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Le pire est-il à venir ? "J'ai peur que ce soit le calme avant la tempête", redoutait Pascal Crépey dans les colonnes du Parisien il y a quelques jours. Les inquiétudes de cet enseignant-chercheur en épidémiologie à l'École des hautes études en santé publique concernaient alors la résurgence de l'épidémie de Covid-19 en France. Si les contaminations repartent à la hausse, la situation sanitaire est tout de même relativement stable. Selon les données de l'Agence nationale de santé publique, on compte 19 715 nouveaux cas et 171 décès dans les dernières 24 heures. En outre, au 7 février 2021, près de 28 000 patients Covid sont hospitalisés, dont 3 262 en service de réanimation.
Toutefois, les projections des épidémiologistes sont plutôt pessimistes. Le variant britannique du coronavirus, considéré deux fois plus contagieux que la souche que nous connaissions jusque-là, pourrait devenir "majoritaire" dans l'Hexagone... début mars. Dans une modélisation conçue sur mesure pour le Journal du Dimanche, Philippe Amouyel et Luc Dauchet alertent sur l'avancée du variant.
Covid-19 : "Le nouveau variant progresse de 60% tous les sept jours"
Il y a un mois, nous estimions que le variant causait seulement 3% des nouvelles contaminations, contre 14% le 27 janvier 2021. "Avec les mesures mises en place depuis janvier, le virus que l'on connaît recule de 6 % chaque semaine, mais le nouveau variant lui progresse de 60 % tous les sept jours", explique Philippe Amouyel.
Quelles pourraient être les conséquences d'une telle présence du variant sur le territoire français, en terme de malades ?
Covid-19 : "Environ 20 000 patients supplémentaires risquent d'avoir besoin d'être hospitalisés"
Interrogé par Le Parisien, Philippe Amouyel révèle quele nombre de malades nécessitant une hospitalisation pourrait grimper en flèche dès la fin du mois de février. "Si on fait le calcul, on s'aperçoit que fin février, environ 20 000 patients supplémentaires risquent d'avoir besoin d'être hospitalisés", décrète le spécialiste. Si 20 000 patients Covid venaient s'ajouter aux chiffres actuels, le nombre de personnes hospitalisées pour cause de coronavirus serait historique. Comme le rappelle le quotidien régional, "lors de la première vague, 32 292 patients étaient hospitalisés au plus fort de la crise le 14 avril et 33 497 à la mi-novembre".
Quelles sont les solutions proposées par les spécialistes pour éviter un tel scénario ?
Covid-19 : vers un "couvre-feu renforcé" le week-end ?
Pascal Crépey estime que la propagation du variant "n'est pas inexorable". La situation sanitaire dépend certes des décisions gouvernementales, mais également du comportement de chacun, rappelle l'enseignant-chercheur. "Il n'y a pas besoin que le gouvernement décrète un confinement dès aujourd'hui pour limiter ses contacts", rappelle-t-il. Philippe Amouyel, lui, préconise plutôt un "couvre-feu renforcé le week-end" comme en Guyane. En effet, selon France Info, la Guyane a opté depuis le mois de janvier pour un "couvre-feu" du samedi 19 heures jusqu'au lundi à 5 heures du matin.