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Réforme des retraites, sous-revalorisation des pensions complémentaires… Les mois qui s’annoncent apportent avec eux une incertitude réelle, en matière de solidarité inter-générations. De quoi effrayer, peut-être, les Françaises et les Français qui envisagent très sérieusement leur cessation d’activité. Certains, fatigués par une épidémie qui traîne en longueur et des années passées à se tuer au labeur, pourraient même être tentés de précipiter la liquidation de leurs droits. Et, pourquoi pas, partir en plein cœur de l’été ? Profiter de ces vacances pour définitivement s’arracher au monde du travail.
Pour autant, dans ce genre de cas, une question doit s’imposer : si alléchante puisse-t-elle sembler, une pareille idée saurait-elle également s’avérer pertinente ? Probablement pas… ou du moins pas dans l’essentiel des cas habituels. Pour une majorité des futurs assurés c’est l’assurance de perdre une partie importante de leurs revenus. Pour d’autres, en revanche, cela peut aussi être une impérieuse nécessité. Explications.
Retraite : auriez-vous raison de profiter des vacances pour partir ?
"Rappelons d’abord qu’un départ à la retraite, cela ne s’improvise pas. Ce n’est pas quelque chose qui peut se faire en un simple claquement de doigts… il faut engager des démarches, ce qui prend du temps. Comptez entre trois et six mois, selon les profils et les carrières types. Par conséquent, nul ne peut espérer partir pendant les vacances d’été s’il ne s’est pas un tant soit peu préparé en amont", tempère d’entrée de jeu Philippe Crevel, économiste et directeur du Cercle de l’Epargne.
"Du reste, il importe de rappeler qu’un départ au milieu de l’année n’est jamais optimal, d’un point de vue fiscal. Il vaut mieux partir entre janvier et mars de l’année qui suit : d’abord, c’est l’occasion de cotiser davantage – ce qui ouvre la porte à une meilleure pension – et ensuite cela permet de compléter sa dernière année", poursuit l’expert, qui souligne un point non négligeable. Le montant de la retraite dépendant, pour les travailleurs du privé, de la moyenne des 25 meilleures années, il est assez pertinent de ne pas partir avant la fin de celle durant laquelle on est théoriquement le mieux payé…
"Ça n’empêche pas les gens d’avoir envie", s’amuse pourtant l’économiste, qui explique justement avoir échangé avec quelqu’un déterminé à partir en août 2021.
Retraite : dans quels cas le départ en août s’impose-t-il ?
Dans d’autres cas, cependant, un départ précipité peut s’imposer au futur assuré. Il n’en deviendra pas nécessairement optimal… mais pourrait cependant s’avérer inéluctable.
"C’est le cas de tous les départs motivés par une rupture de ressources. Un indépendant confronté à la fin de son activité professionnelle et incapable de prétendre au chomage aura tout intérêt à prendre sa retraite s’il peut. C’est également vrai pour un individu en fin de droits qui se retrouverait sans indemnité à l’approche de la fin de carrière. D’une façon générale, quand les revenus s’éteignent, il est évidemment plus pertinent de demander la retraite que d’attendre sans salaire pour ne pas souffrir un malus", observe Philippe Crevel.
Seulement, cette solution n’est pas sans inconvénients… En effet, il faut penser au temps de jonction : le paiement de la retraite, tout rétroactif qu’il est, n’intervient qu’après trois à six mois. "D’ici là, il faut donc pouvoir faire la soudure…", observe l’économiste. Si, malgré tout cela, votre décision est prise ; sachez qu’il existe des méthodes pour "lisser" autant que faire se peut l’impact d’un départ à ce point précoce à la retraite.
Retraite en été : comment rendre le rêve possible ?
Pour que le départ à la retraite en été se passe aussi bien que faire se peut, il peut être utile de garder quelques astuces en tête. Certaines s’appliquent dans tous les cas ; d’autres sont plus spécifiques. "Pensez, naturellement à rassembler et vérifier tous les documents nécessaires pour prétendre à la meilleure pension possible. Chaque trimestre compte. N’oubliez pas le service militaire, vos éventuels stages rémunérés… Tout cela pourrait faire la différence", pointe Philippe Crevel.
"Si l’on a de quoi se le permettre, il peut aussi être envisageable d’utiliser son épargne le temps de liquider ses droits. Autrement, il est tout à fait possible de continuer à épargner pour un complément de revenu plus tardif. Tout dépendra de la situation de chacun. Un futur retraité qui peut déjà prétendre au taux plein aurait tout intérêt à placer de l’argent sur un PER à quelques mois de son départ, profiter de la diminution d’impôt sur le revenu et puis récupérer les montants quelques mois ensuite. Pour que l’imposition ne soit pas trop élevée à la sortie, il sera libre de fractionner les montants retirés", rappelle l’économiste.
Et lui de conclure : "Pour les autres, le rachat de trimestre à quelques mois du départ peut s’avérer très utile. C’est une acquisition déductible des impôts, qui permet d’augmenter le niveau final de la pension !"