De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Un épineux dossier attend le gouvernement à la rentrée : celui de la réforme des retraites. Emmanuel Macron et Edouard Philippe prévoient en effet la suppression des quarante régimes spéciaux existants et leur fusion dans un régime unique. En 1995, un projet de réforme similaire avait mis les syndicats dans la rue et paralysé le pays, avant d'être finalement retiré par Alain Juppé, Premier ministre de l'époque.
Pour porter ce dossier périlleux, le gouvernement devrait attribuer un poste à Jean-Paul Delevoye, actuellement haut commissaire à la réforme des retraites depuis 2017. Ce poste, équivalent à celui de ministre ou de secrétaire d'état, demeure pour le moment inconnu.
Jean-Paul Delevoye : une (trop) longue expérience politique ?
Mais qui est Jean-Paul Delevoye ? Cet homme politique français âgé de 72 ans est né et a étudié à Amiens, à l'instar du président Emmanuel Macron. Après son baccalauréat, il intègre l'Institut supérieur d'agriculture de Lille dont il est exclu pour "insubordination".
Il devient ensuite directeur de société agro-alimentaire, puis conseiller municipal d'Avesnes-lès-Bapaume et enfin maire de Bapaume, dans le Pas-de-Calais. Il est dans le même temps conseiller régional et député du Pas-de-Calais.
Devenu sénateur et président du groupe des sénateurs-maires, il rédige en 1999 le rapport "Cohésion sociale et Territoire" pour le commissariat au plan. En 2002, il est nommé ministre de la Fonction publique, de l'Aménagement du territoire et de la Réforme de l'État sous la présidence de Jacques Chirac. A ce poste, il réforme notamment l'ENA et le régime de retraite des fonctionnaires. Il est alors adhérent du RPR, puis de l'UMP à partir de 2002.
Entre 2004 et 2011, il occupe le poste de médiateur de la République, qui deviendra Défenseur des droits après la réforme constitutionnelle de 2008. De 2010 à 2015, il est également président du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Jean-Paul Delevoye : un habitué des polémiques ?
A ce poste, il suscite la polémique par ses méthodes de management plutôt brutales. Un rapport commandé en 2013 au cabinet Technologia pointe en effet du doigt une "crise de modernisation" du CESE, une "augmentation du stress et des facteurs anxiogènes", une "dévalorisation des agents", une "confusion des missions et des moyens" et des soupçons de conflits d'intérêts. Ce rapport, d'un coût de 30 000 euros et qui devait paraître en 2014, sera discrètement enterré à la demande de Jean-Paul Delevoye lui-même, révèle Atlantico.
En 2013, alors qu'il est toujours président du CESE, il suscite l'indignation des militants de la Manif pour tous après avoir refusé l'examen d'une pétition pour l'interdiction du mariage homosexuel, qui avait recueilli plus de 700 000 signatures.
La même année, il renonce à se représenter à la mairie de Bapaume et apporte son soutien au socialiste Jean-Jacques Cottel pour lui succéder. Ce soutien lui vaut d'être exclu de l'UMP.
Lors de la crise des Gilets jaunes, et à la suite de la défection de Chantal Jouanno, il est pressenti pour remplacer celle-ci à la tête du "Grand débat national" voulu par Emmanuel Macron. Cette nomination suscite, là encore, un certain nombre de critiques. La présidente de la Manif pour tous Ludivine de la Rochère parle notamment de "provocation".
Nommé conseiller municipal en 1974, Jean-Paul Delevoye occupe des responsabilités politiques depuis 45 ans. Vivement la retraite ?