De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Les contrôles dans les aéroports sont-ils en nombre insuffisant ? C’est du moins ce que reproche une mère de famille qui a vu son adolescent de 16 ans partir vers la Syrie, en 2013. Muni d’une simple carte d’identité, le jeune garçon a pu embarquer depuis Paris, sans que la Police de l’air et des frontières ne l’interroge. Près de deux ans après les faits, sa mère s’apprête à demander au tribunal administratif de Paris de condamner l’État à lui verser des indemnités pour ne pas l’avoir empêché de quitter le territoire français.
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La Turquie, une étape avant la Syrie
Brian venait tout juste de célébrer Noël avec sa mère et ses trois frères à Nice, quand le 27 décembre 2013, il décide de quitter la France pour la Syrie, accompagné de trois autres amis, comme le rapporte France TVInfo. D’après la mère du jeune homme, ce dernier s’était récemment converti à l’islam, mais ne montrait aucun signe de radicalisation. Pourtant, ce jour-là, il embarque à bord d’un avion pour rejoindre la ville d’Istanbul, une étape à franchir avant de gagner la Syrie.
L’adolescent "mineur a quitté le territoire français pour la Turquie, notoirement connue pour être la porte d’entrée vers la Syrie, sans que la police s’en inquiète", s’indigne Me Samia Maktouf, l’avocate de la plaignante. Cette dernière, qui assure n’avoir découvert les intentions de son fils "que quelques jours avant son départ", ajoute avoir également signalé sa disparition auprès des autorités dans la nuit du 27 au 28 décembre, alors qu’elle était sans nouvelles de lui depuis 24 heures.
Elle réclame 110 000 euros d’indemnités
"La police a commis une faute grave et un manque de discernement s'agissant d'un mineur, non accompagné, qui se rendait avec un aller simple en Turquie sans bagages", estime Me Maktouf. Aujourd’hui, la mère de famille souhaite faire valoir ses droits et réclame 110 000 euros à l’État au titre du préjudice subi. "Ce n'est pas l'argent que nous visons, mais nous voulons faire prendre conscience qu'une erreur a été commise, soutient son avocate. Il faut que les départs de mineurs pour le jihad cessent."
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