De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
S’en sortent-ils mieux que le reste de la population ? Les retraités, dont les privilèges supposés ont parfois été pointés du doigt dans nos colonnes, ont de nouveau été scrutés sous tous les angles. Dans son enquête intitulée "Revenus fiscaux et sociaux", l’Insee s’intéresse précisément à leur niveau de vie, qui a parfois fait polémique. Mais peut-on vraiment dire de nos anciens qu’ils sont avantagés quand on sait combien la vie, passée la cessation d’activité, peut s’avérer complexe en cas de petite pension ? Individuellement, non, sans doute pas. Collectivement ? Peut-être un peu plus. Récapitulatif des données à ne pas perdre de vue.
En moyenne, la pension perçue par les assurés du régime général est moins élevée que le revenu moyen du reste de la population ; indique la banque Boursorama sur son site d’informations. Pour autant, cela ne signifie pas que les retraités soient moins bien lotis… Loin s’en faut, en vérité : ils sont moins susceptibles à la pauvreté que les actifs et les jeunes générations. Et s’en sortent donc mieux - au moins sur le plan statistique.
Pourquoi les retraités sont-ils moins souvent pauvres que les autres ?
Rappelons d’abord que la définition de la pauvreté d’après l’Insee n’est peut-être pas nécessairement celle que tout un chacun aurait pu retenir. Ainsi, sur le plan institutionnel, est considéré comme pauvre ou précaire tout individu dont les revenus n’atteignent pas le seuil de pauvreté. Ce dernier est généralement fixé à 60% de la médiane des niveaux de vie individuels, notent nos confrères.
Une médiane correspond à la valeur qui divise parfaitement une population. Dans le cadre d’un salaire ou d’un nouveau de vie, cela signifie donc que 50% des Françaises et des Français doivent vivre avec moins que le revenu évoqué tandis que le reste vit avec davantage.
En France, en 2018, le seuil de pauvreté était fixé à 1 063 euros mensuels. Statistiquement, 8% des retraités vivent avec moins d’argent… Pour 14,8% dans le reste de la population.
Mais comment expliquer que les retraités soient moins pauvres que les autres quand leur pension est statistiquement moins élevée qu’un salaire ?
La pension n’est pas révélatrice du niveau de vie des retraités
L’administration, indique le site spécialisé Pleine Vie, estime le revenu médian des retraités à 1 850 euros par mois. A titre de comparaison, le niveau de vie moyen des actifs s’établit à 1 770 euros mensuels en 2018.
Tout ceci s’explique notamment par le fait que l’examen des pensions de retraites ne saurait être révélateur du niveau de vie des retraités. En effet, ces derniers perçoivent aussi d’autres revenus et n’ont pas d’enfants à charge… Mais c’est loin d’être l’avantage le plus conséquent, une fois passée la cessation d’activité.
L’autre gros avantage des retraités
Dans le détail, le revenu disponible des retraités n’est composé qu’à 80% par leurs pensions de retraite. Ils bénéficient aussi de 18% de revenus d’activité, parmi lesquels figurent notamment les éventuels cumuls emploi-retraite mais aussi et surtout… Les revenus du patrimoine, qui constituent jusqu’à 15,9% de leurs émoluments.
Et s’il est un avantage qui profite tout particulièrement aux retraités, c’est bien le fait d’être propriétaire de leur logement. Statistiquement, ils sont plus nombreux à l’être que tout le reste de la population, ce qui entraîne mécaniquement une baisse des charges dont il faut s'acquitter.