Ce lundi 25 novembre est celui de la journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes. Zoom sur The Sorority, cette application réservée aux femmes et aux minorités de genre qui propose de leur...
Discrimination lors de contrôles de police. C’est ce que reprochent au moins treize personnes – peut-être quatorze – à l’Etat et au ministère de l’Intérieur. Celles-ci ont même décidé ce mercredi de les poursuivre devant la justice. Du jamais vu en France. Selon l’un des avocats des plaignants, ces derniers sont des étudiants, des salariés, noirs, arabes et âgés de 18 à 35 ans. Non-militants, ils se sont toutefois signalés auprès du Collectif contre le contrôle au faciès. L’un d’entre eux, un dénommé Boccar a ainsi rapporté avoir été victime d’un "contrôle musclé" à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis. "Je sortais du quartier de mes parents. Un policier me prend par un bras, il m'emmène dans un coin, il me met contre un mur. Quand je demande pour quel motif je suis contrôlé, il ne m'en donne aucun. Quand j'essaie de me retourner, il me menace avec un Taser", a-t-il expliqué avant d’ajouter que c’était "la goutte d'eau qui a fait déborder le vase".
Des contrôles "totalement opaques" ?
Et alors que d’après une enquête Space Society Justice Initiative menée en 2009 avec le CNRS de Paris, un Noir a entre 3 et 11 plus de chances d’être contrôlé par la police qu’un Blanc, et un Maghrébin entre 2 et 15 fois plus, Boccar a déploré le fait de ne pas avoir eu de nouvelles après son dépôt de plainte auprès de l’IGS dite la "police des polices". "Quand on est contrôlé, il n'y a aucun justificatif qui est donné. Les policiers peuvent contrôler qui ils veulent, quand ils veulent, sans rendre de comptes, c'est totalement opaque", a-t-il regretté.
"Des demi-mesures"
De son côté, Lanna Hollo, la représentante de l’ONG, a estimé que l’engagement 30 pris par François Hollande pendant sa campagne présidentielle pour lutter contre les délits de faciès ne s’est jusqu’à présent traduit que par des "demi-mesures". Pierre-Henry Brandet, le porte-parole du ministère de l’Intérieur, a quant à lui assuré qu’un "vrai travail de profondeur a été engagé afin de renforcer" et "rétablir le lien" forces de l'ordre/population. L’Etat et le parquet préconisent de débouter la dizaine de plaignants.