De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
1. David Douillet
Double champion olympique de judo : Athènes 1996, Sydney 2000
David Douillet, un "dieu vivant"... Lors de son deuxième sacre olympique, à Sydney en 2000, le commentateur Thierry Rey (ancien médaillé d'or de judo, aux Jeux de Moscou en 1980), ne peut contenir son émotion et son admiration devant l'exploit historique de Douillet. Jamais auparavant un judoka n'avait conservé son titre olympique dans la catégorie reine des poids lourds.
En récoltant l'or à Sydney, quatre ans après celui d'Atlanta, Douillet (déjà 4 fois champion du monde) est devenu le judoka le plus titré de l'histoire, toute nations confondues (depuis, le Japonais Tadahiro Nomura a remporté à Athènes, en 2004, un 3e titre olympique consécutif). Pour sa première participation aux Jeux, en 1992 à Barcelone, le jeune David, alors âgé de 22 ans, battu en demi-finale, avait déjà récolté une médaille de bronze...
Retraité sitôt après son second sacre, Douillet mène depuis une vie multiple de consultant sportif, commentateur et présentateur télé, homme d'affaires et... collecteur de pièces jaunes ! Une omniprésence qui ternit un peu son image publique, mais le palmarès de ce champion hors-normes demeure unique.
2. Marie-José Perec
Triple championne olympique (400 m et 200 m) : Barcelone 1992 (400 m), Atlanta 1996 (400 et 200 m)
La Divine... Quel autre surnom donner à Marie-José Perec, seule athlète française de l'histoire à avoir remporté trois médailles d'or olympiques individuelles ? En 1992, à Barcelone, la gazelle de Guadeloupe devient championne olympique du 400 m, succédant à Colette Besson, sacrée sur la même distance à Mexico, 24 ans auparavant.
En 1996, à Atlanta, Perec est seule au monde : elle conserve son titre sur 400 m et réalise un prodigieux doublé en remportant également l'or du 200 m devant la Jamaïcaine Merlene Ottey...
Quatre ans plus tard, à Sydney, elle est encore en piste pour un troisième sacre historique sur 400 m. Mais elle craque sous la pression de l'événement (et du public australien, soutenant sa rivale Cathy Freeman, l'enfant du pays), et prend la fuite le matin du début des séries... Triste épilogue d'une carrière prodigieuse et unique dans l'athlétisme français.
3. Jean Galfione
Champion olympique de saut à la perche : JO Atlanta 1996
Un saut à 5,92 m pour décrocher la lune... A Atlanta, Jean Galfione remporte l'or olympique et perpétue la tradition française du saut à la perche : douze ans avant lui, à Los Angeles, Pierre Quinon et Thierry Vigneron avaient connu les honneurs du podium olympique (Quinon avait remporté l'or et Vigneron le bronze). La victoire de Galfione à Atlanta a été remportée à l'arraché, au terme d'un concours haletant : le Russe Trandenkov (médaillé d'argent) et l'Allemand Tiwontchik (médaillé de bronze) avaient eux aussi franchi 5,92 m, mais Galfione avait réussi son saut au premier essai. Il échoua ensuite à la barre supérieure, et dut attendre la fin du concours de ses rivaux pour être sûr de remporter l'or !
Par la suite, des blessures à répétition ont contrarié la carrière de Galfione. Premier (et seul Français) à avoir franchi la barre des 6 mètres (en salle, en 1999), il perd son titre à Sydney (il n'atteint pas la finale), et est absent à Athènes en 2004. Il quitte les sautoirs en 2005 et se reconvertit dans la voile (participant notamment au Défi français lors de la Louis Vuitton Cup 2007). Il est également devenu consultant sportif sur Canal Plus.
4. Laure Manaudou
Championne olympique du 400 m nage libre : JO Athènes 2004
La natation française a dû attendre plus d'un demi-siècle pour trouver un successeur à Jean Boiteux, champion olympique du 400 m à Helsinki en 1952. Et c'est une gamine d'à peine 18 ans qui a mis fin à 52 ans d'attente, une gamine au prénom prédestiné : Laure Manaudou. A Athènes, en 2004, la jeune prodige décroche l'or sur le 400 m nage libre (la même distance que Jean Boiteux !) avant de rafler deux nouvelles médailles, le bronze du 100 m dos et l'argent du 800 m.
Depuis, Manaudou a tout gagné, titres et records du monde : double championne du monde (et détentrice du record du monde) du 400 m, championne du monde en titre du 200 m, elle est très attendue à Pékin, où elle espère au moins conserver son titre sur 400 m. Mais après une année de galère, marquée par la séparation avec son entraîneur Philippe Lucas et des dernières compétitions ratées, Laure Manaudou sera-t-elle à la hauteur de ses ambitions en Chine ?
5. Jean-François Lamour
Double champion olympique de sabre : Los Angeles 1984, Séoul 1988
Il fait partie du cercle très fermé des champions olympiques français ayant conservé leur titre d'une édition des JO à la suivante (seuls David Douillet, Marie-José Perec, Tony Estanguet, Félicia Ballanger, Christian D'Oriola et Daniel Morelon ont accompli cet exploit). Champion olympique de sabre à Los Angeles en 1984, il remporte à nouveau l'or quatre ans plus tard à Séoul ! Sa collection de médailles olympiques ne s'arrête pas là, puisqu'il a également remporté l'argent par équipe en 1988, et le bronze individuel et par équipes à Barcelone, en 1992, pour ses derniers Jeux...
Jean-François Lamour a ensuite prouvé qu'il pouvait réussir sans sabre à la main : reconverti dans la politique, où la lutte se fait à fleurets mouchetés, il a été ministre des Sports de 2002 à 2004, puis ministre de la Jeunesse, des Sports et de Vie associative de 2004 à 2007.
6. Colette Besson
Championne olympique du 400 m : JO de Mexico 1968
Le temps d'une course, d'un exploit à Mexico, en 1968, Colette Besson est devenue la "petite fiancée" du sport français. A la surprise générale, elle devance sur le fil la favorite britannique Liliane Board en finale du 400 m des Jeux, au terme d'une remontée fantastique dans la dernière ligne droite. Sa joie, pui ses larmes, sur le podium olympique où elle reçoit sa médaille d'or, vont émouvoir la France entière.
Et tant pis si l'exploit de Colette Besson restera unique : elle a définitivement conquis le cœur des Français. En 1992, 24 ans après son triomphe, elle assiste au sacre de Marie-José Perec, qui lui succède au palmarès du 400 m aux Jeux de Barcelone.
Colette Besson, qui est resté très impliqué dans le monde du sport après sa retraite sportive en 1977, a participé activement à la candidature de Paris aux JO de 2012, finalement attribués à Londres. Elle a été emportée par un cancer le 9 août 2005, à 59 ans.
7. Jeannie Longo
Championne olympique de cyclisme sur route : Atlanta 1996
Et dire que Jeannie Longo a bien failli ne jamais être championne olympique... Longtemps en effet, la médaille d'or des Jeux a échappé à la championne la plus titrée de toute l'histoire du cyclisme (elle compte aujourd'hui 68 titres nationaux et internationaux !). Bredouille en 1984 et 1988, médaillée d'argent en 1992, Jeannie Longo a dû attendre ses quatrièmes JO, en 1996, pour décrocher enfin la médaille d'or (elle est même passée tout près du doublé à Atlanta, empochant l'argent de l'épreuve du contre-la-montre).
Depuis, l'inusable Jeannie Longo a ajouté une médaille de bronze olympique, à Sydney en 2000, à son palmarès. Et, si elle a échoué une nouvelle fois à Athènes en 2004, elle est bien du voyage à Pékin : pour ses 7e Jeux olympiques (un record, là aussi !), et à près de 50 ans, Jeannie Longo vise encore une fois le podium !
8. Guy Drut
Champion olympique du 110 m haies : JO Montréal 1976
Trois centièmes de seconde... Pour trois centièmes de seconde, le temps d'un battement de cœur, Guy Drut devient champion olympique du 110 m haies à Montréal, en 1976. Une première historique sur la discipline pour un athlète français ! Drut, médaillé d'argent à Munich 4 ans plus tôt, devance de justesse sur la ligne d'arrivée le Cubain Alejandro Casanas pour se couvrir d'or : 13"30 pour Drut, 13"33 pour Casanas... Le sacre est mérité pour le Français, qui avait battu l'année précédente le record du monde de la discipline, en devenant le premier coureur de l'histoire à parcourir le 110 m haies en 13 secondes tout juste.
Reconverti dans la politique après sa retraite sportive, en 1980, Guy Drut y connaîtra, comme sur les haies, des hauts (député RPR de Seine-et-Marne en 1986, ministre des Sports du gouvernement Juppé en 1995), mais aussi des bas : il est condamné dans l'affaire des marchés publics d'Ile-de-France en octobre 2005, une condamnation qui lui coûte ses mandats (même son siège au Comité international olympique). Il a bénéficié d'une grâce présidentielle de Jacques Chirac en 2006, mais n'est pas revenu à la vie politique.
9. Alain Mimoun
Champion olympique de marathon : Melbourne 1956
Alain Mimoun est définitivement entré dans la légende du sport français en remportant le marathon olympique de Melbourne, en 1956. Sous une chaleur accablante, il devance tous ses rivaux, notamment le favori, Emil Zatopek... qui l'avait déjà privé de trois titres olympiques ! En 1948, à Londres (sur 10 000 m), puis en 1952, à Helsinki (sur 10 000 m et 5 000 m), Mimoun n'avait pu prendre "que" la médaille d'argent derrière celui que l'on surnommait la "locomotive tchèque".
A Melbourne, c'est enfin la consécration pour Mimoun, après un parcours sportif et humain hors du commun. Né en Algérie, Alain Mimoun a participé à la Seconde Guerre mondiale en tant que sous-officier dans le Génie. Après une grave blessure au pied lors de la bataille du Mont Cassin, en janvier 44, il a failli être amputé de la jambe gauche ! Aujourd'hui âgé de 87 ans, et toujours aussi populaire, Mimoun a été fait grand officier de la Légion d'honneur en 2007.
10. Tony Estanguet
Double champion olympique de canoë : Sydney 2000, Athènes 2004
Et si Tony Estanguet devenait le premier sportif français à remporter trois titres olympiques de suite dans sa discipline ? Le kayakiste palois espère bien, en tout cas, réussir à Pékin cette passe de trois historique ! Toujours présent dans les grands rendez-vous, Tony Estanguet sait ce que lutter pour obtenir la consécration veut dire : en 2000, il arrache sa place aux Jeux olympiques de Sydney en battant son frère aîné Patrice, médaillé d'argent à Atlanta quatre ans auparavant. Sacré en Australie, Tony récidive quatre ans plus tard en devançant de 12 centièmes de seconde son rival slovaque Michal Martikan ! Un rival qu'il retrouvera à Pékin pour la revanche de 2004...
Qu'il accomplisse un nouvel exploit ou pas, Tony Estanguet a déjà obtenu la reconnaissance de ses pairs : il a été désigné porte-drapeau de la délégation française pour la cérémonie d'ouverture des Jeux de Pékin.