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Depuis sa nomination au ministère de la Justice, Christiane Taubira fait l'objet de nombreuses attaques. Les appels à la démission à son encontre se sont manifestés dès ses débuts.
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Cible privilégiée de la droite, Christiane Taubira a vu plusieurs fois l’opposition réclamer sa démission. Tantôt traitée de "menteuse" de "laxiste" ou d’"irresponsable", la garde des Sceaux subit des attaques continues depuis le début du quinquennat de François Hollande. Outre les nombreux dérapages racistes dont elle a fait l’objet, l’UMP est souvent montée au créneau pour demander son éviction du gouvernement. Tour d’horizon de ces (très) nombreux appels à démission.

Décembre 2012 dans l’hémicycle

Dans le cadre des Questions au gouvernement le 11 décembre 2012, le député UMP Etienne Blanc demande à la ministre si elle est personnellement intervenue dans l’instruction du dossier des sondages de l’Elysée. L’élu fait référence à l’association Anticor qui a porté plainte contre Patrick Buisson et dont la marraine est Christiane Taubira. Dans sa réponse, elle condamne ces "ragots" invitant Etienne Blanc à ne pas "trop abuser de son immunité parlementaire". Nombreux sont les parlementaires de droite qui hurlent alors "Démission !" dans l’hémicycle.

Circulaire concernant les enfants de mères porteuses

Le 20 janvier 2013, Le Figaro publie une circulaire appelant les juridictions à valider les demandes de certificats de nationalité d’enfants nés à l’étranger par des mères porteuses. Pour l’opposition, et dans le contexte houleux des débats sur le mariage pour tous, cela n’est ni plus ni moins qu’une porte ouverte à la GPA. Christiane Taubira a beau indiquer que la GPA ne fait pas partie du projet de loi, les "Démission !" pleuvent dans les travées du palais Bourbon.

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Affaire Cahuzac

Le séisme de l’affaire Cahuzac semblait suffisant à Jean-François Copé pour obtenir la démission de la ministre tant controversée. Dans un communiqué du 5 avril 2013, le président de l’UMP invite François Hollande à procéder à un remaniement "immédiat et profond" en citant notamment le rôle qu’aurait pu jouer Christiane Taubira dans cette affaire, précisément au moment de l’instruction lancée le 8 janvier 2013 par le parquet de Paris.

Écoutes de Sarkozy

Au lendemain du passage de Jean-Marc Ayrault qui a admis que Christiane Taubira était au courant de l’instruction en cours à l’encontre de Nicolas Sarkozy, le double discours de la garde des Sceaux avait ulcéré l’opposition. "Sa démission face à ce mensonge est inéluctable" avait indiqué Jean-François Copé. Christiane Taubira quant à elle avait réuni une conférence de presse dans laquelle elle soutenait ne pas avoir menti. Jean-François Copé avait alors joint la parole aux actes en demandant officiellement par communiqué le limogeage de Christiane Taubira.

La Marseillaise

Dernier épisode en date, l'affaire de La Marseillaise. Suite aux explications de la ministre concernant le chant de La Marseillaise, Jean-François Copé n'a pour une fois pas appelé à sa démission mais a indiqué "il y a des choses qu'on n'a pas le droit de dire quand on est ministre. Comme des millions de Français je suis choqué par ce type de formule". Plusieurs voix se sont élevées à droite pour réclamer (encore) la démission de Christiane Taubira à l'image de Thierry Mariani ou Geoffroy Boulard. Ces demandes se retrouvent également du côté du FN qui demande à l'unisson le départ de la garde des Sceaux de la place Vendôme.

Procès en laxisme et propos racistes

Ce ne sont pas des demandes de démission à proprement parlé mais les procès d'intentions intentés à Christiane Taubira ou encore les différentes invectives racistes qui lui sont consacrées accentuent ce phénomène de cible. Sur la loi pénale par exemple, la droite tire à boulets rouges sur cette réforme considérée comme "laxiste" n'ayant comme seule conséquence de "vider les prisons".

Ce procès en laxisme est également celui fait par Marine Le Pen qui affirmait en 2013 que Christiane Taubira était "une femme dangereuse pour la République".

À noter, le sénateur UMP du Nord Jean-René Lecerf, spécialiste de ces questions, a indiqué aujourd'hui à Libération "qualifier la réforme pénale de laxiste, c'est de la folie".  Il ajoute ainsi "on fait un procès en sorcellerie à Christiane Taubira mais au fond, cette loi aurait pu être portée par Rachida Dati ou Michèle Alliot-Marie". Voilà de quoi bousculer les certitudes de l'opposition.