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Après le quiproquo provoqué par Jean-Marc Ayrault ce mardi matin au sujet d'un éventuel retour aux 39 heures de travail par semaine, Planet.fr vous propose de découvrir ce qui attendrait la France si on abandonnait les 35 heures.

© abacapressJean-Marc Ayrault a, ce mardi matin, créé la confusion en évoquant le retour des 39 heures comme n'étant pas un "sujet tabou", tout en affirmant plus tard qu'il n'était "pas question de revenir sur les 35 heures".

Mais que se passerait-il si, quatorze ans après la mise en place des 35 heures, la France revenait aux 39 heures ? Serait-ce vraiment une bonne idée, comme semble le penser l'UMP et le patronat qui se réjouissaient déjà de la première annonce de Jean-Marc Ayrault ?

Une hausse du chômage à prévoir
Lorsque les 35 heures ont été créées en 1998, la majorité, alors à gauche, expliquait à tout va que cette réduction du temps de travail de chaque salarié allait permettre de créer de nouveaux emplois, destinés à pallier à l'absence de chaque salarié pendant 4 heures chaque semaine. Quatorze ans plus tard, force est de constater que le chômage ne se porte pas mieux, tournant toujours autour de 10% de la population active...

Mais un retour aux 39 heures pourrait bien aggraver la situation désormais... En effet, nombreuses sont les entreprises qui embauchent précisément le nombre de personnes nécessaires à leur besoin, en fonction de la charge de travail à effectuer. Si cette charge de travail reste stable, mais que chaque salarié travaille 4 heures de plus chaque semaine, il risque donc d'y avoir des postes en trop, par manque de travail pour certains salariés.

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Alors que Hervé Novelli devait proposer une réforme des 35 heures en janvier 2011, la CFDT avait estimé que du point de vue du chômage, c'était "la RTT à l'envers : les emplois créés à l'époque seraient en partie détruits".

Des hausses de salaire... pas pour tout le monde
Par ailleurs, ceux qui s'imaginent que repasser aux 39 heures implique une hausse de salaire se trompent... à moitié. En effet, en théorie, passer de 35 heures à 39 heures devrait représenter une hausse du salaire d'environ 11,5%, mais cela pourrait ne pas concerner tout le monde. Ainsi, les salariés soumis à un horaire légal hebdomadaire (ouvriers, employés...) devraient pouvoir profiter d'une augmentation correspondant aux 4 heures ajoutées.

Mais qu'en est-il des cadres par exemple, qui sont assujettis à un forfait journalier ? Ils devront abandonner leurs RTT sans pour autant voir la durée de leurs journées de travail diminuer...

Les heures supplémentaires seront également perturbées par un retour à 39 heures... En effet, si la durée de travail hebdomadaire légale repasse à 39 heures, de nombreux salariés feront moins d'heures supplémentaires, voire n'en feront plus tout. Et le beau principe cher à Nicolas Sarkozy "Travailler plus pour gagner plus" n'aura plus lieu d'exister...

Des renégociations d'accords de branche
Enfin, passer de nouveau à 39 heures de travail hebdomadaire nécessitera de renégocier beaucoup d'accords de branche, peut-être même tous. En effet, beaucoup de conventions collectives et d'accords d'entreprises prévoient eux-même le durée du travail, et elle est bien souvent calée sur 35 heures. Mais que se passerait-il pour celle qui prévoient de se caler sur la durée légale, sans précision de durée ?

Il faudrait alors s'en remettre au nouveau texte de loi, ou renégocier... Des négociations qui ne s'avèrent jamais simples entre les syndicats et les patrons, alors que beaucoup de temps avait déjà été passé à négocier les accords de branche lors du passage aux 35 heures.