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Depuis le non au référendum sur les propositions des créanciers de la Grèce, le pays est l’objet de toutes les attentions de la part des dirigeants européens. Au premier rang duquel, la France qui redoute une sortie du pays d’Alexis Tsipras de la zone euro.
Comme l’a rappelé le Premier ministre, Manuel Valls, à l’Assemblée mercredi : "La France refuse que la Grèce sorte de la zone euro (…) C’est le destin de l’Europe comme construction politique qui se joue.", a-t-il fait savoir.
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En effet, plus que des conséquences économiques, la sortie de la Grèce engendrerait des problématiques géopolitiques, selon plusieurs politiques et spécialistes.
Un risque de balkanisation
Invité mardi sur BFMtv, Dominique de Villepin, ancien ministre des Affaires étrangères, a déclaré qu’une sortie de la Grèce reviendrait à "prendre le risque de renvoyer la Grèce à l’instabilité des Balkans, à la poudrière du Moyen-Orient et à la fragilité du Maghreb… L’Europe a besoin de se stabiliser à ses frontières."
Une réflexion partagée par Georges Prévélakis, professeur gréco-français de géopolitique à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, interrogé par Le Monde pour qui la garantie d’une "Grèce stable politiquement et performante économiquement aide à stabiliser la région et à européaniser les Balkans." Mais, "aujourd’hui, c’est la Grèce qui se balkanise.", regrette Georges Prévélakis.
"Nous sommes le seul pays démocratique de culture et de principe européen dans un bassin menacé, au nord, par une montée des nationalismes dans les Balkans, au sud, par un recul démocratique des pays d’Afrique du Nord et, à l’est, par une Turquie en voie de radicalisation religieuse et un Proche-Orient à feu et à sang.", explique également au quotiden S ia Anagnostopoulou, professeur d’histoire à l’université Pandeion d’Athènes.
La Grèce, porte d’entrée des migrants
Les dirigeants européens redoutent également un problème migratoire en cas de sortie de la Grèce qui bénéficie jusqu’à présent du soutien logistique et financier de l’agence européenne Frontex, destinée à surveiller les frontières européennes.
La Grèce, l’une des portes d’entrée des migrants, pourrait être en peine pour contrôler le flux migratoire et la venue éventuelle de djihadistes de l’Etat islamique à ses frontières avec la Turquie et la Libye.
Une possible sortie du pays d’Aristote fait donc craindre le pire aux dirigeants européens qui, selon Georges Prévélakis, avaient ignoré jusque-là les risques géopolitiques d’un tel évènement. "Il ne faut jamais oublier qu'Athènes est plus près de Damas (la capitale syrienne, NDLR) que de Marseille", a ainsi prévenu en guise de rappel, Michel Barnier, ancien commissaire européen.
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