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Les accidents d’avion ont beau être rarissimes, ils choquent toujours l’opinion. Un avion de la compagnie Ukraine International Airlines s’est écrasé près de Téhéran (Iran) dans la nuit du mardi 7 au mercredi 8 janvier. L’ensemble des passagers et des membres d’équipage – environ 170 personnes – ont été tuées. Le crash de l’appareil a eu lieu deux minutes seulement après son décollage de l’aéroport international de Téhéran, à destination de Kiev, et à seulement une dizaine de kilomètres de son point de départ. Dès 4h40, le site Flightradar24 – qui permet de suivre en temps réel les vols des avions commerciaux du monde entier – a évoqué le crash de l’appareil, qui, selon ses données, aurait eu lieu à 02:42.
Crash du PS-752 : qu’est-ce qui a provoqué le crash ?
L’appareil qui s’est écrasé dans la nuit de mardi à mercredi était un Boeing 737-800, à ne pas confondre avec le 737 Max qui est, lui, cloué au sol depuis presque un an après deux accidents distincts ayant fait 346 morts. S’il est encore trop tôt pour connaître les raisons exactes de cet accident, un porte-parole de l’aéroport de Téhéran a rapidement évoqué "des difficultés techniques". L’ambassade d’Ukraine en Iran a évoqué "une panne d’un moteur de l’appareil due à des raisons techniques", précisant que "la thèse d’un attentat terroriste est pour le moment exclue".
De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelenski a mis en garde contre toute "spéculation" après le crash de l’appareil. "Je demande vraiment à tout le monde de s’abstenir de toute spéculation et versions non vérifiées sur la catastrophe", a-t-il écrit sur Facebook, quelques heures seulement après le drame. Parmi les 167 passagers et les neuf membres d’équipage se trouvaient 82 Iraniens, 63 Canadiens, 11 Ukrainiens (deux passagers et l’ensemble de l’équipage), 10 Suédois, quatre Afghans, trois Allemands et trois Britanniques. Selon la liste des passagers, publiée par la compagnie aérienne et consultée par LCI, au moins 25 des personnes à bord étaient âgées de moins de 18 ans.
Si les raisons de ce crash restent encore floues, des questions se posent légitimement sur l’avion. Cet appareil du constructeur américain Boeing était récent et venait d’effectuer son contrôle technique.
Crash du PS-752 : le contrôle technique effectué deux jours avant
L’avion qui devait assurer la liaison entre Téhéran et Kiev était un Boeing 737-800 Next Generation, en service depuis 2016. Il avait donc trois ans et avait effectué son contrôle technique deux jours auparavant, a expliqué la compagnie aérienne Ukraine international Airlines.
Alors que Boeing est sous pression depuis une dizaine de mois à cause des avions 737 Max, les 737-800 NG ont également connu des défauts ces derniers mois. Comme l’explique La Croix, Boeing a annoncé à la fin du mois d’octobre que des fissures structurelles avaient été repérées sur plusieurs appareils de cette génération après une inspection mondiale.
Les 737 NG équipent de nombreuses compagnies aériennes du monde entier depuis une vingtaine d’années. Depuis 1968, les Boeing de la famille 737 sont les plus vendus au monde, avec plus de 15 000 commandes et 10 000 appareils livrés. Le crash de cet avion utilisé dans le monde entier intervient qui plus est dans un contexte mondial tendu entre l’Iran et les États-Unis. Y a-t-il un lien entre ces événements ?
Crash du PS-752 : un contexte mondial tendu
Le crash de l’appareil qui devait relier Téhéran à Kiev a eu lieu peu de temps après que l’Iran a tiré des missiles sur des bases en Irak utilisées par des militaires américains. Ces tirs, effectués dans la nuit de mardi à mercredi, ont été décidés pour venger la mort du général iranien Qassem Soleimani, tué le 3 janvier à Bagdad (Irak) par une frappe des États-Unis. La question d’un lien entre le crash et les tirs de missiles s’est posée très rapidement, mais le président ukrainien a tenu à calmer le jeu d’entrée, demandant à ce que toute "spéculation" soit évitée.
Alors que l’enquête sur le crash de cet avion ne fait que commencer, l’Iran ne semble pas prêt à coopérer avec l’ensemble des pays concernés par l’accident. "Nous ne donnerons pas les boîtes noires au constructeur et aux Américains", a expliqué le chef de l’Organisation iranienne de l’aviation civile, cité par l’agence de presse iranienne Mehr. Comme l’explique Le Point, c’est bien l’Iran qui devra conduire l'enquête puisque le crash a eu lieu sur son territoire. Néanmoins, les autorités du pays doivent s’accompagner d’experts ukrainiens (car la compagnie aérienne impliquée est ukrainienne), français (l’entreprise Safran fabrique les moteurs de l’appareil) et américains (le constructeur est Boeing). L’enquête sur le crash pourrait donc pâtir de ces relations diplomatiques tendues entre l’Iran et les États-Unis.