De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Le problème, assure le Conseil d'orientation des retraites (Cor), est "essentiellement conjoncturel". Ce n'est une surprise pour personne : la pandémie de coronavirus CoVid-19 ainsi que les indispensables mesures sanitaires prises pour lutter contre sa propagation, ont engendré une grave crise économique en France. Cela ne sera évidemment pas sans impact sur le système de retraite, longtemps déficitaire avant la crise. Mais la situation, semble-t-il, n'est peut-être pas aussi dramatique qu'elle n'a pu être annoncée, rapporte Capital. En effet, dans son dernier rapport - l'édition annuelle de 2020 -, le Cor ne parle plus d'un trou de 30 ou de 25 milliards d'euros, ce qui représentait tout de même un quart du montant total dédié au plan de relance.
Dorénavant, le chiffre avancé est moins impressionnant : il est de 23,5 milliards d'euros pour l'année en cours. Certes, c'est considérable. D'autant plus que ces estimations - nouvelles comme anciennes - n'intègrent ni la seconde mise sous cloche du pays, ni la deuxième vague de la maladie. En théorie, il faut donc s'attendre à voir grimper le montant total du déficit… En pratique, il est pour l'instant en légère baisse. Mais la situation reste très complexe.
Quand le système de retraites français reviendra-t-il dans le vert ?
A ce rythme-là, estime le Conseil d'orientation des retraites, la part des dépenses de retraites dans le produit intérieur brut (PIB) va forcément remonter en 2020, et passer à 15,2% (contre 13,6% en 2019). Cela n'est pas étonnant puisque, à court terme, "les dépenses du système des retraite sont très peu affectées par la crise sanitaire". En revanche, le régime devra composer avec moins de ressources qu'il n'en a en temps normal, en raison notamment du recours au chômage partiel. Les licenciements et le report des cotisations ne sont pas non plus sans impact.
En l'état actuel des choses, le régime de retraite ne pourrait redevenir positif qu'en… 2070. Sauf à entreprendre les bonnes réformes, bien sûr.
Les pistes du Conseil d'orientation des retraites pour accélérer le retour à l'équilibre
"Ces simulations ont une vocation pédagogique ; elles ne constituent en aucune manière des propositions de réforme", rappelle d'entrée de jeu le Cor dans son rapport, que Capital a pu consulter. Il n'empêche : les scénarios envisagés répondent tout de même - c'est mécanique - d'une vision politique du monde, même sans faire office de piste à proprement parler.
Le Cor souligne l'existence de trois éventuelles mesures, relatives aux habituels leviers dont dispose le gouvernement. Il est donc possible de jouer sur l'âge de départ à la retraite, une éventuelle hausse des cotisations… où même le niveau des pensions, ainsi que l'a déjà expliqué Planet.
"Il faudrait que la pension moyenne relative baisse de 0,2 point supplémentaire par rapport à son niveau atteint spontanément à législation inchangée pour neutraliser la part structurelle du déficit à l'horizon 2070", indique le Cor, qui se base alors sur une hypothèse de croissance comparable à celle constatée aujourd'hui. Si l'on souhaitait cependant accélérer le retour à l'équilibre, à date 2030 par exemple ; les retraités devraient s'asseoir sur 3,2 points de rémunération…
Quelles autres pistes le Cor envisage-t-il ?
Le Cor envisage aussi le recul de l'âge de départ à la retraite. Si la France connaissait une croissance de 1,3% par an et que le niveau de cotisations récupérées était constant, "il serait nécessaire de porter cet âge à 64,2 ans en 2030, soit 1,1 an de plus qu'à législation inchangée, et il serait possible de la ramener à 64 ans en 2070, soit 0,1 ans de plus qu'à législation inchangée", explique l'organisme.
Et Capital de rappeler, en conclusion, que tout retour à l'équilibre plus rapide nécessitera un effort plus grand.