de promenade. Construit par l’association La Machine, ce divertissant dragon, inauguré en novembre 2019, a coûté plus de 8 millions d’euros !

Un coup de folie rendu possible grâce à l’obtention d’une subvention de 100 millions d’euros de l’État, de la région des Hauts-de-France et du département du Pas-de-Calais. Près de 10% de cette aide a donc servi à l’achat de ce cracheur de feu.