Enfant de 3 ans frappée par sa maîtresse : un signalement avait déjà été fait contre l’enseignante en 2012Istock
L'enseignante parisienne accusée de violences sur une élève de 3 ans a été suspendue. Pourtant, en 2012, elle avait déjà été signalée pour des faits similaires. Son avocat précise que le signalement n'avait ”donné suite à rien”, ni “enquête pénale”, ni “enquête administrative interne".
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C’est une affaire qui secoue le corps enseignant depuis quelques jours. Le lendemain de la rentrée, le mardi 3 septembre, une mère de famille présente dans une salle de classe de maternelle pour l’adaptation de son fils, a filmé une scène choquante qui venait de se dérouler sous ses yeux.

Sur la vidéo visionnée par plus d’un million de personnes, on voit une enseignante s’en prendre à une fillette de 3 ans. Cette dernière l’a fait chuter en sol en lui assénant un coup dans le dos puis elle lui asperge du liquide en pleine face. Les faits se sont produits dans l'école maternelle des Frères-Voisin dans le 15e arrondissement de Paris.

Lorsque la mère de la petite fille voit la vidéo, elle tombe des nues. Les parents décident alors de porter plainte à Issy-les-Moulineaux, a appris France Bleu Paris auprès du parquet de Nanterre. L’enseignante est poursuivie pour des "faits qualifiés à ce stade de violence sur mineur de 15 ans".Une enquête préliminaire a été confiée au commissariat d'Issy-les-Moulineaux, a poursuivi le parquet.

Des anciens signalements qui refont surface sur l’enseignante

Contacté par franceinfo, Vanessa Edberg, l’avocate de la famille, indique que l'enseignante pourrait être visée par d'autres plaintes. Cette dernière affirme avoir été contactée par plusieurs parents de l'école dont les enfants affirment avoir été frappés par cette institutrice dans le passé.

En 2012, l’enseignante avait fait l'objet d'un signalement pour des faits similaires dans la même école, confirme son avocat à franceinfo.

Des accusations qui n’avaient pas donné suite à des poursuites judiciaires. "On essaye de ressortir une affaire ancienne où des faits similaires avaient été dénoncés par des parents d'élèves. Je tiens à signaler qu'il n'y a jamais eu aucune enquête sur ces faits. Simplement un courrier de dénonciation au rectorat auquel il a été répondu. Point. Pour autant, elle "se tient à la disposition de la justice et de sa hiérarchie", affirme Maître Laurent Hazan, avocat de l’enseignante.

Un signalement qui “n’a donné suite à rien”. “Il n’y a pas eu de plainte pénale, il n’y a pas eu d’enquête administrative interne”, ajoute-t-il.

Une affaire “tristement banal”

Maître Laurent Hazan s’est exprimé ce jeudi au micro de BFMTV sur les circonstances du “craquage” de sa cliente. “C’est une affaire anecdotique, tristement banale au regard de la réalité des conditions de travail de bon nombre d’enseignants dans ce pays”, a-t-il indiqué.

Selon lui, il s’agit du “craquage d’une enseignante, d’une fonctionnaire qui aujourd’hui ne peut plus travailler dans des conditions sereines”.

Une “fonctionnaire aguerrie, respectée, à la carrière irréprochable”

Pour Me Laurent Hazan, il s'agit d’un “geste malheureux” d'une “fonctionnaire aguerrie, respectée, à la carrière irréprochable”.

Cette dernière aurait craqué “sous l’effet de la pression”, comme certains professeurs qui “peuvent avoir des gestes similaires”.

Me Laurent Hazan a indiqué que la professeure dans “un état de choc terrible” a été suspendue quatre mois, elle doit  être “auditionnée prochainement” par la justice.