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Au premier abord, il s'agit d'une excellente nouvelle. Les enfants ne seraient finalement pas si contagieux, contrairement à ce que beaucoup déclaraient en début de pandémie, indique Capital. Ce constat a été établi à la suite d'une enquête épidémiologique réalisée dans le cluster des Contamines-Montjoie (Haute-Savoie). Les résultats ont été publiés le 11 avril 2020 dans la revue Clinical Infectious Diseases. Il s'agit d'une expérience faite sur un enfant de 9 ans infecté par le coronavirus Covid-19.
Ce dernier a fréquenté trois écoles différentes avant d'être finalement détecté. Il n'a contaminé aucun camarade de son âge lors de son passage. "Le fait qu'un enfant infecté n'ait pas transmis la maladie en dépit d'interactions étroites dans des écoles suggère potentiellement une différence de la dynamique de transmission chez les enfants", ont conclu les chercheurs. Néanmoins, cette étude ne peut pas être généralisée.
Des cas inquiétants au Royaume-Uni
En effet, les recherches réalisées sur les enfants étant peu nombreuses, cette conclusion ne peut pas être considérée comme une vérité absolue. Si les plus jeunes semblent moins sensibles à l'infection, plusieurs cas ont déjà été confirmés. En revanche, la grande majorité ne présentait aucun symptôme grave de la maladie, et leur contagion serait moindre. Mais des découvertes faites récemment au Royaume-Uni pourraient venir contredire cette théorie. Comme l'explique The Guardian, le Covid-19 est suspecté après que plusieurs cas graves aient été décelés chez des enfants. Une douzaine d'enfants ont été accueillis en soins intensifs présentant des symptômes proches de ceux du Covid-19 et certains ont été testés positifs au virus.
Quels sont-ils ? Selon le quotidien britannique, il s'agit de maux d'estomac et de problèmes cardiaques. Des cas qui toucheraient des enfants atteints de la maladie vasculaire dite de Kawasaki lorsqu'ils contractent le Covid-19. Lors d'une conférence de presse, le médecin en chef du gouvernement britannique Chris Whitty a affirmé que ces cas étaient "très rares". Si de tels cas n'ont pas été évoqués en France, cette découverte pourraient inquiéter les parents qui s'opposent au retour à l'école de leurs enfants, prévu dès le 11 mai prochain.
Une justification qui en cache une autre ?
Pour beaucoup, le retour annoncé des élèves sur les bancs d'école sert avant tout à inciter les parents à retourner sur leur lieu de travail puisqu'ils n'ont plus d'enfants à garder, explique RTBF. Olivier Faure, secrétaire général du PS, a par exemple désapprouvé cette décision dans un tweet. "L'ouverture des écoles ne peut pas avoir comme but inavoué de renvoyer travailler les parents (les étudiants se gardant tous seuls)".
D'autres opposants, plus marqués à gauche, pointent du doigt un timing étonnant. En effet, l'étude paraît selon eux à un moment opportun pour renforcer la décision du gouvernement.
Le syndicat des instituteurs et des professeurs des écoles, le SNUipp-FSU a également fait part de son inquiétude concernant les élèves. Il estime que les écoles seront incapables de faire respecter les mesures barrières entre tous les enfants, les conditions sanitaires n'étant pas réunies.
Certains restent cependant convaincus que les plus jeunes ne développent pas de symptômes graves. Explications.
Des avis partagés
C'est en tout cas l'avis du Professeur Arnaud Fontanet, directeur du département de santé globale à l'Institut Pasteur, informe Capital. "À ce jour, on les voit peu impliqués dans des foyers de transmission", explique-t-il. "Les cas qui ont été trouvés l'ont été dans l'exploration de foyers familiaux, on a plus l'impression que les enfants sont des impasses".
Les différents enseignants des écoles sont quant à eux sceptiques. Cette remise en classe potentielle des enfants se fait, selon eux, trop tôt. Le risque de contagion de ces derniers n'étant pas parfaitement clair, ils estiment dangereux d'appliquer cette décision au 11 mai 2020.