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Le débat sur les châtiments corporels, un temps abandonné, a été relancé mardi soir par la secrétaire d’État en charge de la Famille sur les ondes d’Europe 1. Laurence Rossignol a en effet partagé son souhait d’une "prise de conscience collective" sur la question afin d’encourager "une éducation sans violence" en France.
"On peut être parents et se faire obéir sans recourir à la violence, surtout quand il s’agit de petits enfants", a-t-elle souligné. La secrétaire d’État a tenu à préciser que le gouvernement n’envisageait pas de loi pour le moment mais a estimé qu’il y a "probablement quelque chose à travailler collectivement".
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L'exception éducative remise en cause
"Quand on voit un homme battre sa femme, tout le monde intervient. Si on voit deux adultes se battre, on va essayer de les séparer. Si on voit quelqu’un martyriser un animal, on va intervenir. En fin de compte, les seuls êtres vivants que l’on peut frapper sans justifier que l’on puisse intervenir, ce sont les enfants", a-t-elle expliqué aux auditeurs.
Poursuivant son argumentaire, Laurence Rossignol a rappelé que si le code civil prévoyait déjà une interdiction des violences interpersonnelles, il existait une dérogation pour l’exception éducative. "Il faut simplement faire disparaître cette exception éducative des habitudes et des certitudes des parents", a-t-elle développé.
Éduquer et/ou interdire ?
Les punitions corporelles sont déjà interdites dans 23 pays en Europe et le Conseil de l’Europe s’y montre défavorable a pour sa par relevé Le Figaro. Il ya quelques mois encore, un amendement à la loi sur la Famille avait été proposé par les parlementaires écologistes, mais avait été ensuite retiré contre la promesse de relancer les discussions sur le sujet lors d’une prochaine loi sur la Famille. De même en 2010, l’ex-députée UMP et pédiatre Edwige Antier avait fait une proposition dans ce sens qui n’a cependant jamais connu de suite.
Laurence Rossignol a par ailleurs reconnu que ce débat, relancé deux jours avant la journée internationale des droits de l’enfant, était "difficile". Notamment "si l’on n’est pas capable de dire aux parents où ce situe le seuil entre la petite violence banale, quotidienne dite 'éducative' et la maltraitance douloureuse qui laisse des stigmates aux enfants". À ce titre, nos confrères du Figaro rappellent que la Suède, qui a interdit les châtiments corporelle en 1979, avait communiqué aux parents un certain nombre d’alternatives éducatives. Pour Laurence Rossignol, le plus important pour le moment est de faire évoluer l’opinion publique en douceur, "les lois viennent bien après".
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