D-Day : l'importance des lieux de commémorations pour les vétérans

La guerre a eu des effets dévastateurs sur les peuples, autant sur le capital physique, humain et social. Le Débarquement de Normandie,c’est environ 7 000 navires et péniches de débarquement, 11 000 avions et plus de 130 000 soldats alliés qui se sont rassemblés.

Une opération de grande ampleur avec des soldats blessés, d’autres tués. Les anciens soldats, devenus vétérans, ont gardé des séquelles physiques comme invisibles qui se caractérisent par des troubles de stress post-traumatiques, autrement appelé PTSD. 

Eric Bui, psychiatre à l’université de Caen et expert du trouble de stress post-traumatique, nous en dit plus. “Le trouble des stress post-traumatique est une pathologie psychiatrique qui se développe à la suite d'une exposition à un événement traumatique, c'est-à-dire un événement menaçant la vie. De par leurs déploiements sur des théâtres de guerre, les vétérans sont donc à risque de développer un trouble des stress post-traumatique, notamment en rapport avec des situations de combats”, indique le psychiatre.

Selon lui, le trouble post-traumatique se manifeste de quatre manière :  

• Les reviviscences, telles les cauchemars ou des souvenirs intrusifs de l'évènement
• Les conduites d'évitement comme éviter les endroits, ou les choses qui rappellent l'évènement traumatique, par exemple le journal télévisé qui parle de conflits armés
• Les altérations des pensées et des émotions, comme penser que le monde est complètement pourri, ou des colères fréquentes
• L’état d'hyper éveil avec troubles du sommeils, sursauts exagérés, être en permanence sur ses gardes.

Un centre pour traiter le stress post traumatique

Eric Bui a également créé un Centre régional psychotraumatisme au CHU de Caen, en Normandie, qui a ouvert ses portes en 2021. “Il fait partie d’un réseau national d’une quinzaine de Centres régionaux psychotraumatisme, coordonnés par le Centre national de ressources et résilience. Notre centre a une mission intégrée de soins, de formation, et d’amélioration continue des pratiques dans la prise en charges des troubles mentaux liés au psychotraumatisme sur le territoire normand”, indique-t-il pour Ouest France.

L’importance de ces lieux de commémorations pour les vétérans 

A l’approche des 80 ans du D-Day, qui se déroulera le 6 juin 2024, de nombreux lieux de commémorations seront accessibles au public : les plages du D-Day, les cimetières militaires en Normandie, Liberty Alley, pôle mémoire de Bayeux et le tourisme de mémoire en Normandie, L’ossuaire Allemand du Mont d’Huisnes, le Lone Sailor d’Utah Beach, les bunkers versions Street Art, la Croix de Lorraine. 

“Les commémorations peuvent rappeler certains souvenirs douloureux, mais dans un contexte contenu, qui permet aux vétérans de ressentir les émotions sans qu'elles soient débordantes, et donc de pouvoir mieux les digérer”, conclut Eric Bui.

En effet, les lieux de commémorations sont importants autant pour les vétérans que pour leur famille et le public.