De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Le crash de la Germanwings qui a coûté la vie à 150 personnes aurait-il pu être évité ? C’est la question que tout le monde se pose et en particulier les compagnies aériennes. Si Andreas Lubitz n’était pas resté seul dans le poste de pilotage, le commandant de bord aurait certainement pu empêcher l’accident. Certaines d’entre elles ont d’ailleurs décidé de modifier leur règlement et d’imposer la présence permanente de deux personnes dans le cockpit, rapporte Libération.
Lire aussi -Crash de l’A320 : comment le pilote a-t-il pu rester coincé à l'extérieur du cockpit ?
Air Transat, Air Canada et EasyJet sont concernées
Ainsi, cette mesure va entrer en vigueur immédiatement sur l’ensemble des compagnies canadiennes, a déclaré Lisa Raitt, la ministre des Transports à Ottawa, quelques heures après que les compagnies Air Transat et Air Canada ont pris la décision de modifier leur règlement. Cette nouvelle mesure a également pris effet sur certaines compagnies européennes, après les conclusions de la justice française concernant les circonstances du crash de l’A320, telles que la Norvégienne Norwegian Air Shuttle et l’Islandaise Icelandair. "On discute de cela depuis longtemps mais cet épisode a accéléré les choses", a estimé Thomas Hesthammer, responsable des opérations de vol de la Norwegian, la troisième compagnie low cost d’Europe. La compagnie britannique low cost EasyJet a également décidé d’appliquer cette mesure à partir de ce vendredi. Cette compagnie qui a transporté près de 65 millions de voyageurs en Europe en 2014 a franchi le pas après l’accord de l’aviation civile britannique. "La sûreté et la sécurité de ses passagers et de ses équipages constituent la première priorité", a déclaré la compagnie low cost.
Lire aussi -Dépresssion, coup de folie : Andreas Lubitz, le grand mystère du crash de l’A320
D’autres compagnies européennes pourraient les imiter. L’Allemagne, sous le choc après les révélations de l’enquête, pourrait imposer cette règle à l’avenir. La fédération allemande du secteur aérien (BDL) a annoncé jeudi soir y être favorable. Pour l’instant la réglementation européenne n’oblige pas "que le pilote soit remplacé par un membre d'équipage lorsqu'il quitte le cockpit", a expliqué un porte-parole de l’EASA (European Aviation Safety Agency), malgré les multiples sollicitations de syndicats de pilotes de ligne. Cependant, les pilotes doivent rester à leur poste tout au long du vol sauf cas de force majeure ou de besoins physiologiques. Les pilotes sont autorisés à se rendre aux toilettes et à se reposer lors des longs courriers, durant lesquels un troisième pilote le remplace. En revanche, celui qui reste dans le cockpit doit être un pilote qualifié.
Une mesure efficace ?
Aux Etats-Unis, cette mesure existe déjà. Le pilote et le copilote doivent rester du décollage à l’atterrissage dans le cockpit sauf en cas de besoins physiologiques. Le manuel de la compagnie finlandaise Finnair comporte également cette règle. Mais cette mesure est-elle réellement efficace ? Le président du syndicat allemand des pilotes cockpit a estimé que "C'est une idée qui est évoquée par beaucoup. Mais cela ne garantirait pas non plus 100% de sécurité, parce qu'un collègue pourrait alors en terrasser un autre dans le cockpit".
Vidéo sur le même thème : Crash de l'A320 : les images aériennes du lieu du drame