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Elle fût un temps un intraitable soldat de la Macronie. Membre quasi-permanent du gouvernement depuis 2017, Marlène Schiappa a écumé les postes de Secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, et enfin secrétaire d'État chargée de l’Économie sociale et solidaire, avant d'être débarquée en juillet 2023. Jugée trop clivante, Marlène Schiappa, la sulfureuse, a ployé sous la polémique des photos Playboy et l'affaire du Fonds Marianne. Elle n'a pas survécu au dernier remaniement.
Récyclée dans la communication
Après plusieurs mois d'un silence tout relatif, en témoignent ses prises de positions régulières sur les réseaux sociaux et dans la presse, l 'ancienne ministre a décidé de se recycler (comme beaucoup avant elle) dans le privé. Selon un communiqué du groupe Tilder, conseil en communication, diffusé ce dimanche 12 novembre, elle est nommée "associée" de l'entreprise. À partir du 15 novembre, elle apportera ainsi "son expertise des stratégies de communication, d’engagement sociétal, de gestion de crise et du débat public tout en participant de manière active au développement de ses activités".
"Accompagner des dirigeants, des entreprises, des organisations dans tous leurs enjeux de communication, raconter leurs histoires, intervenir dans le débat public pour l’influer est un métier passionnant", se réjouie Marlène Schiappa selon le communiqué. "J’ai été particulièrement exposée à ces enjeux au cours de ces sept dernières années et je souhaite désormais apporter cette expertise dans toutes ses dimensions à celles et ceux qui dirigent, portent des projets, des messages, des objectifs, mais aussi des engagements." Au JDD, la ministre a donné plus amples informations, affirmant sa joie d'intégrer "une structure à taille humaine [et] qui a une parfaite maîtrise du monde politique".
Une "experte" en communication ?
Sa nouvelle entreprise semble vouloir faire des faiblesses reprochées à l'ancienne ministre une force. Ainsi "sa passion pour la communication est reconnue de ses soutiens comme de ses détracteurs", répond Tilder à ceux qui rappellent qu'en matière de communication justement, Marlène Schiappa s'est régulièrement vue reprocher ses faux-pas. Ainsi, la Une de Playboy en avril avait été reçue très négativement par l'exécutif, Emmanuel Macron allant même jusqu'à reconnaître à demi-mot des "erreurs de communication". Elisabeth Borne avait qualifié l'initiative de Marlène Schiappa de "pas du tout appropriée".
Un avenir en politique ?
Retournera-t-elle au gouvernement ? Elle "n'y aspire pas" en tout cas, explique-t-elle au JDD. Sans doute aussi ne le pourrait-elle pas. L'aura de Marlène Schiappa a été ainsi considérablement affaiblie par le scandale sur l'utilisation du Fonds Marianne, sur lequel les sénateurs ont rendu en juillet un avis particulièrement dépreciatif envers l'ancienne ministre. "Le manque de rigueur, l’opacité et la désinvolture à toutes les étapes de ce projet ont conduit au fiasco", a notamment cinglé le rapporteur Jean−François Husson indiquant que la commission d'enquête avait le "sentiment que le fonds Marianne a été conçu comme une grande opération de communication" par la ministre. Aujourd'hui, l’ancienne ministre se réserve le droit d’attaquer quiconque l’accuserait dans cette affaire, a indiqué le JDD fin octobre. Elle demeure une figure de la vie politique locale. "Je suis élue de Paris au conseil régional d’Île-de-France", rappelle-t-elle au JDD. "J’ai toujours eu des engagements politiques et je n’y renonce pas".