Location immobilier appartement retraité © Unsplash
Serge a 66 ans, bientôt 67. Il vit actuellement en Normandie entre Rouen et Ouistreham grâce aux Airbnb disponibles. Malgré une retraite "confortable" qui lui laisse un bon reste à vivre, il ne parvient pas à trouver un particulier ou une agence immobilière qui accepte de lui louer le petit appartement qu'il recherche. Entretien.
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En conflit avec son ancien propriétaire, dont il n'occupe plus le logement car le loyer était devenu trop cher au fil des ans, Serge, 66 ans et qui va sur ses 67, ne trouve pas d'appartement à louer. Ce Parisien de naissance mais Normand de cœur, se retrouve en difficulté.

Sa pension "confortable" ne lui permet pas de louer un bien

Et ce conflit n'est pas la seule raison qui lui ferme les portes des agences immobilières comme des particuliers. Ce malgré une pension "confortable" dont il n'a pas souhaité nous communiquer le montant.

Planet.fr : Pourquoi rencontrez-vous autant de difficulté à louer dans une région ou les prix sont beaucoup plus bas qu'en région parisienne par exemple ?

Serge : Premièrement, je suis en conflit avec mon ancien propriétaire, que je ne parviens plus à contacter. Le loyer augmentait chaque année et j'ai eu des retards de paiements. J'ai fini par quitter le logement, en règle après le préavis, à récupérer ma caution. En revanche, je ne recevais que rarement les quittances, et il me manque les trois dernières. Malgré toutes mes relances, rien ne bouge. Cela depuis plusieurs mois.

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Planet.fr : Vous n'avez aucun recours pour les récupérer ?

Serge : J'ai envoyé un courrier de mise en demeure avec accusé de réception, sans réponse. J'ai été au commissariat où on m'a demandé de saisir le tribunal d'instance. Mais je ne peux pas payer un avocat, je n'ai pas la tête à m'occuper de remplir et fournir les documents demandés et à gérer la situation tout seul. Je songe à me tourner vers l'assistante sociale du lieu où j'habitais ou une association de consommateur. Mais je suis focalisé sur ma recherche, car en plus je paye le garde-meubles tous les mois.

Les quittances de loyer exigées partout ?

Planet.fr : En quoi le fait de ne pouvoir fournir les quittances vous empêche de trouver un bien à louer ?

Serge : Dans toutes les agences immobilières, on me les demande. Sans ces bouts de papier, elles ne regardent même pas mon dossier malgré le montant de ma pension, qui est largement supérieur à la somme correspondant à trois mois de loyers qui est exigée pour pouvoir louer. Avec les particuliers, c'est la même chose. Ils acceptent en revanche une attestation d'hébergement, mais je ne peux leur fournir. Et je ne cherche qu'un F2, dans le coin, c'est 600 euros par mois seulement et on trouve de très jolis biens. 

Planet.fr : Vous nous parliez d'autres obstacles. Quels sont-ils ?

Serge : Oui, je n'ai pas d'argent de côté. Or, en passant par une agence il y a les frais à payer, et dans tous les cas un mois de caution et le prorata du mois en cours. Et il y a le déménagement, je pense qu'il y en a pour au moins 1 000 euros. De plus, beaucoup d'appartements dans la région sont en loi Pinel, donc accessibles sous conditions de ressources, et je gagne trop...

Planet.fr : Connaissez-vous l'aide au déménagement pour les séniors ?

Serge : Non, vous m'apprenez que ça existe. Je vais me renseigner du coup, d'autant que ma complémentaire est l'AGIRC-ARRCO. Mais il y a un autre problème que je ne comprends pas.

Des demandes de garants pour un retraité qui veut louer !

Planet.fr : Et quel est-il ?

Serge : Eh bien agences comme particuliers me demandent au moins un garant ! Je leur répond que j'ai 66 ans, encore une fois une bonne pension, à vie, mais ça ne suffit pas. C'est à rendre fou. Et je ne leur dit pas que je suis moi-même garant de mon fils. Mes parents sont décédés, je vis seul et suis divorcé : comment faire ? Je n'ai évidemment pas le droit à la garantie visale. En dernier recours, je passerai par une de ces sociétés qui proposent de se porter garantes pour un forfait mensuel.

Planet.fr : Du coup, comment vivez-vous ?

Serge : Là en ce moment, je suis dans un Airbnb, très bien, à Ouistreham. Pour 12 jours j'en ai pour 350 euros. J'en ai trouvé un second pour 19 nuits à environ 500 euros. En gros, cela revient au même financièrement que quand j'occupais l'appartement pour lequel je n'obtiens pas les quittances. Je vais continuer avec cette solution jusqu'à ce que cela s'arrange enfin !