De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
En plein bras de fer, l’exécutif et les syndicats sont lancés dans une lutte de longue haleine, qui mobilise les Français, présents en nombre dans les rues. Après les annonces d’Elisabeth Borne début janvier, les salariés et futurs retraités se sont unis pour protester contre une réforme jugée injuste, qui cumule recul de l’âge légal de départ à la retraite, hausse de la durée de cotisation et suppression des régimes spéciaux. Tandis que les questionnements vont bon train sur la réelle nécessité de cette réforme, personne ne semble prêt à céder du terrain et à entamer de réelles négociations. Pour pousser le gouvernement dans ses derniers retranchements, les syndicats souhaitent désormais mettre la France à l’arrêt. Quelle est leur stratégie pour y arriver ?
Réforme des retraites : une mobilisation sociale qui grandit
Depuis janvier, l’Hexagone vit au rythme des grèves, qui se succèdent pour voir disparaître une réforme des retraites majoritairement désapprouvée par les Français. Pour l’heure, chaque journée de mobilisation a remporté un franc succès, mais pas au point de faire céder le gouvernement, toujours désireux de faire voter la réforme le plus rapidement possible. Alors que le texte est actuellement étudié à l’Assemblée nationale et que le Sénat va prochainement s’en emparer, les syndicats ont prévu de nouvelles actions plus radicales.
Si une pause est prévue pendant les vacances scolaires, il est envisagé, en amont, de mettre le pays à l’arrêt le 7 mars prochain. C’est, en tout cas, l’appel lancé par l’ensemble des syndicats afin de durcir le mouvement et d’espérer une réaction de la part de l’exécutif. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a ainsi accusé le gouvernement d’être à l’origine du blocage, notamment en raison de son inflexibilité sur la question de l’âge légal de départ à la retraite.
Réforme des retraites : une France à l’arrêt le 7 mars ?
Au micro du Grand Jury, Laurent Berger a déploré le fait de n’avoir “[ni] son, [ni] image de la part du gouvernement”, mais aussi du Parlement. Il a évoqué “un risque de débordement” dans le cas où l’exécutif ne céderait pas sur les demandes des syndicats.
Pour l’heure, les projets à mettre en place sont en réflexion, mais il est probable que le mouvement s’installe durablement dans la rue et que des grèves reconductibles soient menées à la RATP, la SNCF ou dans les aéroports. D’après un sondage Elabe réalisé pour BFMTV, ce sont près de 6 Français sur 10 qui se disent favorables à une France à l’arrêt le 7 mars prochain.
Réforme des retraites : un changement de ton de la part des syndicats
Avec cette menace de blocage, les syndicats élaborent une nouvelle stratégie afin de faire plier l’exécutif qui, pour le moment, reste sourd aux appels de la rue. Jean-Marie-Pernot, spécialiste de l’histoire du syndicalisme, le rapporte à BFMTV : “Si les modes d’action ne se durcissent pas, on va vers un vrai risque de violence avec une perte de contrôle du mouvement par les partenaires sociaux”.
Face à cette menace, l’exécutif continue à faire la sourde oreille et à préciser, par interlocuteurs interposés, que cela ne changera rien au vote prévu de la réforme des retraites. Les Français reprochent dès lors au gouvernement un manque de clarté et une absence de transparence sur le contenu de la réforme. Alors que les débats sont tendus à l’Assemblée nationale et que l’appel au blocage semble suivi, l’issue de cette confrontation demeure plus que jamais incertaine.