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Elle n’est pas "100% de droite"... Et pourtant Françoise Hardy compte bien voter Valérie Pécresse en 2022. Selon l'auteure-compositrice-interprète, la candidate investie par Les Républicains est la seule qui "dit des choses intelligentes". Elle n’a guère qu’un défaut : "il est juste regrettable qu’elle se rabaisse en s’obstinant à démolir un président qui a hérité de plus de quarante ans d’irresponsabilité économique et a dû gérer l’ingérable", a-t-elle affirmé devant les micros du magazine Gala, le 20 janvier 2022. Un avis qu’elle n’est sans doute pas la seule à partager ! Outre le rappeur Maître Gims - dont le soutien à la présidente de la région Île-de-France s’est parfois montré… pesant - Valérie Pécresse peut compter sur le soutien de tout une partie de la population française, rappelle Le Parisien.
A quelques mois seulement de l’élection, elle gagne d’ailleurs sept points d’intention de vote, ce qui la ramène à 17%, d'après le sondage Ipsos-Sopra Steria, réalisé pour Le Monde, la fondation Jean-Jaurès et le Cevipof. Elle est donc passée devant Marine Le Pen et Eric Zemmour, tous deux crédités de 14,5% mais demeure loin derrière le chef de l’Etat, fort de 24% des avis exprimés. A quatre, ils font office de grands favoris et distancent assez largement les deux candidats de tête à gauche - Jean-Luc Mélenchon ainsi que Yannick Jadot -, qui ne recueillent que 8,5% des intentions chacun. Faut-il dès lors penser que la France est de droite ?
Les stars sont prêtes à voter pour Valérie Pécresse : la France est-elle de droite ?
"De prime abord, la France semble effectivement être majoritairement de droite. Nous le constatons régulièrement à l’aide d’un indicateur : notre baromètre politique pour Le Figaro", observe Emmanuel Rivière, directeur général France de l’institut Kantar, pour Planet. "Nous demandons à nos sondés de se placer sur l’axe droite-gauche, qui regroupe au total sept positions. Trois sont accordées à la droite, trois autres sont accordées à la gauche et une dernière est accordée au centre. Au total, les positions de droite regroupent 36% des déclarations, contre 24% seulement à gauche et 22% au centre", poursuit le sondeur, qui n’hésite pourtant pas à parler de "dégauchisation" plutôt que de "droitisation" de l’électorat.
Faut-il croire que la gauche a perdu la bataille des idées ?
La France est-elle de droite : l’étonnant paradoxe de la guerre des idées
Force est de constater, en tout cas, que les thèmes de la droite sont régulièrement sur-représentés dans le débat public… et cannibalisent les autres sujets, y compris en interne. L’immigration, par exemple, a occupé 41% du temps de débat pendant le congrès des LR en 2021, soit environ 40 minutes par débat. En 2016, la question avait été expédiée en 12 minutes, rappelle Le Nouvel Observateur. "Les figures de la droite mettent à l’agenda les thématiques prioritaires aux yeux de leur électorat, c’est-à-dire l’immigration, la sécurité, le régalien notamment. Ces sujets sont partagés par toutes les franges de droite du pays", confirme en effet Emmanuel Rivière.
"On observe un certain renversement de la vapeur : des sujets comme l’anti-racisme sont désormais plus questionnés et les thématiques de ce type sont parfois même dénoncées. Cela traduit les priorités des leaders de la droite, qui ne souhaitent surtout pas apparaître déconnectés de la réalité qu’évoquent leurs électeurs. Ceci étant, c’est davantage une droitisation du discours politique que des consciences idéologiques", nuance cependant le sondeur.
"Les positions réelles des Français sont toutes autres : aujourd’hui 47% des électeurs pensent qu’il y a trop d’immigrés dans le pays. C’est beaucoup, certes. Mais ils étaient 63% à le penser il y a 17 ans. De la même façon, 39% d’entre eux disent ne plus se sentir chez eux dorénavant alors qu’ils étaient 49% en 2005", poursuit l’expert. Les dynamiques s’expliquent aussi, selon lui, par des perceptions différentes en fonction de l’âge. "L’avenir devrait ressembler à une société plus ouverte", juge-t-il.
Cette autre bataille des idées que la gauche a peut-être gagné
Pire encore pour la droite : sur certains sujets, elle recule. En témoigne en effet l’adhésion suscité par le programme économique des Insoumis, dont les propositions ont été anonymement sondées par Harris Interactive durant l’été 2021, rappelle Le Dauphiné Libéré. Ainsi, l’augmentation du Smic à 1 400 euros est approuvée par 79% des sondés. La mise en place de la semaine de 32 heures récolte 69% d’approbation.
"Sur la question économique, la droite recule. Depuis le début de la crise sanitaire, elle remet même parfois en question certains de ses principes libre-échangistes et envisage la progression du protectionnisme. Déjà avant cela, il suffisait d’observer la très forte adhésion au rétablissement de l’ISF pour constater le fait qu’idéologiquement, les Français ne sont pas nécessairement de droite sur le volet économique", poursuit Emmanuel Rivière.
Ceci étant dit, cela ne signifie pas que la gauche peut l’emporter lors des prochains scrutins. "Certes, la droitisation est un peu trompeuse puisqu’elle ne renseigne pas vraiment sur l’évolution idéologique du pays. Ceci étant, les gens se sentent effectivement plus proches des partis de droite, dont la parole est plus lisible et moins complexée. Pour l’essentiel, la droite semble avoir soldé ses contradictions, ce que n’a pas fait la gauche. Sur le plan partisan, elle demeure donc beaucoup plus forte et au final, c’est peut-être ce qui compte le plus", tranche le directeur général France de l’institut Kantar.