De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
"Douze heures, 720 minutes et 43.200 secondes". C'est la durée exacte du sommet inédit entre les chefs de partis et Emmanuel Macron. Une rencontre qui a eu dans la nuit de mercredi à jeudi à la maison d'éducation de la Légion d'honneur de Saint-Denis. Au menu trois thèmes : la situation internationale, les institutions et "cohésion de la nation".
Un sommet qui a laissé des oppositions sceptiques
Les échanges à huis clos ont débuté mercredi à 15 heures pour ne se terminer qu'après 3 heures, jeudi. "Un consensus sur l'Ukraine", une future "conférence sociale" et des débats sur les référendums : ce sommet a laissé des oppositions sceptiques... Au petit matin, il s'est malgré tout terminé sur la perspective d'un nouveau rendez-vous, revient Le Point.
À la fin du sommet, Emmanuel Macron a en effet fait savoir qu'il ferait "parvenir dans les prochains jours une lettre synthétisant les échanges et les titres de travail proposés, que chacun pourra amender, pour poursuivre" les discussions, selon son entourage. "Tout le monde a d'ores et déjà accepté de se revoir sur le même format, dans les mêmes conditions, pour une prochaine session de travail", a-t-on ajouté selon son entourage, rapporte France 24. Mais pas de date fixée pour le moment. En revanche, un séminaire gouvernemental de suivi se tiendra par ailleurs le 6 septembre.
"L'impression de vivre douze heures sur la planète Mars"
Premier à se présenter devant les médias à l'issue de cette réunion, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a évoqué des débats "francs", mais s'est dit "dans l'incapacité" de préciser sur quoi ils déboucheraient. "Il n'y a pas de conclusion pour l'instant", a-t-il dit. Le dirigeant du parti d'extrême droite a assuré avoir dit à Emmanuel Macron "que la réforme des retraites avait évidemment créé un fossé entre lui et les Français" et qu'un référendum sur l'immigration, qu'il réclame, était la "seule mesure efficace". Arrivés groupés à quatre en début d'après-midi, les chefs de la Nupes n'étaient plus que trois devant les caméras à la sortie de la réunion, en l'absence du numéro un communiste Fabien Roussel.
Côté écologistes et France insoumise, chacun y est allé de sa petite phrase assassine : "On est venus, on a vu et on a été déçus", a dit la cheffe des écologistes, Marine Tondelier, tandis que Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, lâchait à ses côtés avoir eu "l'impression de vivre douze heures sur la planète Mars", face à un interlocuteur qui n'est pas "prêt à entendre" les propositions de la gauche. "On est loin du grand soir", a renchéri le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, qui a décrit un président de la République qui "s'est engouffré dans les propositions de la droite". Seul point positif à ses yeux, un engagement présidentiel sur une "conférence salariale", que l'alliance de gauche demandait, a également relayé Le Point. Un autre consensus c'est également dégagé sur l'Ukraine.
Consensus sur le soutien à l'Ukraine
L'entourage du président a confirmé qu'il avait "validé" le principe de l'organisation d'une "conférence sociale "portant" sur les carrières et les branches situées sous le salaire minimum".Très courtisé par la macronie, qui dépend souvent des voix de la droite à l'Assemblée en l'absence de majorité absolue depuis 2022, le patron du parti Les Républicains, Éric Ciotti, s'est dit "pour l'heure, pas convaincu" et appelé à une traduction "concrète". Selon un cadre du camp présidentiel, les discussions sur la situation internationale ont été "constructives", avec un consensus sur le soutien à l'Ukraine. Et celles sur les institutions ont montré que la nécessité d'une "modernisation" pour "faire davantage participer les citoyens" était" partagée" par tous. Un autre son de clôche du côté de l'Elysée.
"Un grand moment politique, d'unité et de responsabilité"
Du côté de l'Élysée, on salue "un grand moment politique, un grand moment d'unité, de reconnaissance et de responsabilité", en estimant que la "main tendue" d'Emmanuel Macron avait été "fructueuse" au regard de la durée des échanges. Durant douze heures, rien n'avait filtré : la presse était tenue à l'écart et les participants ont dû se séparer de leurs téléphones.Cette "initiative politique d'ampleur" promise par Emmanuel Macron avant la pause estivale vise à bâtir "ensemble" des textes législatifs et ouvrir la voie, "le cas échéant", à des référendums, selon la lettre d'invitation présidentielle.Tous les chefs des partis représentés au Parlement avaient accepté l'invitation, mais avec méfiance du côté de l'opposition qui soupçonne le chef de l'État de surtout chercher à relancer un quinquennat à la peine.Les partis d'opposition ont présenté des propositions de référendums sur leurs chevaux de bataille : l'immigration à droite et à l'extrême droite, la réforme des retraites côté Nupes. Fin de non-recevoir du président sur ce dernier point, selon les leaders de gauche.
D'ailleurs, s'agissant du référendum, le seul point d'accord a été à ce stade d'approfondir le débat sur la possibilité d'en élargir le champ d'application, a expliqué l'entourage du chef de l'État. Les discussions doivent aussi se poursuivre sur d'autres thèmes comme la planification écologique ou la décentralisation.