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Deux ans après l'élection d'Emmanuel Macron, le gouvernement a bien changé. Remaniement, démêlés avec la justice... Que sont devenus les ministres démissionnaires ?
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Où sont passés ces anciens ministres ? Benjamin Griveaux dans la course à la mairie de Paris 

L’ancien porte-parole du gouvernement a commencé sa carrière politique au sein du Parti socialiste. Il a été  de 2003 à 2007, le collaborateur de Dominique Strauss-Kahn, avant de devenir conseiller municipal à Chalon-sur-Saône en 2008. En parallèle, il a occupé le poste de conseiller général de Saône-et-Loire. Puis, en 2011, il fait partie de l’équipe de campagne de François Hollande en tant que délégué à l’économie sociale et solidaire.

C’est en 2012 qu’il met un pied au gouvernement, au sein du cabinet de Marisol Touraine, ministre de la Santé. 3 ans plus tard, il devient un proche d’Emmanuel Macron. C'est d’ailleurs sous la bannière de La République en Marche qu'il va devenir député de la 5 e circonscription de Paris, poste qu’il va occuper très peu de temps. En effet, il devient dans la foulée, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre et porte-parole du gouvernement.

Depuis plus d'un mois, il a repris ses fonctions de député et est dans la course à la mairie de Paris. Un combat qui s’annonce rude, au sein même du parti LREM, car ses adversaires souhaitent la mise en place de "consultations citoyennes". La réponse sera donnée le 10 juillet prochain.

Où sont passés ces anciens ministres ? Nathalie Loiseau a renoncé à la présidence du groupe centriste au Parlement européen 

Celle qui a commencé la politique dans les années 1980 au sein de l’Union des étudiantes de droite, n’a pas connu que des moments joyeux. Elle fait partie des nombreuses personnes à être entrées dans le gouvernement d’Emmanuel Macron, puis à en sortir.

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Nommée ministre chargée des Affaires européennes, elle a laissé sa place à Amélie de Montchalin, après avoir été investie tête de liste de La République en Marche-MoDem pour les élections européennes.

Elle n'a, en revanche, pas réussi à s’imposer comme leader et a fait l’objet de vives critiques, en dehors comme au sein de son parti. C’est d’ailleurs pour cela qu’Emmanuel Macron s'est investi dans cette campagne, pour s’assurer de la place de son parti dans le scrutin et battre le Rassemblement national, qui le menace dans les sondages. Cela n'a toutefois pas suffit, puisque Nathalie Loiseau n’a obtenu que la deuxième place, avec 22,4% des voix. 

Le 14 juin dernier, elle a renoncé à présider le groupe Renew Europe au sein du Parlement européen. La raison : des propos offensants envers ses alliés qu'elle aurait tenu en off, raconte France Info. En effet, le journal Le Soir l’accuse d’avoir été irrespectueuse envers certains eurodéputés, membre de son groupe. Elle s’en saurait pris à l’ex-Premier ministre belge Guy Verhofstadt, l’ancien ministre français Jean Arthuis et Manfred Weber, candidat à la présidence de la Commission européenne.

Depuis ce renoncement, les activités de l’ancienne chargée des Affaires européennes ne sont pas connues.

Où sont passés ces anciens ministres ? Gérard Collomb vise désormais les municipales de 2020

Retour à Lyon pour l’ancien ministre de l’Intérieur. Seulement un mois après son départ de la place Beauvau, Gérard Collomb a, de son plein gré, quitté le gouvernement d’Edouard Philippe début octobre 2018. Une décision qui avait surpris son entourage politique, d’après Le Point.

"Je n'aurais jamais imaginé qu'un pro de la politique, un vieux routier comme Gérard Collomb, aurait pris une telle décision", confie un élu lyonnais de la majorité LREM, proche de celui-ci.

Une démission causée par l'annonce de sa candidature à Lyon pour les municipales de 2020, rappelle Planet.

Depuis novembre 2018, l’ancien sénateur du Rhône a repris ses habitudes, à savoir son statut de maire de Lyon. Après 16 ans de règne dans la capitale des Gaules, Gérard Collomb continue son chemin en politique. Toutefois, il avait sous-entendu sur le plateau de LCI, qu’il ne voulait pas de l’étiquette LREM pour les municipales de 2020 : "Ici [à Lyon], on ne s'est jamais présenté sous une étiquette partisane."

Par ailleurs, le 5 juin dernier, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet national financier contre le maire de Lyon. Il est soupçonné d’avoir détourné des fonds publics au profit de son ex-compagne Meriem Nouri. Il l'aurait en effet, depuis une vingtaine d’années, fait bénéficier de plusieurs emplois municipaux, comme l’a évoqué Planet. Des perquisitions ont également été menées à la mairie et à son domicile.

Où sont passés ces anciens ministres ? Nicolas Hulot, éternel défenseur de l'environnement 

Pour ce journaliste, animateur et producteur de télévision au départ, faire de la politique n’était pas dans ses ambitions. Pourtant, l’idée de se présenter aux présidentielles de 2007 lui a traversé l’esprit. Mais il y a renoncé, faute d’avoir obtenu la signature du Pacte écologique. Il a ensuite retenté sa chance en 2011 lors des primaires au sein d’Europe Ecologie les Verts, mais a été battu par Eva Joly.

Connu pour être un fervent défenseur de l’écologie, il s'est vu proposer plusieurs fois le poste de ministre de l’Ecologie. Mission qu'il a refusé, jusqu’au mandat d’Emmanuel Macron. Mais tout ne s'est pas déroulé comme il l’avait prévu. Le 28 août 2018, au micro de France Inter, il a en effet annoncé quitter le gouvernement. "Je ne veux plus me mentir", avait-il déclaré. Selon lui, l’écologie n’était pas la priorité du gouvernement et il se sentait "tout seul à la manœuvre".

Aujourd’hui, il a repris ses activités au sein de la Fondation Ushuaïa et va notamment à la rencontre des collégiens pour parler environnement, comme à Dinard, le 14 juin dernier, relate Ouest France. Par ailleurs, lors de la présentation de la Breizh cop début juin, il a démenti toute candidature à la mairie de Rennes sous l’étiquette Europe Ecologie les Verts, indique le journal.

Où sont passés ces anciens ministres ? François Bayrou a repris sa place en tant que maire de Pau 

François Bayrou n’en était pas à son premier poste au sein d’un gouvernement. Après avoir connu celui de Mitterrand, Chirac et Sarkozy, est venu le tour du quinquennat d’Emmanuel Macron. Ce candidat malheureux aux présidentielle réussit néanmoins à toujours retomber sur ses pattes.

Nommé ministre d’Etat, garde des Sceaux, ministre de la Justice, une ancienne affaire pour "diffamation publique" va venir fragiliser sa position. Puis arrive l'affaire des emplois fictifs du MoDem au sein du Parlement européen. Il va démentir les faits et se plaindre de l'enquête, ce que le Premier ministre n’appréciera pas.

Après seulement 35 jours au gouvernement, il est remplacé par Nicolle Belloubet. Quelques mois plus tard, il reprend la présidence du Modem et sa place en tant que maire de la ville de Pau, où il a été élu en 2014. 

Sa secrétaire Marielle de Sarnez, également concernée par l'affaire, va quitter son poste de ministre chargée des Affaire européennes, un mois après sa prise de fonction. Depuis, elle a repris sa place en tant que conseillère à la mairie de Paris dans le 6e arrondissement, son poste de députée dans la 11e circonscription et est devenue présidente de la Commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale.

Où sont passés ces anciens ministres ? Richard Ferrand est devenu président de l'Assemblée nationale 

Nommé le 17 mai 2017 ministre de la Cohésion des territoires, un mois et deux jours plus tard, une affaire  lui coûte sa place. Contraint et forcé, il quitte le gouvernement, après avoir été visé par enquête préliminaire sur ses transactions immobilières, lorsqu’il était directeur des Mutuelles de Bretagne.

Mais il a très vite rebondi en étant réélu député de la 6 e circonscription du Finistère. Il est aussi devenu président du groupe la République en Marche à l’Assemblée nationale. Les démêlés avec la justice ne l'ont pas empêché d'avancer, bien au contraire. Depuis le 12 septembre 2018, il occupe le poste de président de l’Assemblée nationale.

Où sont passés ces anciens ministres ? L'ancien ministre de la Cohésion sociale des territoires, Jacques Mézard, désormais membre du Conseil constitutionnel

Nommé ministre de la Cohésion sociale des territoires en juin 2017, Jacques Mézard s’est vu éjecté de son siège lors du remaniement du 16 octobre 2018. Un mois plus tard, il reprend sa place de sénateur du Cantal qu’il avait quitté pour rejoindre le gouvernement d’Edouard Philippe.

Bien qu’ "il trouve (Matignon) trop technocrate et déconnecté des réalités rurales", d’après Le Figaro, cela ne l’a pas empêché de rester en bon termes avec Emmanuel Macron. En effet, le président de la République a proposé mercredi 13 février 2019 de nommer Jacques Mézard au Conseil constitutionnel. Une annonce publiée dans un communiqué de presse de l’Elysée ce même jour. La commission des lois a d'ailleurs donné son accord une semaine plus tard. 

"Jacques Mézard est un grand parlementaire, très attaché aux libertés locales, et défenseur des libertés publiques. Le Conseil constitutionnel ne pourra que s’enrichir de la présence de ce nouveau membre", avait déclaré M. Philippe Bas, président de la commission, rapporte le site du Sénat.

Il a donc rejoint les huit autres membres du Conseil de la rue Montpensier, présidé par Laurent Fabius depuis 2016.

Où sont passés ces anciens ministres ? L'ancienne ministre de la Culture, Françoise Nyssen, aurait retrouvé un nouveau travail

Françoise Nyssen a siégé presque un an et demi en tant que ministre de la Culture. Et c’est lors du premier remaniement d’octobre 2018, qu’elle a été écartée du gouvernement d’Edouard Philippe.

"Je vais remanier et tu ne feras pas partie du prochain gouvernement. Merci pour ce que tu as fait", lui avait simplement dit le Premier ministre, rapporte Vanityfair.

Un choix fait "pour des raisons d'équilibre politique", avait-elle souligné au Point.

D’après Vanityfair, Françoise Nyssen semble encore être attachée à son ancien poste : "Elle dialogue encore avec ses anciens collaborateurs, se préoccupe de leur sort, suit les dossiers..." Dans un livre intitulé Plaisir et nécessité, paru le 5 juin dernier, elle raconte d'ailleurs son parcours pour arriver au poste de ministre de la Culture.

Alors qu’elle restait discrète sur ses activités professionnelles depuis son départ, celle-ci serait retournée à la maison d'édition Actes Sud, qu'elle a dirigé jusqu'en 2017 pour conseiller le président du directoire, Jean-Paul Capitani. C’est ce qu’affirme La lettre A ce 5 mars 2018. Petit détail "qui peut avoir son importance", selon Libération : Jean-Paul Capitani est l'époux de Françoise Nyssen.

Toutefois, Françoise Nyssen avait déclaré à une journaliste de Vanityfair fin janvier 2018, qu’elle n’excluait pas "une place sur une liste pour les européennes."

Où sont passés ces anciens ministres ? Stéphane Travert, un acteur majeur de LREM malgré son départ au ministère de l'Agriculture

L’ancien ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Stéphane Travert, a lui aussi vu son nom sur la liste des départs du remaniement d’octobre 2018. Par conséquant, cet ancien membre du parti socialiste a retrouvé son siège de député de la troisième circonscription de la Manche en novembre 2018, soit seulement un mois après son départ au gouvernement. Toutefois, c’est désormais sous l’étiquette de La République En Marche (LREM) qu’il a été élu.

Malgré son licenciement, ce "frondeur", comme le souligne Le Figaro, continue de soutenir Emmanuel Macron dans sa politique. Le 14 janvier 2019, Stéphane Travert a pris soin d’accompagner le président de la République dans "sa tournée des maires", explique un second article du Figaro.

L’Opinion parle même de cet ancien ministre comme étant "devenu homme de l’ombre de la macronie" en restant "très actif" dans la politique de président.

"Mon travail est de permettre au président de la République de disposer d’un réseau sur les territoires pour expliquer la politique (aux élus locaux) que nous portons", avait-il confié à Ouest-France le 4 mars 2019. Et c’est via la plateforme "La République ensemble", dont il est le président depuis janvier 2019, que Stéphane Travert compte "construire une fédération d’élus divers droite et divers gauche partageant les valeurs progressistes et soutenant l’action réformatrice du président".

Où sont passés ces anciens ministres ? L'ancienne secrétaire d’Etat, Delphine Gény-Stephann, se fait discrète depuis son départ...

Delphine Gény-Stephann n’aura pas fait long feu au gouvernement. Cette ancienne secrétaire d’Etat auprès de Bruno Le Maire (ministre de l'Économie et des Finances), n’est restée que 10 mois à son poste, soit entre novembre 2017 et octobre 2018. A son arrivée à Bercy, cette femme de 50 ans est passée inaperçue, indique L’Obs.

Toutefois, le montant de son patrimoine va rapidement booster sa notoriété. En effet, c’est lorsqu’elle publie en juillet 2018 sa déclaration de patrimoine que la presse s’empare du sujet. Près de 16 millions d'euros sont notés dans ce dossier, qui normalement devait être rendu en décembre 2017 ! Un retard que le journal explique par son arrivée tardive au gouvernement.

Depuis son départ à Bercy, Delphine Gény-Stephann se fait discrète...