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- 1 - Agirc-Arrco : faut-il craindre les négociations engagées ?
- 2 - Retraite complémentaire : qui milite pour la sous-indexation des pensions ?
- 3 - Retraite complémentaire : à quel point une sous-indexation de votre pension serait-elle grave ?
- 4 - Les outils de Macron pour réduire les dépenses de retraite
Le niveau de vie des retraités baisse. Cet état de fait ne souffre plus aucune contradiction. Le Conseil d’orientation des retraites (COR) a largement étudié la question et publié plusieurs rapports à ce sujet. C’est un phénomène qui fait suite à des choix politiques explicables, ainsi que le notait Le Figaro en juin 2021, parmi lesquels la désindexation des pensions sur l’inflation qui a largement pesé sur le pouvoir d’achats de nos aïeuls. Sans oublier, bien sûr, la hausse non compensée de la CSG intervenue en 2018 et annulée par la suite pour les foyers les plus modestes. L’augmentation de cette cotisation, soulignent nos confrères, pesait alors pour 1,7 point.
Autant d’éléments qu’il s’agit de garder en tête, tandis que les partenaires sociaux continuent à négocier la nature même des évolutions du régime de retraite complémentaire des salariés du privé. Du côté du patronat, représenté notamment par le Mouvement des entreprises de France (Medef), la solution aux problèmes de financement engendrés par la crise sanitaire est claire : il faut sous-indexer les pensions, résume Capital. Au risque, donc, d’accélérer la baisse déjà entamée du niveau de vie des retraités concernés.
Agirc-Arrco : faut-il craindre les négociations engagées ?
En 2019, l’Agirc-Arrco signait un accord national interprofessionnel (ANI) fixant pour quatre ans la trajectoire financière qu’il lui faudrait respecter. Cet ANI impose donc à l’organisme de maintenir des réserves financières suffisamment importantes pour toujours bénéficier d’au moins 6 mois de capacité de financement des pensions de retraites. Dans l’immédiat, c’est encore le cas. Cela pourrait ne plus l’être dans quelques années… Et c’est précisément pour cela que certains syndicats ainsi que le patronat envisagent la sous-indexation des pensions complémentaires. Ce qu’il faut savoir.
Retraite complémentaire : qui milite pour la sous-indexation des pensions ?
Dans le détail, poursuit Capital, l’accord signé en 2019 prévoit en effet la prise de mesure en cas de situation comparable à celle que connaît aujourd’hui l’Agirc-Arrco. C’est sur cela que s’appuie le Medef pour exiger la sous-indexation des pensions de retraite complémentaire ; ce qui impliquerait une baisse de pouvoir d’achat pour les retraités concernés ; quand bien même le niveau absolu des pensions continue de croître.
Dans le détail, le Medef estime nécessaire de procéder à une sous indexation de 0,7 point pour 2021 puis de 0,3 point pour 2022. Alternativement, il propose aussi une baisse d’un point dès cette année. Le fond de la proposition n’entre pas en conflit avec l’analyse de la CFDT ou de la CFTC, qui milite aussi pour une sous-indexation plus importante que ne le permettent normalement les textes de fonctionnement de l’Agirc-Arrco.
En revanche, plusieurs syndicats s’opposent bien volontiers à une telle mesure. C’est le cas de Force Ouvrière, de la CGT ainsi que de la CFE-CGC. “On va impacter les pensions des retraités et des futurs retraités pour reconstruire des réserves qui sont justement des précautions pour passer les crises comme celle que nous vivons actuellement”, s’agace ainsi Sandrine Mourey de la CGT, interrogée par nos confrères.
Retraite complémentaire : à quel point une sous-indexation de votre pension serait-elle grave ?
Rappelons d’abord que le niveau de vie des retraités est statistiquement plus élevé que celui du reste de la population. On trouve parmi eux pratiquement deux fois moins pauvres que chez les actifs, rappelle la banque Boursorama sur son site d’information.
Pour autant, il ne faut pas perdre de vue la composition des revenus d’un retraité. En moyenne, le revenu disponible d’un tel foyer est composé à 80% de ses pensions de retraite. Dès lors, une sous-indexation de la retraite complémentaire n’est pas sans impact concret sur la qualité de vie de ces derniers.
Malgré tout, les inégalités de niveau de vie entre retraités sont en baisse entre 2014 et 2018 selon l'avis annuel du 15 juillet du Comité de suivi des retraites. Pour cela le CSR a étudié le rapport entre le seuil de pension nette des 10% les moins aisés et la pension nette moyenne. Résultat : “cet indicateur est inchangé par rapport à 2020”. L’analyse peut être complétée par celle du rapport interdécile, soit le rapport entre le niveau de vie au-dessus duquel sesituent les 10% de retraités les plus riches et celui en-dessous duquel se situent les 10% Les plus pauvres. Selon le Comité de suivi des retraites, “il en ressort que depuis 2007, les inégalités de niveau de vie parmi les retraités baissent sensiblement, le rapport interdécile passant de 3,2 à 2,9”. Entre 2014 et 2018, c’est d’ailleurs la baisse des inégalités entre les retraités qui permet de stabiliser les inégalités de niveau de vie dans l’ensemble de la population.
Toutefois, si Emmanuel Macron souhaitait poursuivre une politique de diminution du budget des retraites dans les dépenses de l'État, plusieurs options s'offriraient à lui...
Les outils de Macron pour réduire les dépenses de retraite
S'il souhaite baisser les dépenses des retraites sur le budget de l'État, Emmanuel Macron peut notamment procéder à une sous-indexation des pensions. "Il faudrait ajouter deux points de décrochement au ratio pension moyenne/salaire moyen en 2035 et 2040, le portant respectivement à 47,5% et 45,7% à ces deux dates, contre 52,1% aujourd'hui", précisent les membres du CSR dans leur avis du 15 juillet 2021. Emmanuel Macron peut également reculer l'âge de départ à la retraite et décider de "remonter l'âge effectif de liquidation de la retraite d'environ 0,5 année de plus qu'actuellement prévu aux horizons 2025 et 2030, le portant respectivement à 63,3 et 63,8 ans à ces deux dates".