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Jean-Michel*, qui aura 67 ans en fin d'année, a passé toute sa carrière dans la même grande société française, basée en banlieue parisienne. Il a pu profiter de la retraite à 60 ans bien avant la réforme du gouvernement Borne. Malgré une pension confortable, le coût de la vie pèse de plus en plus sur son reste à vivre toutes les fins de mois puisqu'il vit seul. Une question d'inflation, mais aussi de choix personnels.
Une retraite confortable due à "une carrière complète"
"Quand j'ai abandonné l'école, j'avais à peine 15 ans, sans diplôme autre que le CEP (Certificat d'études primaires). Ce n'était pas fait pour moi. Alors j'ai attendu d'avoir 16 ans et le droit de travailler, je n'avais pas le choix. J'ai alors été embauché comme manutentionnaire pour le prestataire d'un grand groupe français, qui a fini par y être intégré au bout de quelques années" raconte Jean-Michel.
Il a pu bénéficier d'un parcours qui devient de plus en plus rare de nos jours. "J'ai évolué au fil des années. De manutentionnaire, je suis devenu agent de maîtrise, puis cadre jusqu'à la fin de ma carrière". Autre signe de l'époque : "c'est alors qu'on m'a demandé de désormais venir au bureau en costume et de me couper les cheveux".
Résultat, Jean-Michel est resté 44 ans dans la même entreprise mais a donc avec ces évolutions le statut de "polypensionné" à carrière complète. Il faut savoir, indique le rapport publié en juin dernier par le Comité d'orientation des retraites (COR), que " les polypensionnés à carrière complète reçoivent un montant de pension globale inférieur à celui des monopensionnés à carrière complète."
"J'ai touché une prime de départ en retraite conséquente, mais les impôts en ont prélevé une très grosse partie..."
"Je perçois tout de même 3 000 euros par mois, une partie venant du régime général, l'autre venant de la retraite complémentaire Agirc-Arrco". Mais même avec cette pension confortable, il a du mal à boucler les fins de mois.
Quitter Paris pour un immobilier moins cher
"Je voulais passer ma retraite dans un endroit calme, proche de la mer, j'ai donc quitté un deux pièces à plus de 1 000 euros par mois en région parisienne pour la Normandie, où j'habite une petite maison mitoyenne à étage de 3 pièces avec jardin, dans un quartier sécurisé fermé par une clôture dont le portail s'ouvre avec un code, et qui est truffé de caméras de surveillance" se réjouit Jean-Michel. "Pour ça, je ne paye plus que 835 euros par mois charges comprises".
Mais malgré cette économie de loyer, son pouvoir d'achat a baissé, dans une région où le coût de la vie est pourtant moins cher qu'en Ile-de-France. Toutefois, il y a une dépense dont il pourrait se passer, même si c'est plus facile à dire qu'à faire.
Inflation et taxes pèsent sur le reste à vivre
"Avec les hausses successives des taxes et donc des prix du tabac, mon budget est très sérieusement entamé : vivant seul, je suis devenu un gros fumeur et dépense environ 800 euros par mois en cigarettes." L'équivalent de deux paquets par jour. "Heureusement, je ne roule pas beaucoup et ne mets que l'équivalent 120 euros d'essence dans le réservoir de ma petite citadine, auxquels il faut rajouter 60 euros mensuels pour l'assurance."
Pour le reste, les dépenses de Jean-Michel sont plutôt maîtrisées. "Mes charges fixes sont dans la norme : 100 euros par mois pour l'électricité, 30 euros pour l'eau, 60 euros pour mon forfait mobile et ma box internet et je paie aussi le forfait d'une de mes filles, une vingtaine d'euros".
Jean-Michel est divorcé et a deux grandes filles de 21 et 24 ans pour lesquelles il paye une pension alimentaire de 600 euros par mois "tant qu'elles sont étudiantes".
Parmi les autres frais fixes "je paye 80 euros pour ma mutuelle mais suis de toute façon assuré à 100% car je souffre d'affection longue durée (ALD) : une maladie orpheline et un diabète de type 2, plus un traitement pour le cœur."
"Je vois peu de monde, alors je vais au café du coin tous les jours, je me fais généralement un cinéma et une exposition par mois, cela doit me revenir à 300 euros." Enfin, le plus important : les courses. "J'y vais tous les deux jours, car j'aime manger frais, j'en ai pour environ 25 euros à chaque fois."
Résultat, si l'on fait le calcul, Jean-Michel est à découvert tous les mois, puisque la totalité de ses dépenses dépasse de plus de 300 euros sa pension de retraite. Moralité : on a beau gagner bien sa vie, l'inflation et les taxes font très mal, surtout si l'on vit seul et qu'on ne peut se passer d'une mauvaise habitude.
*Le prénom a été changé